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Ripley – La nouvelle série incontournable sur Netflix

Il n’est pas rare qu’un excellent livre donne lieu à plusieurs adaptations cinématographiques réussies. Comme quoi l’adage « Pour un bon scénario il faut premièrement, une bonne histoire, deuxièmement une bonne histoire, et enfin, une histoire ! » est tout à fait vrai. Hitchcock et d’autres grands cinéastes l’avaient compris…

Patricia Highsmith.

C’est aussi le cas des séries et en particulier de « Ripley« , une mini série qui vient de faire son apparition sur Netflix et qui est appelée sans aucun doute à un grand succès. Certains disent même qu’il s’agirait de la meilleure série jamais diffusée par la plateforme.

Ripley l’antihéros, un escroc maître de l’imposture et du viol d’identité est en effet un personnage qui est tiré de pas moins de cinq livres de la populaire romancière noire Patricia Highsmith.

Le défi était important après les deux précédentes adaptations qui sont aussi des chefs d’oeuvres : « Plein soleil » de René Clément, avec Alain Delon (1960) et « Le talentueux Monsieur Ripley » d’Anthony Minghella avec Matt Damon (1999), rien que çà !

 

 

Ripley en replay

Défi important, donc, d’autant qu’il s’agit cette fois d’une série de huit épisodes pour plus de 10 heures de film ! Le risque était grand de sombrer dans l’ennui mais il n’en est rien. Le rythme de l’action est forcément plus lent mais parfaitement adapté à cette histoire trouble et « on ne lache rien ».

L’opus a été adapté et réalisé par Steven Zaillian (scénariste de « la liste de Schindler », chef d’oeuvre de Steven Spielberg – également tourné en noir et blanc – et de « The irishman » – quand même) qui a su s’entourer d’une équipe prestigieuse dont Robert Elswit le directeur de la photographie.

Le film est en effet magnifié par le parti pris devenu rare du noir et blanc avec des éclairages très soignés à la « Studio Harcourt« , entre Hitchcock et Fellini et une photographie très soignée : chaque cadre est un oeuvre en soi avec une grande place consacrée à la symétrie, d’inspiration « Bahaus ». La même façon que j’ai de voir et photographier le monde ce qui explique sans doute l’enthousiasme de ma critique.

Maurizio Lombardi.

Une esthétique remarquable mais sans que la qualité des images et des plans ne viennent jamais entraver l’action, irrémédiable, comme c’est souvent le cas. Quand on dit « les images sont très belles » ou « la musique est bonne » c’est qu’on a eu le temps de les regarder ou d’entendre et donc que le film est mauvais… On retrouve même ici un peu de la langueur de certains romans de John Fowles, notamment « Le mage ».

La mise en scène est très efficace et le jeu des acteurs, impressionnant, avec un casting remarquable : Andrew Scott révélé par son rôle du « méchant » Moriarty de la série Sherlock, et l’inquiétant inspecteur Pietro Ravini campé par Maurizio Lombardi. On y croise même une apparition de John Malkovitch

 

 

 

Le jeu subtil d’Andrew Scott, héros vénéneux de l’histoire…

 

Et la bande annonce avec sous-titres en français (mais la série est doublée en français sur Netflix)…

 

Netflix

Netflix, tout comme dans une moindre mesure  Amazon Prime et Disney, est une plateforme américaine payante de diffusion de films et de séries qui rend obsolète la télévision et même les salles de cinémas. Il va falloir s’habituer à la migration progressive des succès et des talents sur ces réseaux au détriment du « grand cinéma » : c’est un changement de société. On regarde désormais des films quand on veut, où on veut, sans pubs ou horaires contraignants, diffusés avec une rareté ou une périodicité organisée, l’aléatoire des directeurs de programmes étant remplacé par des algorithmes assez pertinents. Ainsi on consomme aujourd’hui des séries sur son téléphone, écouteurs « bloutousse » dans les oreilles en marchant vivement, seul au monde, sur un tapis roulant de la salle de gym ou sur une tablette, au lit, entre deux insomnies…

Changement de moeurs certes mais aussi une forme de revanche des spectateurs à l’endroit des « salles de cinéma » aujourd’hui désaffectées pour avoir pratiqué l’apartheid durant la comédie du COVID en obéissant servilement aux stupides « mesures » gouvernementales, dans ce qui restera le plus grand scandale de santé publique, de corruption et de dévoiement des médias… Aujourd’hui on ne se déplace plus : on dématérialise. On consomme des « télé-loisirs » à son gré. Il faut dire que l’offre est pléthorique avec aussi des productions propres, des miniséries et séries et certaines de très grande qualité.

Encore faut-il savoir faire le tri et certains se plaignent de l’omniprésence dans les productions proposées  du « wokisme », LGBT+ ou QWERTYUIOP (cette manie vient des US) avec des castings bigarrés tant du point de vue racial que sexuel. Si le talent est là et que c’est le reflet d’une société il n’y a pas de problème mais quand il s’agit simplement de discrimination positive ou d’arithmétique pour coller à un dogme, cela devient ridicule et… visible ! « Ripley » n’échappe d’ailleurs pas à la règle avec une dimension « queer » mais qui ne choque pas du tout puisqu’elle s’intègre parfaitement à l’histoire.

Toutefois, cette tendance n’est pas pire que « l’urgence climatique » qu’on voit systématiquement mentionnée dans TOUS les documentaires de télévision, en particulier ceux qui n’ont rien à voir avec ce phénomène, répétée comme un religieux mantra, jusqu’à la nausée… Quand on connait les modes de financement du monde de la production, tout s’éclaire…

Le talentueux monsieur Ripley

Cette série ne doit pas faire oublier les précédents adaptations et je ne saurais trop vous conseiller de les regarder également ainsi que, comme toujours, de lire les romans dont elles sont issues : on en tire plein d’enseignements.

 

Plein soleil

Le chef d’oeuvre initial de René Clément avec Alain Delon

 

 

 

Publié le Avr 20, 2024

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