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Championnat du monde de voile à Marseille

Le Championnat du monde de voile vient donc de s’achever à Marseille. Du 24 au 29 septembre 2012, Marseille accueillait en effet l’une des 9 étapes du championnat du monde de match racing.

Pendant 6 jours, 12 des plus grands skippers du monde s’affrontaient en rade de Marseille, devant le stade nautique du Roucas Blanc.

J’y étais invité. Terrible erreur de casting quand on connait mon ignorance, que dis-je, mon analphabétisme en matière de bateaux. A voiles donc. Sans parler de la météo, cataclysmique…

Déjà, tout était fait pour tromper le chaland : il y avait de petits bateaux et de très grands bateaux (des MOD 70, nous y reviendrons). Et aussi une multitude d’embarcations de toutes tailles (à moteur). Ce n’est que bien plus tard que j’ai compris que, malgré leur omniprésence dans l’objectif, ils ne faisaient pas partie de la course ! Les fanions « Orga »ne voulaient pas dire « orgasme » mais « organisation » et « Média » désignaient les barques à journalistes. J’étais d’ailleurs sur un de ces radeaux de la Méduse…

Autre situation confuse, les deux finalistes étaient homonymes : Ian Williams l’Anglois et William Tiller le kiwi ! Comment voulez vous qu’on s’y retrouve ? Ils le font exprès ou quoi ? Alors, bon, l’un avait une voile grise et l’autre une bleue, c’est déjà çà. Mais avec ce qu’il tombait, de toute façon, on ne voyait pas les couleurs…

Aussi, tout en mitraillant sous la pluie battante, je ne pouvais que m’en remettre au communiqué de presse pour tenter d’y voir plus clair. Prose à lire avec les intonations et égosillements coutumiers des commentateurs sportifs :

Une journée de finales apocalyptique!

« Éole a réservé bien des surprises aux coureurs pour ces petites finales et finale qui se sont jouées dans des conditions météo tout à fait insolites. Les courses ont débuté sous le soleil et dans la pétole pour finir dans 25 nœuds de vent et sous une pluie battante !

Le départ s’est fait dans des conditions dantesques, on percevait avec difficulté la marque au vent. Alors que les deux bateaux arrivaient à la bouée au vent, un grain terrible s’est abattu sur le plan d’eau accompagné d’une grosse risée de 20-25 noeuds. Des conditions dans lesquelles l’envoi de spi peut s’avérer périlleux.

C’est pourtant l’option choisie par les deux teams. Une manœuvre que Williams réalise avec un peu moins de réussite. Perdant de la vitesse, il cède alors de précieux mètres à son adversaire néo-zélandais sur le premier bord de portant.

Mais alors que Williams arrive à la bouée sous le vent et manque de partir au tas, il opère une manœuvre absolument incroyable !

Il vire, récupère son spi et parvient à reprendre de la vitesse sur le second bord de près. L’équipage britannique choisit de partir sur la droite du plan d’eau, Tiller à gauche.

A partir de ce moment, l’issue du match se dessine.

En deux virements Ian Williams prend la tête de la course et deux longueurs d’avance. Un avantage qu’il conserve sur le dernier bord de portant jusqu’à couper la ligne. Une éblouissante victoire pour le skippeur britannique de 35 ans et son équipage qui remportent le YCPR – Match Race France, étape française du Alpari World Match Racing Tour.« 

Je vous épargne l’interview du gagnant en franglais, à « la Nelson »… Car pendant ce temps là, avec mes compagnons et compagnes d’infortune (les « twailors », littéralement les twitteurs sur l’eau) nous avions du mal à nous égoutter, dégoutants d’eau de pluie et d’embruns mêlés, passablement dégoutés…

Venus là pour « couvrir » évènement et bons marseillais, nous avions oublié de nous couvrir nous même. Et c’est donc en « petite chemise » que j’embarquais dans un bateau blanc muni d’un pare soleil à claire voie…
Jusqu’à ce que sur la Grande Bleue devenue verte, Armagédon ne se déchaîne soudain. Le parasol devenu entonnoir, la barque embarque. Nous allons couler !
Les iphones mouillés ne répondent plus, les cigarettes débandent dans les paquets, mon Canon dégorge, dans mon sac à dos-vache à eau, nos vêtements pendouillent : concours de slips mouillés. C’est Verdun, la Berezina ! Mesures d’urgence : des bouteilles de scotch et de rosé sont dégoupillées… On me tend un coca. Dilué.
Une pizza détrempée passe de mains en mains, tour de force de l’équipage ! Alors dans ces conditions, les péripéties de la course m’ont un peu échappées… Oui, ce que nous avons fait ce jour là, aucune bête ne l’aurait fait !

A la mode 70

L’après midi, c’était une autre limonade. En fait, si j’ai bien compris, c’était une autre compétition. Enfin, un morceau de compétition. Avec de très gros bateaux.

Maman, les bateaux qui vont sur l’eau ont-ils des ailes ? Oui ! Je les ai vus ! Ressemblant à de monstrueux notonectes, ces insectes filiformes posés sur l’eau sans se mouiller… Et ces « MOD 70 », au moindre souffle de vent, qui montent sur leurs grands chevaux et foncent à 35 nœuds, capables qu’ils sont de couper un zodiac en deux…
Et soudain, voilà qu’il virent, font presque du surplace. Pourquoi ? Je vous le donne en mille : pour faire le tour d’une bouée ! Si. Et il faut voir les types à bord, cette discrimination. Il y en a, tranquilles, à la barre, et d’autres qui moulinent sans fin en regardant leurs pieds !

Je ne sais pas moi, avec des bateaux pareil, c’est l’horizon que je voudrais conquérir, pas une bouée : ça ne régate rien ! Je voudrais du Slocum, du Moitessier, du solitaire autour du monde à la merci de l’iceberg, de la baleine pas si franche que çà… Pas cette histoire d’éléphant dans un jeu de quilles !

Mais je n’entends rien au sport. Déjà, quand je monte sur un cheval, c’est pour foncer au galop, loin devant, dans le vent. L’idée même du « jumping », bien policé sous ma bombe dans un terrain avec des barrières à chaque coin de sabot me fait frémir. Je n’ai rien compris, je sais… Bref !

Attention, je ne dis pas que ces voileux sont des tapettes, hein ? D’ailleurs, pour le public, il y avait des démos de winch « fictif » avec un compteur de foire. Sous les encouragements de la foule en délire, le type en chiait tellement que j’ai cru qu’il allait faire un arrêt cardiaque… En tout cas, je veux louer les mêmes pour remonter mes stores !

Quoiqu’il en soit, c’est Michel Desjoyeaux sur Foncia qui, d’après les spécialistes, a foncièrement dominé l’épreuve et gagné l’étape ! Et maintenant, direction Gènes…

Plus d’images et des infos détaillées sur :

Et pour y comprendre quelque chose, voici le mode d’emploi publié dans La Provence.
Blague à part, un grand merci aux organisateurs et à Nicolas Felix : beaucoup de passion dans ces manifestations, partagées avec un public enthousiaste.

Les autres images !

Publié le Oct 2, 2012

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