Vous le savez, je m’intéresse beaucoup au graphisme et il m’arrive de délaisser un instant mes fractales et autres travaux d’écriture pour répondre à la demande de clients exigeants. Forcément exigeants !

Aussi, quand Laurence de Crousaz m’a demandé de créer l’identité visuelle de la boutique Un amour de peau qu’elle venait de reprendre à Lausanne, en Suisse, j’ai accepté avec plaisir ce challenge, ne connaissant rien à priori sur le « monde de la beauté »…
Il est toujours intéressant, après coup, de se pencher de nouveau sur le processus de création. Voici donc l’histoire aventureuse et pleine de rebondissements de la naissance de ce logo… 😉

Cette boutique consacrée au bien-être et à la vente de cosmétiques naturels, est située dans une galerie commerciale du quartier chic de Lausanne, au 11 rue de Bourg, en face du magasin Foetisch pour ceux qui connaissent. Laurence, femme d’affaire issue du marketing et des médias online avait une idée assez précise de ce qu’elle voulait ou plutôt de ce qu’elle ne voulait pas.

D’abord, la charte de couleur : comme sur ce kimono, un certain rose fuschia et un certain bleu… Mais le bleu « moins turquoise » et le « rose » plus rose… 🙂
Ce qui, avec la métaphore prévisible de la peau, nous donnait cette gamme de couleurs à explorer…

Un amour de police

En matière de graphisme, le choix de la police de caractère est absolument déterminant. D’autant plus que le titre était assez long et comportait les deux articles « Un » et « De » qui sont un cauchemar de graphiste…

Il me semblait qu’il fallait à ce logo une police « Serif » (avec des petites queues) contrairement à une police bâton. Les Serif sont plus « classe », plus « féminines » et me semblaient bien convenir à l’univers de la beauté et de la cosmétique.

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J’essayais d’abord la famille Didot et quelques autres, avant que nous ne tombions d’accord sur une Cellini, utilisée entre autres, par le magazine Vanity Fair. La baseline par contre serait sans Serif et le choix de la Myriad Pro (la police mythique d’Apple) s’est imposé…

Un lotus ou une cellule ?

Nous verrions comment arranger les caractères plus tard… Restait le logo proprement dit. Qui devait être utilisable à toutes les tailles et servir également de marque pour une gamme de produits en préparation. Sachant que ma cliente était une fervente adepte de la pratique du yoga et qu’elle comptait étendre ses activités aussi dans ce sens, je suis parti comme un fou dans une métaphore « bouddhiste » à base de fleur de lotus. Qui pouvait par ailleurs évoquer un épithélium qui se régénère.

Je créais donc en 3D un modèle qui me semblait assez élégant et commençais à le décliner. Sauf que cette idée avait déjà été exploitée de nombreuses fois par des marques du même domaine d’activité. C’était : « la fausse bonne idée » ! Direction la poubelle…

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Même punition pour toutes mes tentatives censées représenter un corps humain, et pour les mêmes raisons…

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C’est alors que la métaphore surgit, lumineuse, évidente… Dans la mesure ou il s’agissait de soins de peau, Laurence souhaitait une allusion forte à celle-ci. Par exemple, des cellules épithéliales. Mais qui, en l’état, n’avaient rien de bien « sexy »…

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Me servant de logiciels classiques, j’accouchais d’un « cœur cellulaire » pour la mise en place de la typographie. Il n’est jamais évident d’harmoniser un titre long avec plein d’articles. Voici quelques errances pour vous montrer à quel point ces « détails » sont importants… Et fallait-il porter le cœur à gauche, ou à droite ? 🙂

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Nous approchions. Mais ce cœur était bien trop « cœur » et pas assez « cellulaire ». Procédant à divers essais 2D, en pixel ou en vectoriel, je décidais finalement de concevoir le modèle en 3D. Pour plusieurs raisons. D’abord la possibilité de bénéficier d’un éclairage réaliste : dans un logiciel 3D il est facile, une fois l’objet créé, de reconstituer un studio de photographe et d’éclairer comme bon vous semble. En l’occurrence, plusieurs « softbox » et un éclairage principal.
Ensuite, parce que qui dit 3D dit possibilité de présenter le modèle sous tous les angles, dans tous les environnements. Sans parler des possibilités d’animation, ce qui allait d’ailleurs servir assez vite…

 Enfin, pourquoi ne pas le créer « physiquement » en impression 3D ? Ce qui fut fait. Disponible sur Shapeways. Et en plus, il est mou ! Si ! 🙂

Il nous fallait donc un cœur modifié, en forme de cellule… A partir de deux sphères imbriquées et en « tweekant » une formule assez complexe, j’ai finalement réussi à transformer la boule en une multitude de petits fessons roses à la rotondité variable et paramétrable.

C’est ainsi que j’ai obtenu cette forme pour laquelle ma cliente eu un véritable « coup de cœur ». Elle deviendrait donc le logo de base, qui serait ensuite décliné sous différentes formes au fil du développement de son entreprise. En découla une nouvelle maquette et une animation…

Restait à créer le logo final. Et à l’intégrer dans un autocollant semi transparent et « granité », destiné à être apposé sur la vitre de la boutique et le montant de la porte.

Après un nombre incalculable de « WeTransfert » avec le prestataire qui, lui, était chargé d’imprimer ces créations (ce qui est aussi une autre paire de manches…) et avoir risqué de nombreuses fois la fusion de mes Macs (les fichiers pesaient tous plusieurs Giga octets), nous avons réussi à vectoriser ces formes pour pouvoir les imprimer à toutes tailles. Du mini flacon de quelques millilitres à une devanture de boutique. Un ballon dirigeable est d’ailleurs également prévu… 🙂

Paffons « le mur du fond » !

Autre petit défi… Il s’agissait d’habiller un affreux mur noir d’1,90m par 1,20 m. Laurence qui est aussi plongeuse voulait dans un premier temps y coller une de mes photos sous-marine, toujours dans cette charte de couleur fushia/bleu.

Nous avons procédé à plusieurs essais mais le rendu n’était pas bon vu la taille du panneau. Trop de pixellisation dans la mesure ou la photo était à la fois très grande et destinée à être vue de près.

Cette photo de gorgones à Bali du donc rejoindre elle aussi la corbeille à papier déjà bien remplie.

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Il ne me restait que la solution de créer une infographie originale, à très haute définition. J’ai naturellement utilisé les cœurs cellulaires qui s’envolent dans l’eau claire, sous le soleil des ondes, évoquant la régénération et la zénitude d’un corps sain…

Ceci fut réalisé aux limites de la résistance du Mac avec des fichiers de travail de plus de 4 Go…

Le résultat fut imprimé par le prestataire spécialisé, sans qu’un pixel ne dépasse, et collé également sans accrocs (on notera mon air éminemment satisfait lors de la mise en place…) 🙂

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L’inauguration

Tout était donc prêt à temps pour l’inauguration qui fut un grand succès… Même les tomates cerises étaient en forme de cœur et sur fond bleu ! lol

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Il ne vous reste donc plus qu’à venir sur place (en attendant la mise en place prochaine de l’eBoutique) pour faire votre choix dans l’invraisemblable gamme de produits de beauté bio et humer comme je l’ai fait avec étonnement, d’exotiques huiles essentielles.

Pour en avoir un aperçu, voici une petite mise en avant de produits, qui tourne en boucle sur le moniteur de la vitrine… Pour en savoir plus : la page Facebook en attendant le site web, le blog et l’e-Boutique. Restez branchés !