Tout a commencé un soir dans le désert de Dibba, au Sultanat d’Oman où nous avions fait durant une semaine des plongées d’exception autour de la péninsule du Musandam. Dans un wadi asséché, coulaient des cailloux immobiles, nostalgiques des orages oubliés de l’hiver…
Il était temps de rejoindre les autres rivages de l’Arabie Heureuse, au delà du Golfe. Et puisqu’on était dans le persique, autant rester dans le comestible et se diriger d’un pas très sûr vers le premier estaminet de bon aloi.
Celui clignotait de tous ses néons, dans la nuit noire. Ici ! me dit Christophe Chellapermal, mon mentor, et par ailleurs un habitué des lieux. Un restaurant Yéménite où, disait-il, on se léchait les doigts.
L’animal étant connaisseur, je lui emboitais le pas sans hésiter. D’emblée, le ton est donné : une petite salle festonnée de coussins, les sols couverts de tapis : c’est ici ! Couchez-vous, on va vous servir…
Des plats divers et variés sont déposés à nos pieds mais il nous faut manger avec les doigts, ce qui s’appelle faire des pieds et des mains… Délicieux, soit dit en passant… Nous eûmes bien de la peine à nous relever mais il fallait bien prendre la route pour bivouaquer dans quelque masure perdue dans les sables…
Quelques heures de route puis de piste plus tard et nous atteignons un curieux oasis, dont Christophe à le secret pour ses invités les plus chers.
Cinq étoiles dans la mer de sable
Nous étions devant la ceinture de fortifications d’un lieu incroyable, perdu en pleine nature, au milieu des oryx effarés dans les phares, des dromadaires blatérant et des renards du désert. Un hôtel de luxe au milieu des sables du Sharjah ! Le Banyan Tree Al Wadi. De quoi se prendre, l’espace d’une nuit, pour Lawrence d’Arabie…
Après avoir investi la chambre des 1000 et unes nuits, nous nous sommes retrouvés Christophe et moi sur les toits de l’établissement, dans la nuit bleue surplombant le désert assoupi pour tirer sur une pipe de chicha aux parfums rares et capiteux.
Précisons tout de suite, malgré tout ce qui a pu être dit, ici ou là, que cette pipe pour excellente qu’elle fut ne contenait aucune trace d’hallucinogènes supposés. L’air béat que j’arbore n’était dû qu’à la fatigue du voyage et à de récents soubresauts personnels…
C’est ainsi que je prenais possession d’un établissement certes modeste (au moins 1300 m2 la chambre…) mais somme toute confortable.
Tout mon problème quand j’investis de tels lieux est de retrouver mes affaires. Aussi dressais-je aussitôt, comme à mon habitude, un terril central sur un seul fauteuil, laissant le reste du décor vierge et intact, en prévision de la levée de camp du lendemain… Avant de me la jouer Adam en tenue d’Eve. « Comment il se la pète » aurait dit ma fille… 🙂
Luxe, calme et sable aux pieds…
……
La tentation de Dubaï…
Mais déjà, m’attendait mon guide Victor Cassé, pour la continuation de nos aventures à Dubaï… Ne m’avais-t-on pas promis une plongée au milieu des requins et d’un centre commercial, dans le plus vaste aquarium du monde ?
Une plongée en ascenseur vers les étoiles, au sein du plus haut building du monde ?
Une visite des souks authentiques du vieux Dubaï, où l’or coulerait à flot ? Épices, et tout… La pénétration des réserves de perles cachées dans les coffres du musée privé de la National Bank of Dubaï ? Oufff…
Des parties de chasse en plein désert avec des faucons. Et des vrais ! Danses du ventre et bombances siliceuses ?
Et toujours, dans les berlines luxueuses de Victor, en fond sonore de ses explications lumineuses, les meilleurs thèmes jazzistiques de l’histoire, au cœur de la démesure dubaïote, néons soient qui mal y pensent ! Ambiance : Good Bye Pork Pie Hat de Michel Portal (avec les musiciens de Prince)… Il faut monter le son, et baisser les lumières ambiantes…
Décors d’outre monde et bandes son feutrées qui m’inspireraient peu après ces deux illustrations fractales. Mais j’anticipe…
Restez branchés : La suite du voyage au prochain numéro !
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