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Vos anecdotes de plongée

A l’initiative de Paul CLEMENT, l’un de nos lecteurs belges, j’ouvre ici une nouvelle catégorie sur ce blog intitulée « vos histoires ». Plongées marquantes, incidents, coups de gueule, anecdotes divers, éclats de rire : Bref, tout ce qui fait le « sel » de notre activité, de ces histoires qu’on se raconte autour d’un verre après la plongée… Je suis sûr que vous avez une. Qui sera le prochain ? Pour publier ici, le plus simple est de m’envoyer votre prose sur ce mail, avec des images pour illustrer si vous en avez. je m’occuperais de l’intégration. Si cette rubrique devait se développer, nous trouverons une méthode plus directe de publication.

Mais il est temps de laisse la parole à Polo, qui ouvre le bal avec cette « histoire belge » d’argent liquide…

Un resto sinon rien

lac Esch-Sur-Sûre Luxembourg Gerhard EngljähringerEnvie de commencer de raconter une petite histoire de plongée qui n’a pas la prétention de révolutionner le monde de la plongée mais simplement de divertir ceux qui la liront et qui a pour seul mérite le fait d’être complêtement authentique.
Mais d’abord il faut lui trouver un titre qui s’intègre parfaitement dans le blog dans lequel elle figure d’où l’idée de l’appeler:” Un resto sinon rien”.

Cette histoire se passe le…? Je sais plus…??! Je regarde dans mon carnet de plongées, pratique ce truc-là, bon ça y est, je l’ai, j’ai trouvé: le mardi 5 août 2003.
Remettons-nous dans l’ambiance, c’est l’année, le mois où il a fait si chaud, tellement chaud qu’il y a eu plein de décès en France et en Belgique dus à la canicule…
Ce jour-là, mon ami Jean-Paul et moi décidons de faire une petite plongée  à Lultzhausen, lac de Esch-Sur-Sûre, au Grand-Duché De Luxembourg.
Au moment de nous mettre à l’eau, un individu nous aborde en nous demandant si nous allons plonger….!!!!!(Non, tu vois bien qu’on est équipé pour aller jouer un match de football…!!!)et il poursuit:”parce que mon patron a perdu son portefeuille…. ”
Evidemment il s’agit d’une blague. Donc nous profitons de notre plongée et à notre sortie, l’individu est toujours là et nous observe.
Nous remontons jusqu’à nos voitures où nous commençons à nous déséquiper tout en sirotant un verre de vin bien mérité (Eh oui pour nous le plus dur, c’est :”Jamais d’alcool aprés la plongée” en Belgique: impossible.)
Mais nous ne sommes pas tranquilles, quelque chose nous titille Jean-Paul et moi. Et si ce n’était pas une blague?

Sans perdre une minute, nous redescendons près du gars qui nous avait abordé et nous lui demandons des explications:
“Voilà, mon patron, celui qui a le bras dans le plâtre, a voulu faire du canot pneumatique, avec son portefeuille sur lui et quand il est revenu, plus de portefeuille”  Donc, il (le portefeuille) est tombé dans l’eau….Logique!!!
OK. Il nous indique très approximativement l’endroit où  il a pu tomber (le portefeuille). Et nous mettons une tactique au point pour essayer de le retrouver: Jean-Paul partira à gauche, moi à droite  en une succession de va-et-vient, en se rapprochant l’un de l’autre ,on devrait quadriller tout le périmètre défini, sans grande chance de le trouver pourtant.
Et c’est ainsi que par dix mètre de fond, avec une chance de c—, je dois l’avouer, je tombe sur le portefeuille déplié sur le fond. Je l’embarque, retrouve Jean-Paul et remonte immédiatement à la surface pour le rendre à son propriétaire qui tout ébahi n’arrête pas de me remercier.
Ensuite il l’ouvre et veut nous donner une récompense que nous refusons. “Alors je vous invite dans mon restaurant” nous dit-il. Là, là, c’est différent…Nous acceptons. Il nous remet sa carte et nous explique où se trouve le restaurant. Puis il nous raconte que, profitant de l’après-midi de congé, il a emmené tout le personnel de son restaurant se rafraîchir sur les bords du lac. Et c’est lors de la promenade en canot qu’il a perdu le portefeuille. Il nous explique aussi que ce dernier contenait l’équivalent de 350 euros plus toutes les cartes visa, banques, carte d’identité, permis de conduire et autres papiers très importants d’où son soulagement de tout récupérer. La journée s’achève autour des nombreuses bières que nous offre notre nouvel ami. Pour nous, quelle joie et quelle motivation de pouvoir aider les gens tout en pratiquant notre activité favorite. Sa joie, c’était  notre remerciement…

chalet royalQuelques semaines se passent. Je prends le téléphone:
“Jean-Paul, tu fais quoi dimanche, on n’irait pas au restaurant ?”
“Ouai, pourquoi pas!”
OK le rendez-vous est pris.
Le jour convenu,  nous nous retrouvons là-bas. Jean-Paul, sa femme, Polo, sa femme, ses trois enfants. Evidemment le restaurateur nous reconnaît, nous plaisantons ensemble.
Le dîner se passe (on dîne à midi en Belgique…): apéro, entrée froide, entrée chaude, plat de résistance, dessert, café, pousse café et re pousse café…La totale.
Nous demandons l’addition. En effet, nous sommes à sept moins deux personnes qui ne paient pas, reste cinq repas à payer. Et là, le restaurateur nous dit: “Pensez-vous, ce ne sont pas quelques repas en plus qui vont me ruiner, c’est bon comme ça….!!!!
Alors là, c’était la cerise sur le gâteau de cette histoire inoubliable et de cette journée mémorable. Comme quoi, même la plongée en eau douce réserve de bien agréables surprises…..
Si un jour vous passez au Chalet Royal sur la route de Wiltz à trois kilomètres de Bastogne, demandez au patron comment il a retrouvé son portefeuille, perdu dans un lac, un jour du mois d’août 2003 alors qu’il faisait si chaud, si chaud…

Publié le Mai 26, 2009

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6 Commentaires

  1. Francis Le Guen

    Merci Polo pour cette histoire d’argent… Liquide ! Nous notons l’adresse ! 😛

    Réponse
  2. Martial Ferré

    Sympathique cette histoire !
    Moi dans un autre genre je partais nager en apnée sur la côte bleue et ma femme me disait le matin même : “je mangerais bien un bon gros melon”. J’esquive avec tact la corvée d’aller chercher au supermarché ce fruit succulent mais souvent congelé et dénaturé des rayons de fruits et légumes de supérettes … Me voilà en train de nager dans les posidonies et que ne vois-je pas flotter devant moi entre deux eaux … un superbe melon bien rond et juteux. Mes palmes de chesse me propulsent à toute allure vers la plage et tel un Sean Connery dans Dr No je sors de l’eau et lance à mon épouse : “tiens chérie je te rapporte un beau melon de la grande bleue !”. Nos voisins de serviette sont morts de rire, ma femme aussi. Le melon était excellent …
    Une autre fois je plongeouillais au pieds des “pierres plates” où des milliers de gens viennent pendant tout l’été se dorer la pillule. Mes filles à qui j’avais montré “Bleu d’enfer” qui parle de trésors enfouis aux Bahamas me demandent de leur ramener quelques trésors. Je tombe sur des tonnes de leurres de pêche que je remonte pour alourdir mon pécule et juste avant de remonter je trouve une chaine en argent avec “une vraie dent de requin en résine” au bout. Mes gamines étaient ravies car elles se rappelaient bien cette réplique du célèbre Brice de Nice qui a du venir surfer par là !
    action man

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    • Francis Le Guen

      C’est connu :  La plongée donne le melon… 😀
      A vos plumes !

      Réponse
  3. Martial Ferré

    Merci Francis pour cette belle initiative. Merci à Polo d’avoir été l’instigateur de ce « histoires vécues ».
    Promis pour alimenter cette rubrique je vous présenterai mon équipe Cousteau en Action joe. C’est sympa Francis d’avoir mis ma photo. J’en ai plein d’autres car malheureusement je n’arrive pas à trouver du temps pour aller plonger sauf dans ma piscine au liner noir …

    Amitiés à Polo.

    Réponse
  4. LORIDON Gérard

    En voilà une d’histoire avec la recette en plus :
    Les Ormeaux de st Malo
    En 1957, sortant du Gers, je fus désigné par Galerne pour procéder à ses côtés aux essais de son aile marine qu’il venant de vendre à l’EdF.
    J’ai déjà raconté cet exploit, car c’en était un, dans différentes publications.
    C’est après que je me retrouvais à Saint-Malo au milieu d’une bande de joyeux lurons de la Sogétram.
    Passons sur le chantier pour en venir aux faits…les Ormeaux.
    Arrivant de la Méditerranée, je ne connaissais pas ce type de coquillages, mais je fus vite mis informé par l’équipage du navire « le Kléber » un chalutier loué par EDF pour les travaux de recherches géologiques qui nous étaient confiés.
    C’est un midi alors que nous étions mouillés dans le sound au milieu des îles Chausey que le bosco m’expliqua ce qu’il en était de ce délicieux mollusque en matière de gastronomie. Inutile de vous dire que je fus convaincu tout de suite devant ce type d’arguments.
    Quelques instants après j’étais au fond de l’eau en train de retourner les pierres et de décrocher des ormeaux de belle taille.
    À l’époque la pêche en était interdite surtout en scaphandre, mais si l’on était discret… ajoutons que je ne désirais pas en faire un commerce, mais juste une consommation pour moi et mes amis
    Aujuourd’hui, je peux avouer, il y a la prescription.
    Donc, il m’arrivait de temps en temps d’en faire ce que l’on appelait à l’époque un sac de sport. J’en offrais une partie à l’équipage et le reste souvent à des musiciens du casino de st Malo
    En échange de nos bonnes dispositions à leur égard, ils acceptaient de nous jouer des tangos et slows à rallonges nous permettant de nous livrer a des flirts et approches effrénés de la gent féminine locale.
    Ce, à tel point que je me retrouvais avec un copain dans les meilleurs termes avec deux beautés malouines. Il faut ajouter que si elle nous offrait volontiers un physique des plus avantageux, elles étaient aussi d’excellentes cuisinières.
    En échange de nos assiduités amoureuses sur lesquelles je ne m’étendrais pas, elles nous firent connaître un excellent résultat culinaire de la recette des ormeaux que nous rapportions ainsi de temps en temps.
    Je vous la livre ci-dessous. Ce qui fera dire à Pierre Graves qu’il ne peux pas faire de régime à cause de mes exposés gastronomiques sur le Blog de Scaph’50.
    Donc :
    – Sortir les ormeaux de leur coquille en ôtant les viscères.
    – Les battre vigoureusement sur une pièce de bois. Pas trop cependant il ne faut pas en faire de la bouillie. Avec fermeté cependant.
    – (comme on procède envers une femme infidèle, sans l’abîmer cependant afin qu’elle puisse encore servir. Passons sur cette digression qui va me valoir des remarques féminines acerbes sur le machisme évident des scaphandriers, ceux de la sogétram surtout !)
    – Revenons aux ormeaux que l’on débite en lanières et que l’on joint à des échalotes hachées, de l’ail et du persil dans un saladier. Le tout devant passer une nuit au frigo.
    – Le lendemain, faire sauter délicatement au beurre dans une poêle et laisser cuire à feu très doux une dizaine de minutes
    – Servir si l’on veut avec une pomme de terre en robe des champs en ajoutant quelques cuillères à soupe de crème fraîche.
    Ce plat peut être largement accompagné d’un muscadet frais.
    Vous comprendrez facilement pourquoi par la suite j’ai failli me marier avec cette jolie cuisinière qui se prénommait Colette.
    J’aurais sans doute fini dans les brumes bretonnes comme…pirate aux ormeaux, va savoir !

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    • Polo

      Avoir commencé une rubrique dans laquelle Gérard Loridon publie une histoire personnelle est un HONNEUR pour le petit plongeur belge que je suis.
      Amitiés respectueuses.

      Réponse

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