En Polynésie et aux Marquises en particulier sévit un fléau inattendu : la prolifération des coqs. Ces derniers gambadent par centaines en liberté, n’étant plus prisés pour leur chair jugée trop ferme par les natifs. Ces derniers ont pris le chemin du supermarché-congélateur, ayant été récemment convertis aux pilons de poulets moelleux taille autruche que l’impérialisme commercial américain a importé jusque dans ces îles du paradis. De quoi faire le plein d’hormones et de pesticides, mais la question n’est pas là. Le problème est que ces coqs sont déréglés. Juchés de préférence sous vos fenêtres, ils cocoricotent pour chaque fuseau horaire de jour comme de nuit. Des hallalis, des hullulements interminables, des canons à plusieurs voix, des échos pathétiques, des borborygmes galinacées, des hurlements de cantatrices chaudes sous amphetamines, d’autant plus insupportables au voyageur en proie au décalage horaire. Pipapo, un ami vivant sur l’île de Nuku Hiva, m’a donné une recette qui permet en quelque sorte de faire d’un coq deux coups…
Temps de préparation :
10′
Ingrédients :
Une bassine en plastique de grande taille
Un pétard d’artifice (gros modèle)
Beurre ou huile de palme
Un briquet
Barbecue allumé
Recette :
1/ Le trip aviaire
Parcourir les abords du village en sifflotant, l’air de rien, la bassine sous le bras. Repérer votre proie, un coq nuisible qui ne se doutera de rien, perdu au milieu de ses congénaires. S’approcher, l’oeil en coin, et d’une brusque détente plonger sur le volatile, bassine retournée en avant. Avec un peu d’entraînement, le geste est imparable et le coq se retrouve prisonnier sous la bassine. S’en emparer en évitant les coup de becs.
3/ Ramage
On aura préalablement graissé le pétard du côté opposé à la mèche sur environ un tiers de sa longueur. En tenant l’animal fermement serré entre vos genoux, enfoncez résolument le pétard dans celui du coq en veillant à ne laisser dépasser que la mèche. Ne tenir aucun compte des cocoricos en toutes langues : ce seront ses derniers !
2/ Plumage
Allumez la mèche et libérez le coq. Celui ci détale et tourne en rond. De nuit, les étincelles sous les plumes multicolores rappellent un feu d’artifice… Paow ! Le coq s’est figé sur place, dans un nuage de plumes et de duvet : le voici roussi… et plumé ! Il divague encore un peu, patte sur patte, mais il glougloute plus qu’il n’hulule. Si vous voulez détacher les filets, un autre pétard sera nécessaire.
4/ Grillage
L’animal est prêt pour le gril, accomodé selon vos habitudes : la chair attendrie, avec un léger goût de fumé, est un vrai délice…
Quelle horreur ! Les défenseurs de animaux vont hurler.
Amaury, quand on vit comme nous, chaque tournage au son du coq hurleur à n’importe quelle heure du jour et de la nuit alors qu’on a bossé comme des fous dans la journée, je vous garantis qu’on devient très vite agressif contre n’importe quel coq !… Le coq qui ne chante qu’au lever du soleil est une légende, croyez-moi. 😉
Sans intérêt ce genre de discours ! Il est malheureux que des gens qui se prennent pour le nombril du monde aillent ’emmerder’ de pauvres coqs apportés dans le passé par d’autres personnes tout aussi irrespectueuses du monde qui les accueillent !
Et les agneaux ?
Je suis bien d’accord avec vous, Claudine. Aah l’humour…
En ce qui me concerne, je connais une super recette pour les petits agneaux bouclés… Façon Thomas Harris.
Vous êtes ENORMES… ne changez surtout rien !
Si en plus de la recette du coq, les cooconeurs jettent un oeil sur « j’ai mangé de l’ours polaire » il va y avoir des manifs, que dis-je des émeutes…
Long time no see, de l’ours ca va être compliqué, mais un petit sushi là où vous savez c’est quand vous voulez.
Manu
Et vive le pétard!!!
Le « coup de la bassine » me laisse dubitative…
Bonjour,
Ecrivain originaire des îles Marquises, je suis curieuse de savoir si vous avez déjà fait le coup de la bassine avec un cog de Taiohae…rien que l’idée me fait sourire!
Merci pour vos très belles photos de mes chères îles
Je publie sur mon blog littéraire des chroniques sur les îles Marquises
Si le coeur vous en dit…
http://www.teaki.net
Madame la Marquise…
Chère Teaki : je ne vous bassinerais pas avec des mensonges, le « coup de la bassine » comme vous l’avez compris est sorti de mon imagination. Je suis un peu littéraire aussi… Mais lors de notre passage à Taiohae, Pipapo a raconté à mon équipe cette anecdote que j’ai bien sûr enjolivée à loisir !
J’ai visité votre blog : belle plume et beaucoup de rubriques intéressantes…
Kaoha Francis, je ne sais pas qui à raconté cette histoire farfelue à ton équipe…mais je pourrais te montrer lors d’un prochain tournage comment piéger des coqs sauvages aux Marquises sans leurs éclater le pétards.
Apae nana Pipapo
Salut Pipapo ! Heureux d’avoir de tes nouvelles. Quand à l’histoire, heu… C’est toi qui a du me la raconter. Mon lyrisme a fait le reste… 😆
Topissime la recette