Sélectionner une page

JWildfire 5 : les bonnes résolutions

JWildfire, génial logiciel…

Empiler les équations dans JWildfire, trifouiller les paramètres, jouer avec les gradients de couleurs c’est bien mais vient le jour où, particulièrement satisfait d’une de vos réalisations, vous éprouverez l’envie d’imprimer votre oeuvre, comme celles présentées dans la Boutique. Et c’est là qu’intervient la notion de « résolution ». A quelle taille et à quel niveau de qualité de rendu faut-il souscrire pour espérer imprimer ? Car, en effet, habitués que nous sommes aux écrans d’ordinateurs de bureau, d’ordinateurs portables, de tablettes, de « maxiphones » ou de « microphones » (par ordre de taille d’écran et à mon sens de régression…), c’est à dire d’affichages RVB (rouge vert bleu) en 72 dpi (72 pixels par pouce – le double avec la technologie Retina), nous avons du mal à comprendre qu’il faille une définition supérieure pour imprimer sur du papier…

Fait chier Gutemberg !

Combien de fois ais-je du expliquer patiemment à des clients qu’il faut pour cela des fichiers « haute définition » en 300 dpi et en quadrichromie tramée CMJN (Cyan, Magenta, Jaune, Noir). Autre monde que celui de l’impression, en voie de disparition, il faut bien le dire.

En fait, il existe d’autres procédés d’impression, en « RVB » si l’on peut dire puisqu’il s’agit d’imprimantes de grandes tailles capables d’imprimer en « jet d’encre » jusqu’à 15 couleurs. Techniques d’avenir, que j’utilise pour l’impression de mes oeuvres fractales sur une variété de supports dont l’Alu Dibond.

« On ne peut pas imprimer sur papier des images du web ! » C’est cruel mais c’est ainsi. En fait, si… Mais au prix d’opérations assez compliquées (et basées sur des fractales) dont j’ai usé et abusé pour réaliser les maquettes du défunt 2.0 CTOPUS en raison de la pauvreté des ressources iconographiques disponibles. Pour ne parler que de celles-là… On peut pas ! C’est tout ! 🙂

Quoiqu’il en soit, impressions quadri ou jet d’encre, on doit disposer d’un fichier haute définition « pesant » des dizaines de méga voire giga octets. Et non pas d’un jpeg pourri de 6,66 Kilo octets en 72 dpi de 18 x 26 pixels. Si, si, on m’a fait le coup. Et… Je vous vois venir, ne croyez pas qu’il suffise de multiplier la taille du fichier par 10 dans Photopoche. Si, si, on m’a refait le coup. Souvent… Alors, au final, quelle résolution choisir pour procéder au rendu de vos fractales à destination de l’impression ? Benchmarking…

Bonne mémoire !

Pour ces différents essais nous allons beaucoup solliciter la mémoire allouée à Java et JWildfire et pour éviter tout plantage ou gelure de fenêtre, nous allons mettre un peu de chauffage. Mais, qu’est-ce je raconte, moi ? Nous allons régler cette allocation mémoire ! Et même sur Mac, il va falloir mettre un peu les mains dans le cambouis. A savoir : clic droit sur l’icone de l’application (Applications/JWildfire) « Afficher le contenu du paquet ». Et dans le fameux « paquet », aller jusqu’à Contents/Java/ et ouvrir le fichier JWildfire.cfg (config) avec un éditeur de texte pour programmeur.

Il suffit alors d’ajouter sous la ligne [JVMOptions] : -Xmx6g (oui je sais… Soufflez à fond !) et d’enregistrer en gardant l’extension .cfg (et non pas .txt, d’où le « traitement de textes pour programmeurs »…)
Le chiffre (ici 6) correspond en gros aux 2/3 de votre mémoire totale en Go (la RAM, pas la capacité du disque dur ! 🙂 ) N’allez pas plus haut, vous risqueriez de faire fondre vos barrettes. Naaan, je déconne. Enfin…

C’était donc la manœuvre pour MacOX. Sur Linux, je ne sais pas et sous Windows, sans doute un truc du genre : « Deuxième feu à gauche et ensuite, démerdez-vous ! Cet article vous a-t-il aidé ? Oui ? Non ? »

Autre truc méconnu : la purge du cache. Une fonction cette fois accessible directement dans l’interface du logiciel si celui-ci se mettait, d’aventure, à ramer… Help/System Information et pressez résolument le bouton « Clear Cache ». Simple et de bon goût !

Les tests

« Grand Julia » en 5000 px réduit à 1500 px…

Je me suis donc livré à quelques tests (un benchmark, quoi, comment il cause, lui ?) avec une fractale classique « Grand Julian » spiralée, en variant les tailles (de 2K à 8K, c’est à dire de 2000 x 2000 pixels et jusqu’à 8000 x 8000), la qualité (High Quality et Very High Quality) et les temps de rendu ( de « 500 » à plus de « 10 000 »)… Précisons ces notions.

A droite, deux menus déroulants : le premier pour choisir la taille à laquelle sera rendue la fractale (vous pouvez créer vos propres formats, ici : 2000 x 2000) et le second pour définir la qualité, au détriment du temps de rendu. J’utilise en standard « Hight Quality ». Les essais en « Very High Quality » ne m’ayant pas convaincu : pas de différences visibles à l’oeil nu. Mieux vaut utiliser la technique de l’over sampling (voir plus bas)…

Les temps de rendus : la fenêtre de rendu interactive s’actualise en temps réel et la fractale est déjà visible en quelques secondes sachant que la netteté se précise au fil du temps. Mais quand sauvegarder l’image ? Toutes les informations sont visibles à la gauche de cette fenêtre : temps de rendu, qualité, etc. On a déjà des résultats correct avec une qualité de « 1000 ». Pour l’impression, il est bon de laisser tourner jusqu’à une qualité de 8000. Certains puristes laissent chauffer leur machine toute la nuit et dépassent des résolutions de 10 000 ; mais ils se soignent…

Parler de résolution d’impression via une interface web n’a pas grand sens, en fait. Ce n’est pas « graphiquement » démontrable en raison de la définition lamentable du web, justement. Il faudra me faire confiance. Ci-dessous, un « morceau du tableau (taille réelle : 1m de côté) rendu en quelques heures en « high quality » avec une qualité de 8000. Au dessous, avec une qualité de seulement 5000, on voit en effet à l’oeil nu de l’imprécision, de la bouillie de pixels et du grain (exemples dans les ellipses rouges). Il est donc payant de laisser tourner un peu la machine…

Quality : 8000

Quality : 5000

La technique de Charlotte Rampling l’over sampling

Lissage en divisant la taille par quatre !

Cette technique consiste à faire un rendu d’une taille beaucoup plus grande que celle qui sera utilisée pour l’impression de façon à réduire les imperfections visibles. Par exemple : rendre la fractale en 8000 x 8000 pixels pour obtenir un document final de 2000 pixel de côté.

Sur le rendu brut, avec un logiciel de traitement d’images, on applique alors un très léger flou gaussien pour fondre les détails et atténuer les « escaliers ». On passe ensuite la résolution de 72 dpi à 300 dpi (en gardant le même nombre de pixels) et enfin, on réduit la taille à 2000 x 2000 px avec l’algorithme « adapté à la réduction ».

On peut ensuite à ce stade appliquer un léger « renforcement ». C’est cuit !

L’anti-aliasing

Autre fléau des rendus informatiques et de l’impression : l’aliasing. Littéralement en français : le crénelage. La quadrature du cercle, c’est le cas de le dire, puisqu’il s’agit de la gageure de réussir à afficher sur un écran une courbe ou une oblique à l’aide de carrés (les pixels). A tout hasard, je vous mets le lien d’une Wikipédie qui achèvera de vous embrouiller, dans son style si chiant particulier…

Pour rendre la courbe plus « courbe » en se libérant de « l’effet escalier », deux solutions : diminuer la taille des pixels (il n’en est pas question pour des raisons économiques ! Enfin, si, avec Retina et consorts mais ne recommencez pas à essayer de tout embrouiller !) ou, à l’aide d’algorithmes compliqués, rajouter des pixels dans les coins pour créer un dégradé de couleurs jusqu’à avoir l’impression d’une courbe ou oblique parfaite, comme ne le montre pas l’image AhAh ci-dessus.

La technique de Charlotte Rampling vue plus haut est un bon moyen de s’affranchir de l’aliasing, en diminuant la taille. Mais, pour les puristes, il existe un ensemble de fonctions prévues à cet effet, directement dans JWildfire. Pour être franc, je ne l’utilise jamais…

L’algorithme de la Mère Mitchell…

Du grain à moudre !

Toutefois, les rendus « imparfaits » et la présence de grain, pourchassée sans merci par les techniciens, peut être utilisable à bon escient pour recréer du grain « artistique », justement, rappelant les créations « humaines » sur les supports « anciens ». Il suffit pour cela de procéder à des rendus de très faible qualité (qui présentent l’avantage d’être prêts en quelques minutes) et de jouer aussi sur la luminosité et le gamma…

 

« Grand Julian », détail.

 

Vinci. Mais non… Mais si !

 

Notre fidèle et sagace lectrice, cliente et amie, Sylvie Curtil ne s’y était d’ailleurs pas trompée en faisant en son temps l’acquisition de cet exemplaire unique « Ultracashmere », basé sur cette technique.

 

Prise de tête : un petit grain…

Publié le Oct 5, 2019

Voir le site pro ?

Tous les tableaux

Tous les articles

0 commentaires