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Plongée à Tortugas

Playa del Carmen - plongée - tortueCe matin, direction le site de Tortugas, à 15′ de speedboat au sud de Playa, juste en face de Xcaret. Objectif : plongée dérivante et tortues… Mais une curieuse gène s’est installée ce matin, quand à connaître l’identité de mon compagnon de palanquée et donc modèle. Soudain, chacun a quelque-chose à faire, des combinaisons à retourner, des débutants dont s’occuper avec un zèle accru, et c’est Didier, le boss, qui s’y colle comme cela était prévu. Pour subir aussitôt les vannes de ses moniteurs, genre : « tu nous raconteras ». Il semble que la plongée bénigne d’hier ait laissée des traces et que chacun ait compris que je ne suis pas là pour faire de la photo souvenir ,.) Mains, diantre, il ne s’agit que de tortues ! A moins que…

Playa del Carmen - plongéePlongée dérivante donc léger courant : pas question de traînasser en surface au risque de dépasser le site. Stab purgée à fond, bascule arrière synchrone, coulée directe sur le fond de 27m sans repasser par la case surface. Derrière son masque et sa barbe de (8 jours ?), Didier ressemble à un des Rapetout…

Et soudain, je comprends : le « léger courant » fait bien ses 3 nœuds et le sol défile à toute vitesse. Un vol plané des plus agréables au dessus des barils d’éponges et des gorgones horizontales. Pas un relief pour atténuer le puissant souffle aquatique. Rester ensemble est déjà une gageure en raison de notre différence de morphologie et de prise au courant. En me retournant je n’arrive même pas à faire du sur place, tout juste freiner la dérive infernale. Quand à s’arrêter… Il va pourtant bien falloir !

Pour les débutants, la plongée dérivante est souvent intimidante. Et pourtant, rien n’est plus facile et agréable. Il suffit juste d’accepter de faire corps avec le fluide en mouvement et de renoncer à s’arrêter. Couché dans l’eau rapide, sans autre geste que des orientations de palmes gouvernail, à la façon des requins, il ne reste plus qu’à profiter du spectacle, du fabuleux tapis roulant d’espèces qui défilent dans votre champ de vision pendant des kilomètres. Vous sortirez de la plongée plus reposés que jamais ! Va pour la plongée loisir. Mais je n’ai pas l’intention de faire des vues aériennes de tortues… Vu la situation, j’adopte la stratégie économie : je reprends de l’altitude, me cale à 20 m pour économiser l’air et avoir une vue plus large, prêt à piquer si le sujet intéressant se présente. Après 10′ de rallye des plus divertissant, Didier sûr de son coup tend la main : une tortue ! Palmes dressées en rétrofusée, le courant me fait gagner le fond à toute vitesse. En train de brouter, la tortue déjà énorme grossit en quelques secondes. Je suis dessus ! Didier est de l’autre côté, phare allumé, idéalement placé dans le lumière. Car inutile de dire qu’il n’y a guère le temps pour hésiter sur l’angle à choisir… A contre courant, nous voilà donc partis à pédaler comme des fous pour rester seulement à la hauteur de la princesse d’écaille sur lequel le courant semble glisser comme l’invective sur les épaules du sage. Changer simplement un réglage me fait reculer de 3 mètres… Et je comprends l’ironie des moniteurs tout à l’heure… Las, la photo est en boîte et je décide de décrocher. Inutile dans ces conditions de risquer l’essoufflement…

Playa del Carmen - plongéeSous palier, Didier envoie le parachute pour prévenir le bateau qui doit venir nous récupérer. Un grain fait rage au dehors : la surface est devenue du plomb, martelé par les gouttes d’eau. Dans la turquoise liquide, des salpes clignotent et des méduses roses pulsent vers l’ailleurs. Une ambiance extraordinaire… La pluie dans un bain chaud : il n’y a rien de meilleur !

Si vous aussi vous voulez faire ce voyage, consultez Blue Lagoon et Phocea Riviera Maya.

Publié le Sep 8, 2008

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4 Commentaires

  1. Aurelia A.

    J’ai vu de la lumière,c’était entr’ouvert alors, avec votre invitation d’hier,je me suis permise,ai toqué et suis entrée. Etonnantes là encore, les ruses de la tortue pour échapper au photographe! Je repasserai à l’occasion,certaine d’y lire d’autres histoires tortuesques de ce genre: votre blog, décidément, en regorge…

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    • Francis Le Guen

      Ne m’en parlez pas ! On est envahis de tortues. Chélonien qu’y mal y pense. Enfin, l’essentiel est de partir à point…

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  2. Aurelia A.

    Ou de les griller à point ?Puisque dans certaines cultures,ils les mangent. Pas drôle… enfin pas autant que vos soucis de pompe à vélo ultra-moderne : nous avons la même!Je me souviens bien moi aussi d’une époque où les peuneux – c’est comme ça qu’on dit par chez vous – du biclou gonflaient en un clin d’oeil sans qu’on ait besoin d’avoir une thèse en génie des matériaux soldée par un stage d’un an au service R&D de chez Michelin. Je vais vous dire la vérité: la pompe a gagné ! Le biclou a les deux peuneux dégonflés et j’ai renoncé à l’idée de me battre avec elle. Je ne fais plus de vélo ! C’est à la fois si triste et si vrai que vos déboires m’ont beaucoup amusé à un moment opportun 🙂 Bon week-end Mr Le Guen

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    • Francis Le Guen

      Vous ne croyez pas si bien dire ! J’écris présentement un des billets d’humeur pour ScubaPeople, précisément sur ce thème des tortues que vous avez rappelées à mon bon souvenir… En attendant, demain, c’est la parution de : « Le corail m’emmerde »…
      Quant aux vélos : j’ai les mêmes ! Au garage… Depuis des années. Un coup de pompe…

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