Sélectionner une page

Wonderful Dive : Les plongées au Rohanou à El Qseir en Egypte

Toutes les photos de ce reportage à propos de Wonderful Dive ont été réalisées en « configuration ultra légère » à l’aide du matériel suivant  : iPhone 13 ProMax 1To (avec AppleCare, sauvegarde iCloud et carte prépayée 180 Go) en caisson SeaTouch – DiveVolk 4 avec pré-objectif grand angle, lentille macro amovible, platine, pince et phare vidéo CB 7200PB BigBlue Dive Lights Europe.

Tout ce matériel est importé et vendu par Custom Diving Systems. L’éclairage principal était complété, selon les besoins, d’un autre phare de 15000 lumens, porté par le sujet ou un assistant.

Une série de tests à retrouver ici dans ces autres articles : La photo sous-marine à l’iPhone | Wonderful Dive : nouveau centre de plongée francophone à Port Ghalib en Egypte | SeaTouch DiveVolk 4 : la photo sous marine avec un smartphone ! Et, sur papier, dans le numéro 77 du magazine Chercheurs d’Eau (avril – juin 2023) disponible gratuitement dans tous les magasins de plongée ou à télécharger

Tout a été dit ou presque sur le centre Rohanou de Wonderful Dive à El Qseir en Egypte. Pour beaucoup, il s’agit du meilleur centre de plongée francophone de la Mer Rouge et nombreux sont ceux qui y reviennent en famille, entre amis… Ce centre dispose en effet de nombreux atouts : une formule « tout en un », une grande unité de lieu (tout se fait à pied, sans parcourir des kilomètres, des chambres aux bars et restaurants en passant par les plongées, sur place, ou en jeep ou encore en speedboat), des plongées illimitées aux heures qui vous conviennent sur le « house reef » qui est très étendu et où il est possible de faire un grand nombre de plongées différentes…

Tout est remarquablement organisé pour la plongée : on s’habille – chacun dispose d’un casier et d’un bac à matériel – on parcoure à pied la centaine de mètres du ponton en bois qui nous sépare du bord du tombant – où on retrouve à toute heure des bouteilles pleines d’air ou de nitrox et sa ceinture de plomb – et on plonge ! Luxe, calme et volupté…

Les canyons de Zereb Kebir

Ce matin là nous prenons place à bord d’un zodiac qui nous emmène à quelques centaines de mètres au sud. A bord, Olivier Dandois, le sémillant manager multi diplômé, estampillé d’innombrables spécialités, qui sera notre guide et Nicole Detry, plongeuse d’origine belge ultra instructrice également : avec son mari Michel Ortmann elle est sur place pour encadrer les stages d’instructeur PADI, instructrice d’instructeurs en quelque sorte même si je n’ai pas tout compris. Bref, à nous trois nous totalisons des milliers de plongées et d’heures passées sous l’eau : une palanquée d’expérience !

Extraordinaire visibilité quand le nuage de bulles de notre mise à l’eau se dissipe : une arène de sable blanc entre des murailles de corail hautes de plus de dix mètres. De baroques constructions de calcaire vivant s’élancent du fond, çà et là jusqu’à une ouverture sombre qui trépane la base du platier : nous entrons dans l’obscurité, à l’intérieur du récif ! Des blocs de porites fossiles brunes habillent les parois animées de poissons écureuils orange. Les pinceaux de nos lampes trouent l’obscurité cristalline, bientôt concurrencés par les lasers bleus du soleil qui faseyent d’en haut par d’étroites ouvertures. Le tunnel se poursuit, changeant plusieurs fois de directions : une véritable plongée spéléo ! Sans fil d’ariane, il faut connaître mais nous sommes bien accompagnés (Olivier est évidement certifié « Full Cave ») et la présence d’un fil un moment envisagée est une option qui a été abandonnée, apportant plus de problèmes que de solutions. Un dernier passage étroit où il faut faire l’anguille et jouer un peu des épaules nous permet d’émerger dans un petit cirque de corail ensoleillé, loin à l’intérieur du platier. Nous replongeons dans une autre branche du canyon qui nous ramène peu après à une surface libre, sous de grandes arches scoriacées de rouge où virevoltent les raies à pois bleus…

En route vers la grotte…

Même Nicole, qui pourtant en a vu, n’aura qu’un mot : « Quelle plongée » ! Mais, outre l’exceptionnel de ce moment hors du temps, il est un certain nombre de faits qui marqueront durablement ma psychologie fragile et je me dois d’en témoigner ici.

Chambres avec vue

En effet, alors que j’étais venu pour l’ouverture de son nouveau centre établi à Port Ghalib, le manager Olivier Dandois, au prix de manoeuvres dilatoires que la plus élémentaire décence m’empêche d’expliciter ici, est parvenu à corrompre « la presse internationale » qui était présente et à nous déporter pour quelques jours à 150 km plus au nord. Officiellement pour me faire photographier les chambres de l’hôtel Rohanou (il n’avait pas d’illustrations correctes) mais je le soupçonne surtout d’avoir voulu absolument me faire plonger dans « ses » canyons de Zerib Kebir, considéré comme la perle de ces côtes.

Tant bien que mal, accompagné d’Olivier – tiré à 4 épingles dans son polo bleu – et d’un responsable de l’hôtel, je m’acquittais de la tâche, visitant tour à tour les nombreuses chambres de la « single » à la « suite royale », en passant par une indescriptible chambre vintage de « style égyptien », sans climatisation évoquant en tous points quelque nécropole ancienne jusqu’au lit à baldaquin et ses tentures de gaze aux senteurs de sarcophage…

Utilisant à profit une appli payante (une de celle qu’il faut posséder comme nous le précisions dans cet article sur la photo pro avec un iPhone) qui est capable de redresser automatiquement les perspectives, ce qui est indispensable pour les photos d’intérieur ou d’architecture… De quoi remplacer avantageusement nos antiques objectifs « à décentrement » et bascule pour cet usage. Et que je vous livre « en vrac », sans solution de continuité, ces photos de l’hotel Rohanou sous toutes ses coutures, avec leurs désopilantes légendes, histoire de savoir où on habite…

Le centre de plongée

Le centre de plongée francophone (on parle aussi un tas de langues exotiques dont l’anglais, le néerlandais et l’allemand) Wonderful Dive est établi de longue date à l’hôtel Rohanou d’El Qseir. Beaucoup de plongées sont possibles au départ du ponton, à la palme ou en zodiac, en particulier dans le réseau de canyons et de grottes de Zerib El Kebir, particulièrement renommé. Toutes les facilités sont prévues pour les plongeurs, les familles et les groupes avec une organisation rigoureuse et efficace qu’on pourrait qualifier « d’allemande ». Voici donc, comme toujours, quelques images des lieux.

L’affaire Lebecq

Où il question d’une bête mystérieuse apprivoisée…

Entre deux plongées riches en émerveillements, au détour d’un étal débordant de denrées succulentes j’ai la surprise de tomber sur Stéphane Griveau que je connais depuis longtemps. Avec sa coupe de cheveux qui évoque pour moi celle du Marsupilami les doigts dans la prise, c’est un concepteur et organisateur de voyages, travaillant actuellement pour une grosse agence américaine après une déjà longue carrière chez différents Tours Operators.

Voyagiste, cultivateur, plongeur il est sur place « en touriste » avec sa charmante compagne qui travaille elle aussi dans le voyage pour une autre agence. Une aixoise exilée par amour dans les verts marigots du pays nantais. Il y faut en effet de l’amour ! Nous plongerons donc ensemble. Comme Steph et sa compagne doivent faire un contrôle de niveau (la fameuse plongée de réadaptation) nous sommes de nouveau assignés à résidence sur le « House reef ».

Mais une ambiance lourde règne ce matin au petit déjeuner : Lebecq va parler ! Il va nous montrer « son » espèce apprivoisée ! Fred Lebecq est l’un des instructeurs emblématiques du centre : il connait le récif comme sa poche et est donc réputé comme dompteur d’espèce sauvage. Mais de quoi s’agit-il ? En croquant quelques falafels je rêve aux monstres marins…

Alentour, chez les autres résidents, les regards outrés oscillent entre mon téléphone dans son caisson ridiculement petit et l’assiette creuse pleine de tehina (pâte de sésame) que Griveau – ce type est accro – a entrepris de siphonner intégralement à la cuillère à soupe ! Il s’agit de prendre des forces avant d’entreprendre cette plongée au milieu des Leviathans…

Lebecq dans l’eau

En avançant sur le ponton qui nous mène au bord du récif (sans plombs ni bouteille qui nous attendent déjà – seulement vêtus de caoutchouc et du caraco de la stab) je m’interroge sur la nature mythique de la bête qui nous attend. En ajustant son foulard au couleurs de Wonderful Dive avec des airs de conspirateur, Lebecq ne lâche rien… Ce récif, il le connait pourtant par coeur : il fait apparaître au bout de son doigt des pierres sableuses qui sont pourtant des poissons. Et nous désigne d’un doigt vengeur d’autres espèces rares, au passage.

Improvisé modèle, il se positionne à chaque fois impeccablement au dessus d’un massif de corail jaune citron, ou derrière un pterois tout en épines, ou encore dans un banc de poissons rouges de colère. Il ne nage pas mais se déplace, avant de se figer, sans un geste superflu : il est motorisé !

Et c’est enfin la révélation… L’homme tombe en arrêt, immobile, main tendue, doigts écartés, au dessus de la patate de corail hébergeant « la bête ». A tout hasard, je cadre la scène en gros plan ; mais je ne vois rien ! Les minutes passent… Nous apprendrons plus tard que mon éclairage de lumière continue Big Blue devait gêner la bête. Sentant bien qu’il se passe quelque-chose, je déclenche compulsivement mais à vrai dire, à l’aveugle, ne voyant toujours pas ce qui motive de telles salutations… Le serpent de mer !

Ce n’est qu’au dévellopement que j’apercevrais (à côté de la montre chatoyante de Fred) le minuscule labre nettoyeur, maigrichon, avec une seule rayure à son pyjama. Hou là ! La bête est impressionnante ! Et frétillante… 🙂

Les autres plongées

Vous n’imaginiez tout de même pas que j’allais m’amuser à décrire avec force littérature les nombreuses autres plongées possibles alentour ? Pour celà, il faudra venir ! Que dire de plus sinon qu’on est là dans la Mer Rouge éternelle avec sa tiédeur émolliente, sa clarté idyllique, ses couleurs franches et tous ces poissons multicolores qui volettent autour des bénitiers géants à lèvres bleues… Voici quelques images, volées au téléphone.

Sortie de bain !

Pour finir cet interminable reportage, une mention particulière – un peu de douceur dans ce monde de brutes  – avec ces quelques photos du Spa de l’hôtel où il est possible de se faire tripoter le gras par des mains expertes, dans la vapeur, les serviettes en pilou et les parfums rares…

Si le ton primesautier de ce billet vous a plu, alors vous allez rire (mais rire !) à la lecture conseillée de cette autre aventure en Mer Rouge, connue désormais et dans le monde entier comme « l’affaire du peignoir »…

 

 

Publié le Jan 11, 2024

Voir le site pro ?

Tous les tableaux

Tous les articles

0 commentaires