Après la création de Conquistador, j’ai décidé de m’intéresser à un autre trésor symbolique pour les plongeurs : celui des amphores. Ces contenants de terre cuite ont fait couler beaucoup d’encre mais restent pour de nombreux plongeurs un trophée même si la législation française interdit ce genre de recel…
Que donnerait un tableau à base d’amphores multipliées à l’infini ? Un ou plusieurs modèles 3D autorépliqués, dans Incendia par exemple ?
Amphoras : le making of
Première étape : créer le modèle 3D
Je me suis inspiré d’un dessin scientifique d’amphore pour créer une spline et une révolution, selon les méthodes classiques jusqu’à obtenir une enveloppe « filaire ». J’ai ensuite pratiqué un déplacement de texture pour créer les irrégularités sur la surface de l’amphore. Restait ensuite à la casser en quelques morceaux pour accentuer le réalisme et disposer de craquelures intéressantes à la surface. Évidemment, on ne fait pas d’amphores sans casser deux et mon atelier est plein de tessons !
L’intérêt de la modélisation par spline est qu’il suffit de bouger quelques points pour changer la forme de l’amphore et obtenir de nombreuses variantes comme ce vieux bronze. Bon, j’ai laissé trainer une maquette dans le jardin, et évidemment, elle a germé !
Deuxième étape : exportation pour Incendia
Une fois satisfait du modèle, il faut l’aplatir pour qu’il ne constitue qu’un seul objet et l’exporter au format .stl. J’ai constaté qu’on a tout intérêt à exporter des modèles avec un grand nombre de polygones sinon, le rendu dans Incendia sera « crénelé »… J’ai créé ainsi plusieurs modèles avec différentes imperfections et morceaux manquants pour amener de la variété.
Troisième étape : création de la fractale
Tout commence par un croquis au ferrocyanure ;-). Nan, plus sérieusement, il suffit d’entrer les modèles dans Incendia via la primitive « mesh » (rouge) et d’appliquer dessus différents types et combinaisons de fractales jusqu’à obtenir la forme souhaitée. Avant de s’occuper des éclairages, des textures, des réflexions, de l’occlusion ambiante et autres atmosphères…
Avec quelques errances du côté des sous-bois (un effet Barnsley qui transforme n’importe quelle forme en fougère ce qui est donc peu intéressant d’un point de vue créatif), je me suis retrouvé chez les impressionnistes. Je ne sais pas si Seurat savait plonger mais ces « amphores pointillistes » sont du plus bel effet… Quant à la quatrième image, elle m’évoque le dépôt archéologique du DRASSM à Aix les Milles. Les amphores, çà doit être bien répertorié, bien rangé ! Un travail… Infini. 🙂
J’ai finalement jeté mon dévolu sur cette combinaison qui est devenue le tableau Amphoras de la collection Treasures. Quand le passé ressuscite… L’archéologie sous-marine initiée par les fouilles de Cousteau au Grand Congloué (Calanques de Marseille).
Je suis loin d’avoir épuisé toutes les possibilités créatives du procédé. Attendez vous à voir fleurir des champs d’amphores sur vos murs ! 😉 Bel été à toutes et à tous.
0 commentaires