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Une oeillade à l’île Moyade

Vincent, moniteur aux Goudes Centre de Loisirs est impatient comme un jeune chien ! Délaissant très momentanément ses élèves, il doit m’accompagner ce matin pour la plongée-photo et apprendre ainsi les rudiments, grandeurs et vicissitudes du métier de modèle sous-marin… Nous nous mettons à l’eau à l’île Moyade et nous voilà partis pour un marathon de 77’… D’abord le tombant couvert de gorgones jusqu’au sable à… -35m ? Quelques spirographes vont avoir à pâtir de coups de flashes qui à vrai dire les laissent plutôt indifférents contrairement au faisceau puissant du Bersub ! Calamitas ! En photo, un phare ne sert pas à éclairer les scènes mais à mettre en valeur le modèle. C’est vrai que ce n’est pas évident au premier abord et Vincent fait son possible pour illuminer les sujets que je voudrais pourtant garder dans l’ombre… Ensuite, j’ai toutes les peines du monde à le faire s’approcher à moins d’un mètre de mon objectif (je sens le pâté ou quoi ?) : au grand angle, il faut être TRES près du photographe. Et je réalise que je ne l’ai même pas briefé au départ et que toutes ces règles il ne peut pas les inventer. Foin de tombant, j’en ai déjà tout un stock. Nous contournons la falaise et dans des eaux moins profondes se révèle toute la richesse de Moyade : une faune incroyable. Un mérou, puis 2 promènent leurs marbrures sous le masque de Vincent tout excité. Un banc de gros sars tambour virevoltent dans le soleil… Ne parlons pas des sars et saupes réglementaires, en nuages denses. Je voulais du poulpe : Vincent m’en fait sortir à poignées. Nous dérangeons un instant un couple en parade nuptiale. Le mâle change de couleur à la mesure de son excitation et glisse un tentacule mutin en direction de la femelle dans son trou. Le prépuce à l’oreille…

Un peu plus loin, une murène baille à s’en décrocher la mâchoire. Par quelques attouchements choisis en direction de la queue, Vincent me fait sortir la belle : cet homme là sait parler aux femmes ! Quand on sait regarder, la densité de poulpes est extraordinaire : j’en repère un plaqué sur la roche en version « extra plate », bulbe aplati, tentacules en rosace, parfait mimétisme au milieu des algues. Nous lui offrons un petit bronzage… C’est la première fois que je constate cette attitude chez les poulpes. J’en verrais beaucoup d’autres camouflés de cette façon par la suite… Le temps a passé et je constate soudain un inadéquation totale entre les paliers demandés par mon ordinateur et la pression ridiculement basse qui reste dans ma bouteille. Huuum, il va encore falloir jongler… Je passe en mode économie d’énergie et suis Vincent vers la surface. Bingo ! Il se dirige à grands coups de palmes vers une grosse méduse qui se trouve être dans la zone des paliers. Mais lui aussi manque d’air et, lesté au plus juste, il a bien du mal à se stabiliser, inexorablement attiré vers la surface depuis la découverte d’un certain Archimède. Il est temps que je l’aide à vider sa bouteille… Sur son octopus, dans ce curieux attelage à quatre jambes, nous rejoignons le bateau, non sans quelques arrêts photo. L’aventure se terminera au narghilé, sous le bateau. 2 petites méduses plus tard, ma carte est pleine. Voilà de la plongée bien optimisée comme semble le penser aussi un Vincent hilare et semble-t-il… heureux ! Je précise que notre comportement irresponsable ne doit en aucun cas être pris pour modèle ! Gardez toujours 50 bars dans la bouteille…

Vous voulez faire cette plongée (et beaucoup d’autres) ? : Les Goudes Centre de Loisirs.

Publié le Juil 27, 2008

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