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Rodrigues : Papillons changés en oignons

zourites, les fantômes de RodriguesNous reprenons ici notre relation du Voyage à Rodrigues. Dans les épisodes précédents nous avions commencé l’exploration de cette île singulière, perdue dans l’Océan Indien à l’Est de Maurice. Visité quelques grottes sur fond de trésor des pirates, échappé de peu à l’attaque d’une tortue venimeuse, découvert un étrange ornithorynque et des coraux fluorescents et rencontré un personnage : Jacky Degrémont. Que nous retrouvons aujourd’hui sur le bateau qui nous emmène au delà de la passe, sur le site Camelerou. J’ai rendez-vous avec un essaim de papillons…

« Le corail fait comme des totems, tu vois, et autour il y a des centaines de poissons papillons, qui restent là » me répète inlassablement Jacky tandis que nous rebondissons dans les vagues. C’est toujours payant en photo et c’est la raison pour laquelle nous avons choisi ce site.

Mais il y a des jours sans… Il est décidé que Jacky descendra en premier et dès qu’il aura localisé le totem poissonneux il enverra le parachute. Petite manœuvre du bateau et je coulerais aussitôt à l’aplomb. Gain de temps, efficacité maximum : Nous sommes entre gens « biens »…

Poissons papillons. Deux...Calé tout équipé sur le bord du bateau, j’attends la floraison du parachute. Qui ne se fait pas attendre. En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, je suis dans ses bulles, piquant comme un plomb sur le fond de 25m. Rétablissement, position du photographe couché, grand angle… Et je dois sortir l’œil du viseur tant l’absence de poissons me brule les yeux ! Ah si, j’en vois 4 (les papillons…). Deux groupes de deux minuscules papillons autour du majestueux totem corallien. Des points d’interrogation tout autour de la tête, je me retourne vers Jacky que je découvre abattu derrière son masque larmoyant. Il fait quelques vagues moulinets des bras pour m’expliquer quelque chose auquel je ne comprends rien. Allez, on me l’a déjà fait le coup du banc de papillons… Nous palmons tristement autour du site par ailleurs superbe et je me rabat sur d’autres sujets pour constater que mon flash ne part pas. Il y a des jours… Je décide de terminer là cette plongée « en queue de poisson ».

Et sur le bateau, Jacky explique (il en est déjà à la troisième version). « Y’en avait 100… Et puis quand le parachute est parti, j’ai vu des prédateurs arriver en haut du rocher. Et mes papillons, doucement se barrer ! Ils ne m’avaient jamais fait çà. Francis arrive et il n’en reste pas 20 pas 10… Mais quatre ! Deux fois Deux ! »

Ce « 4, 2×2 », longuement répété sur tous les tons à qui veut l’entendre, deviendra le leitmotiv de mon voyage et ma première imitation de Jacky, pas trop mal réussie si j’en juge par les crises de fous rires de son équipage. Papillons envolés ? Ce n’est que partie remise.

Brochette de poissons pierreNous en profitons pour circuler dans l’île et discuter avec les piqueuses de « zourites« . Tous les matins sous leurs grands chapeaux et bottes aux pieds pour éviter les poissons-pierre, particulièrement abondants ici, elles arpentent la banlieue de corail.  A la recherche des poulpes qui semblent inépuisables et qu’elles piquent d’un geste précis avant de les extraire de la mer, dégoulinant paquet de serpents à tentacule.  Vidés, les poulpes sont ensuite étirés sur des lattes de bois et mis à sécher dans le vent autour de chaque maison. Ces fantômes de la mer qui dodelinent dans la brise sont l’une des caractéristiques de Rodrigues. On fait ici grande consommation de poulpes séchés qui s’avèrent en cuisine délicieux.

Le repiquage des oignonsAutre ressource de l’île, les oignons et nous débarquons au beau milieu d’une séance de repiquage, au milieu des chants et des rires. Ici l’oignon ne fait pas pleurer… On papote, on pique nique, on trie, on plante au cordeau ; hommes, femmes, enfants ancrés à la terre qui les nourrit.

Ici les oignons font rire !La bonne humeur prend des proportions d’hystérie quand j’entreprends d’immortaliser toutes ces Miss Rodrigues en photo. Fous rires communicatifs et fausses pudeur : Un garçon dans un champ d’oignons, c’est trognon ! Encore du bon temps sur l’île anti stress ! Pour ceux qui ont des enfants ou des souvenirs, Rodrigues me fait penser au monde de Oui Oui et aux rapports simples inventés par Enyd Blyton dans ses romans et qui enchantent toujours petits et grands… Enfin, surtout petits… Mais ici, c’est pour de vrai : De la bonne humeur, des sourires, des valeurs morales simples mais qui ont fait leurs preuves, de la simplicité qui n’est jamais simpliste.

Chez Madame La RoseDes poulpes, des oignons, voilà qui creuse l’appétit et cela tombe bien puisqu’il est l’heure de dîner. Ce soir, nous délaissons la table de l’hôtel Cotton Bay et « dinons en ville », chez Madame la Rose. L’occasion de découvrir un peu de la cuisine locale.

Une terrasse parfumée de fleurs et baignée de lune, quelques bougies que frôlent de gros phalènes vrombissant, les effluves d’une cuisine des îles : L’atmosphère est bien là, comme dans les bons romans. Presque invisible dans l’obscurité orange des feux, la maîtresse des lieux glisse plus qu’elle ne marche et dispose nos plats avec délicatesse, maîtresse de nos plaisirs d’un soir.

Rodrigues12 juin 2009-127Une entrée de Kono émincé (le fameux coquillage) et de zourite séchée. Rougail de saucisses et purée de Giromon. Achards de papaye verte… J’ai toujours considéré que la papaye devait être mangée verte, en légume et c’est excellent avec un peu de citron vert. Le fruit mur s’apparente pour moi à une pourriture qui n’a rien de noble et sent le vomi. Heu, désolé, on est à table…

Sega !Bien entendu tous ces plats se dégustent avec les piments rodriguais, renommés dans le monde entier et très appréciés des gourmands mauriciens qui font le voyage rien que pour s’approvisionner de ces conserves de piments aussi traitres qu’ils sont petits. Comme il est dit en créole : on les paye à la sortie…

Retour au Cotton Bay ou sous la nuit étoilée, une fête s’est improvisée. Les rythmes de l’Afrique, des danses métissées, apprises au fil des débarquements cosmopolites dans cette île de tous les voyages. Le temps de dégainer mon téléphone et voici quelques sons « live » captés dans le bruissement des palmes et le ressac d’une mer lunaire…
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Demain, nous changeons de région. Cap à l’Est, vers d’autres plongées… Ne manquez pas un épisode : Abonnez-vous !

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Publié le Sep 24, 2009

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8 Commentaires

  1. Claire

    Effectivement, c’est tout à fait ça,
     Rodrigues se résume dans un sourire,
    celui de ses habitants, de la douceur de vivre, de cette gentillesse gratuite qui n’est pas encore envahie par le tourisme,
    Des plongées fantastiques ou qui pourraient l’être ;-))
    Un endroit idéal pour faire une pause et se ressourcer,
     Merci pour cette piqûre de rappel, ça y est j’ai maintenant envie d’y retourner 😉

    Réponse
  2. Anthony

    Après avoir lu ton récit, on appuie sur « play », on ferme les yeux… on s’y croirait ! 
    Superbe les papillons  😉

    Réponse
    • Francis Le Guen

      Tant qu’à écrire, autant être évocateur… Mais, après les sons, je prépare les odeurs ! J’ai trouvé un plugin génial qui… 😆

      Réponse
      • Anthony

        😆 😆  ça c’est une super idée… par contre je veux bien le rougail… mais si tu pouvais éviter le poulpe séché…  😉

        Réponse
  3. mirella

    Superb! Autre monde…
    Multumesc Francis, moi aussi 🙂
    Et pour quand le roman?

    Réponse
    • Francis Le Guen

      Merci !

      Superb! O alta lume … Multumesc Francis, prea
      ?i când romanul?

      Que veux dire Multumesc ?

      Je travaille effectivement depuis un moment sur un roman… Mais je fais peut être partie de ces auteurs qui commencent mais ne finissent pas 😳  Je t’envie…

      Réponse

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