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Générer des fractales avec l’intelligence artificielle !

Au cours de mes explorations minutieuses quoique laborieuses au pays de l’Intelligence artificielle, les raisons de s’étonner étaient nombreuses et renouvelées. Pour un fractaliste bien né, il fallait donc tester ces outils dans le domaine des images fractales qui m’occupent depuis une décennie.

Et essayer, à l’aide de « prompts » bien sentis, de générer semblables images du chaos… Mais je ne m’attendais certainement pas à cela !

Deep Dream

Des images qui ont du chien !

Dans un billet précédent (qui n’est toujours pas publié, pardon, pardon…), j’expliquais par le menu les grandes lignes de la génération d’images par l’IA grâce à du texte et une suite de mots clé, le fameux « prompt ». Un exploit… Surnaturel.

Longtemps curiosités de laboratoire, les réseaux neuronaux et les algorithmes dédiés font en fait partie d’un énorme champ de recherche depuis des années. Nous avons tous essayé les logiciels de type Deep Dream pour « oniriser » des images. Avec pour résultat une omniprésence inquiétante de têtes de chien et d’yeux…

Des visuels déjà bluffants mais qui, avec le recul et à la lumière des nouveaux procédés apparus depuis peu, ne sont plus si étonnants que cela. Ce qui en dit long sur l’adoption dans un futur proche de ces nouveaux outils nés de l’IA…

Il s’agissait de partir d’une image existante – et c’est le point essentiel qui différencient ces techniques des IA actuelles, capable de créer « Ex Nihilo » – avant qu’ensuite, des algorithmes sophistiqués « apprenent » de cette image et y appliquent des « filtres » sophistiqués, évolutifs en fonction d’un certain nombre de critères.

Dans les ordres

Explorant cette fois l’IA à travers un grands nombre de moteurs différents ayant tous les qualités et leurs défauts, payants ou non, je m’aventurais dans le monde des fractales.

Pour ce premier essai j’ai décidé de partir d’une image existante. J’ai utilisé une de mes fractales (première image réalisée d’ailleurs entièrement sur téléphone iOS avec le logiciel Flamelet), un classique « Elliptic Split » bourré de symétries et qui ressemblait à un vitrail. Ceci pour générer quelques variations, avant d’habiller entièrement une cathédrale… Où j’ai saupoudré au fil des prompts, je ne sais pourquoi, quelques ballerines votives…

Qui donnèrent lieu peu après à d’autres novices en religion, sur la base des prompts qui m’avaient déjà souri. Dernière image, voici ce que l’IA m’a proposé lors de l’ajout du texte « stained glass ». En lieu et place de ma maladroite mention de vitraux : l’ingénue croyante porte des lunettes ! Cela fait partie des joyeusetés dans l’usage de ces incroyables robots…

Ex Nihilo

Mais finissons-en avec la religion qui semble ne pas être ma tasse de thé. Changeons de logiciel, de spiritualité et de lieux : Plongeons ! Dans un canyon de corail tel que j’ai pu en parcourir, sinon en rêve, au moins aux Fury Shoal en Egypte.

Partant de zéro, il s’agit cette fois de définir à l’aide d’un simple texte : le sujet, l’ambiance, la charte de couleurs et la nature fractale du visuel. Réalisé avec Stable Diffusion 1.5 et un sampler DDIM, le prompt était, entre autres épices : « fractal, mandelbulb, black and white still, blue tone, underwater mood, digital Art, perfect composition, beautiful detailed intricate insanely detailed octane render trending on artstation, 8 k artistic photography, photorealistic concept art, soft natural volumetric cinematic perfect light, chiaroscuro, award – winning photograph, masterpiece, oil on canvas ». 

Et de corriger le tir au fil des rendus par de subtiles mutations et modifications. La connaissance de la terminologie anglaise et des mots utilisés dans la photo professionnelle et la 3D et bien sûr de la plongée est un plus. La principale difficulté étant (comme aux débuts avec Photoshop) de savoir s’arrêter ! Pour qu’on comprenne bien ce « mythe de Sisyphe » voici la quasi intégralité de la plongée dans cet autre monde…

L’intelligence artificielle au secours de la mémoire, dans le ventre du corail, en Mer Rouge ou dans l’Océan Indien. Descendre les puits de lumière vers des plages secrètes au pays des fractales englouties…

 

Des images totalement surgies de mon imagination et de l’inspiration divine ou diabolique de ces outils mais qui m’évoquent aussi beaucoup de souvenirs et d’ambiances vécues. Comme cette plongée avec le regretté Jacky dans l’épaisseur des récifs de l’île Rodrigues ou plus récemment avec Olivier Dandois dans les canyons de Zerib El Kebir en Égypte.

Émuler des logiciels ?

Ces images et les fractales en particulier ne sont pas le résultat du rendu visuel d’une équation mathématique comme on en a l’habitude mais procèdent d’une approche basée sur l’imitation, l’extrapolation, la « diffusion » d’un grand nombre d’images existantes comme on l’a vu (enfin non, pas vous :-)) précédemment. En principe. Mais il est permis de se poser des questions. Dans la mesure ou les robots textuels type Chat GPT ou Mixtral sont parfaitement capables de pondre du code informatique C++, Python et tant d’autres langages exotiques… Et si ?

Il semble en effet qu’avec les bons prompts (qui font les bons amis) il soit possible de générer du code informatique, qui à son tour génère une image en émulant un certain nombre de logiciels existants dans le domaine public. Premiers pas vers le pilotage direct d’applications dédiées ?

Ici, un pastiche de Mondrian généré en Eisenscript – langage confidentiel s’il en est – pour Structure Synth – logiciel encore plus confidentiel – avec rendu en 3D, obtenu grâce à une demi ligne de texte… Pour les curieux : à titre de comparaison, la première image sur fond noir est générée « pour de vrai » dans Structure Synth (code en commentaire). Les autres sont crées par l’IA qui (on suppose) doit ensuite exporter les différentes variations calculées comme objets 3D, les importer dans une scène 3D, texturer, éclairer et offrir un rendu… Le tout en quelques secondes !

Midjourney se charge de tout (c’est payant mais c’est facile) mais certaines IA nécessitent l’ajout d’autres instructions (c’est là que la pratique de la 3D est utile) comme : 3D view, AO (occlusion ambiante), hard & soft shadows, reflexion, fog, etc.

 

Des fractales en relief

Cette fois, nouvelles instructions en évoquant les fractales et le logiciel Mandelbul3D pour générer des fractales en volumes. Prompt : Eponge de Menger – Mandelbulb3D – Hybrides. Et le résultat…

Fait avec Mandelbulb3D ? Mandelbulber ? Un autre logiciel de génération de fractales 3D ? Des heures de réglages – essais/erreurs – rendus ? Non ! Seulement une ligne d’instructions et quelques minutes dans l’IA Midjourney… Tout augmente. Pour achever le tableau (!) notons que le « prompt » (suite d’instructions textuelles, de plus en plus proche du langage naturel, utilisé pour piloter le moteur d’AI) peut être rédigé en n’importe quelle langue, celles-ci étant traduites à la volée ! Bon, le machin ne fait pas encore le café…

 

En faisant varier les couleurs…

C’est dans la boîte !

Un zoom sur les décorations de parois 😉

Ou encore, dans le style JWildfire, ce « Fractal coral ». Un fichier de 10Mo en 4000 px en .png – bref : imprimable ! – obtenu grâce à de nombreuses variations et images dans image. Prompt de base : « Fullscreen Mandelbulb JWildfire fractal hybrid Menger sphere cross neon fluo black orange green pink purple yellow… »

Et ce curieux vaisseau spatial : il manque des pièces !

Ferronnerie d’art

En choisissant un éclairage, des couleurs et reflets métalliques, beaucoup d’occlusion ambiante et une goutte de bave de crapaud, nous voici dans la ferronnerie d’art.

Restons dans le métallique mais sur papier cette fois, avec le prompt magique précisant le type de fractale, le style et la dominante de couleur voulue… « Fractal apollonian gasket line drawing sepia tone ».

Toujours en fractales apollonienes, faisons un petit détour par les azulejos portugais et les couleurs des anciennes porcelaines chinoises…

Avant de finir par cette frise « dans le style JWildfire » chantant les louanges en fleurs de Lys de notre petit roi dit « Le Poudré », l’Aimé des peuples, le Mozart du tout et du rien, le grand architecte de l’Univers visible et invisible…

 

 

« Au début était le néant, puis le verbe, puis l’explosion cosmique d’où est née notre réalité »… Et je le dis avec des fleurs ! 🙂

 

Vous avez mal à la tête ? Normal. Et merci d’être venu jusqu’ici ! Mais j’ai peur que les prochains billets ne soient encore plus douloureux. Car vous vous doutez bien que j’ai plusieurs coups d’avance et que ce pauvre contenu n’est qu’une infime partie de ma névrose quotidienne… Allez, portez-vous bien. Malgré tout.

 

Publié le Jan 21, 2024

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