Sélectionner une page

Attention, terrain miné !

Combien de nos régions voient régulièrement des gouffres s’ouvrir, engloutissant des maisons ? Charbon, fer, sel, pierre à chaux ou à plâtre : nos carrières d’hier se vengent aujourd’hui…

fontis de conflansUn jour c’est arrivé : dans le jardin, un gouffre énorme s’est ouvert. Et à la moindre pluie il s’agrandit, menaçant d’emporter la maison. Ailleurs, c’est tout un quartier menacé d’expropriation comme celui de la rue de Longwy, à Fontoy en Moselle, zone classée « à risque d’effondrement brutal ». Les fontis sont en marche vers la surface : rien ne les arrêtera.

Un trou à l’envers

Car c’est à ce phénomène géologique qu’on doit cette situation. Une galerie de mine créant une discontinuité dans le sous-sol, il peut se produise à la voûte un effondrement qui tend à stabiliser celle-ci vers son profil d’équilibre. Équilibre qui, sous l’action des intempéries ou de l’ennoyage de la galerie lorsque l’exploitation cesse, n’est jamais atteint. Une cheminée instable remonte alors lentement vers la surface jusqu’à la perforer : un gouffre d’effondrement est né. C’est à ce processus naturel qu’on doit le gouffre de Padirac dans le Lot, au-dessus de la rivière souterraine du même nom. Mais il faut aujourd’hui compter avec toutes ces galeries artificielles que l’homme a creusées au cours des âges, et à cet égard la France est une véritable taupinière : ces fontis en formation sont plus de 500 000 sur tout le territoire, bien qu’aucun recensement n’existe, et constituent l’un de nos risques majeurs.

Code civil ou code minier ?

Et en dehors du danger immédiat, combien de tracas ! L’article 552 du code civil précise en effet que la propriété du sol « emporte celle du dessus et du dessous ». Le propriétaire d’un terrain possède donc également les cavités souterraines comprises dans sa propriété et est responsable des dommages induits par ces cavités dont il ignorait jusqu’à l’existence ! Dans le cas des mines, c’est le code minier qui s’applique avec une responsabilité plus ou moins grande du Maire ou de l’Etat. Un bel imbroglio juridique…

D’autant que personne ne sait plus aujourd’hui où se trouvent les galeries : mines très anciennes, dépôts d’armes, cantonnements souterrains, tunnels, jalonnant les nombreuses lignes de front de la première guerre mondiale. Or les données fournies par les archives militaires ont souvent été délibérément modifiées pour des raisons stratégiques !

La France est creuse !

La Normandie est l’une des régions françaises touchées par les risques d’effondrement. En Haute-Normandie, on estime à prêt de 120 000 le nombre de marnières, ces petites carrières souterraines de craie qui servaient à l’amendement des champs entre les 17 ème et 19ème siècles. Mais nulle part les problèmes de cavités souterraines ne se posent de manière aussi criante qu’en Lorraine. Cette région est parcourue par 60 000 km de galeries, vestiges de l’exploitation du fer, du sel et du charbon. 2500 communes françaises seraient aujourd’hui concernées par les séquelles de l’exploitation minière… Nos ancêtres les Gaulois n’avaient qu’une peur : que le ciel leur tombe sur la tête. Aujourd’hui, il faut se résoudre à ce que le sol se dérobe sous nos pieds !

Lumineux fumier

Tout est bon dans le cochon : L’usine de Lannilis, dans le Finistère, produira dès cet automne l’équivalent des besoins en électricité de 2500 habitants, grâce au lisier de porc ! Par méthanisation (transformation par des bactéries), plus de 100 000 tonnes par an de déjections organiques seront ainsi recyclés en biogaz. Des associations de riverains et des écologistes estiment au contraire que cette nouvelle usine conduira à une surproduction porcine…

Publié le Août 7, 2006

Voir le site pro ?

Tous les tableaux

Tous les articles

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *