On me pose souvent la question de savoir comment je procède à l’élaboration de mes tableaux, en particulier ceux « réalistes » de la collection Ichtyos. Il nous faut d’abord revenir à l’origine même de la création de cette collection.

Les usagers des réseaux sociaux connaissent bien Fabienne Rossier, la sémillante « passionaria » des requins, par ailleurs présidente fondatrice de l’association Sharks Mission France. Je l’ai rencontrée via Facebook puis IRL (in real life), notamment à Ajaccio, sur un tonneau de rhum vieux, en bonne compagnie, entres autres, de Jean Michel Cousteau…

Fabienne appréciait beaucoup mon travail mais ne cessait de me relancer pour que je lui compose une collection fractale ayant pour thème les requins. Pari difficile dans la mesure où les outils de génération de fractales ne sont pas faits, en principe, pour cet usage « réaliste ». Pour tout dire, je ne me sentais pas assez « squalifié » pour celà.

Et puis, après tout, pourquoi pas ? Je me suis alors pris au jeu, produisant dans un premier temps des silhouettes à contre-jour dans un environnement fractal. Dont Fabienne s’est empressée de garnir les murs de sa véranda, risquant de peu la banqueroute ! Mais, était-il possible d’aller plus loin ?

Fractals squales

Voici donc la façon dont je m’y suis pris pour créer cette collection et, en particulier, Écume et Métallisation, ci-dessus. J’ai d’abord utilisé un logiciel 3D pour modéliser quelques espèces de requins, en « volume ». Jusque là, tout est simple 😉

Ensuite, après différentes opérations de traduction du maillage 3D, j’ai importé celui-ci dans le logiciel Incendia en tant que « primitive ». En appliquant diverses formules fractales, j’ai obtenu des requins cambrés et auto-répliqués.

J’ai alors choisi un fond « aquatique », issu du logiciel Apophysis, en l’occurrence une variation autour de GlynSym 3, et m’en suis servi pour l’illumination globale de la scène. Ce procédé consiste à mapper le motif sur une sphère virtuelle au centre de laquelle se trouvent les objets 3D et à simuler l’éclairement des requins (eux même couverts d’un matériau réfléchissant) par cette sphère de « lumière texturée ». Les requins semblent ainsi baigner dans leur environnement.

Notons que les requins de droite sont eux des « bruts d’Incendia » avec l’outil de texturation « métal ». En tant que réels objets 3D, il est possible également de les imprimer en relief. La sculpture n’est plus très loin… 😉

Il ne me restait plus qu’à compositer le tout dans Photoshop et à rectifier la composition pour obtenir ces tableaux…

Déclinaisons…

Voici quelques autres images basées sur ce procédé :

Et cette autre créature marine, qui utilise cette fois le logiciel Mandelbulb3D : un « hypercampe » qui n’est autre qu’une variation du solide quadridimensionel « Aex Octo »…

Vous avez dit fractals ?

Et, oui, les habitants des océans et les requins en particulier obéissent aux fractales. Je tiens cette information du Dr Samuel Grüber, que j’interviewais à Bimini aux Bahamas, lors du tournage de « Les mystères du Gulf Stream » de la série Carnets d’Expédition.

Mais ceci, est une autre histoire, que je vous raconterais bien volontiers lors de la conférence que je donne le 27 septembre prochain à Lyon. J’aurais le plaisir d’y exposer également mes derniers tableaux consacrés à la faune marine… Venez nombreux : il reste des places ! Réservations ici.