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Maroc : Harem – l’Orient amoureux

haremRamadan, Aïd : voilà des rites religieux, des mots qui reviennent de plus en plus souvent dans notre société, avec plus ou moins d’à propos et de bon goût. En temps de crise, on se trompe souvent de haine…

Mais, n’en déplaise à certains, la France, atavique pays des clochers et des cathédrales, doit compter aussi avec la religion musulmane… Il y aurait dans notre pays 30% de chrétiens pour 20 % de musulmans d’après certains chiffres (les estimations du Ministère de l’Intérieur tablent elles sur 2 à 5%). A Marseille, la proximité avec l’Afrique du nord comme des autres pays méditerranéens nous a habitués depuis plus de 2000 ans aux flux migratoires, contrôlés ou non : il n’y a qu’un baquet d’eau à traverser…

Mais, pour une majorité nationale judéo chrétienne, terrifiée par l’intégrisme réel ou supposé, la religion musulmane apparait toujours comme un peu sulfureuse. Vous vous rendez compte ? Ces gens là pouvaient « entretenir » plusieurs femmes ? Disposer de harems…

Harem désirs…

Les Harems… De mon voyage au Maroc, il y a quelques années, je garderais longtemps le souvenir de ces royaumes de pisé, de ces kasbahs de porcelaine, de ces lieux de plaisirs disparus. Quand on a visité tant de palais désaffectés de sultans, de pachas et autres puissants, il est tentant de rêver les lieux tels qu’ils étaient, habités de créatures de rêve, et résonnant peut-être de cris ; d’extase ou de souffrance…

C’était en effet une époque « sans queue ni tête » ou l’on émasculait, empalait ou décapitait pour un oui pour un non. Et l’on y aimait aussi beaucoup…

C’est à l’aéroport de Marrakech que je suis tombé sur ce livre, ce coup de cœur acheté le double du prix. Et oui, au Maroc il faut même marchander dans les librairies ! Mais, faute de temps, je me suis laissé violer : je le voulais ce “beau livre”, intéressant sous tous rapports. Iconographie soignée, documentaire et suggestive. Un pan d’histoire mythique à déguster… Évidemment, à deux, c’est mieux.

Marocoquineries

En voici un extrait choisi :

« Chaque fois que le sultan veut passer la nuit avec une femme, il doit tout d’abord faire connaître son désir à la surintendante du harem. S’il n’est pas sûr de son choix, les odalisques doivent se présenter très poliment, devant le seigneur qui les examine, le temps nécessaire. Il signale au harem qu’il a pris sa décision en jetant un mouchoir à l’odalisque élue. Commencent alors, pour la favorite, les préparatifs de la nuit d’amour : la jeune fille est conduite au hammam et, dans les mains expertes de la surintendante aux bains et de ses assistantes, elle est massée, lavée, parfumée. Puis elle est parée de ses plus beaux atours : lingerie fine, vêtements élégants et bijoux précieux. Accompagnée d’un eunuque noir, l’odalisque gagne ensuite l’appartement privé du sultan. Il est rare, en effet, que le prince se rende lui-même dans la chambre de la favorite. Pendant toute la durée de la nuit, les eunuques garderont la porte de la chambre à coucher. A la lumière vacillante des torches, la favorite distingue la silhouette du seigneur qui s’est déjà retiré dans sa chambre. Les discours sont superflus. Un silence absolu règne dans la pièce – ce silence que les orientaux considèrent comme la plus haute forme de respect et qui se substitue à la parole, parfois jugée indécente.

La jeune fille s’approche de la couche impériale, aborde le lit par le pied, soulève la couverture et se glisse peu à peu jusqu’à la hauteur du sultan des sultans. A ce point, l’étiquette perd de son importance et l’odalisque peut expérimenter les jeux érotiques et les subtils artifices qu’elle a scrupuleusement étudié durant son apprentissage ou qu’elle a secrètement pratiqués avec une autre odalisque ou un eunuque ».

Aaaah ! A l’époque, on savait vivre !

(Pardon à toutes les féministes. Rangez vos pétitions : c’est de l’humour, et de l’histoire…)

Mais finalement, pas grand chose de changé par rapport à notre société « metrosexuelle » d’aujourd’hui, si ?… Sauf qu’on est pas censé avoir plusieurs femmes. Quoique… Ah bon, ce n’est pas comme ça chez vous ? Alors, c’est que vous n’êtes pas suffisamment « un Sultan » 😉

Harem, l’Orient amoureux, de Carla Coco, éditions Place des Victoires.

Publié le Oct 30, 2012

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25 Commentaires

  1. I. Vert

    C’est dommage d’être « un sultan » aujourd’hui

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    • Francis Le Guen

      Il y en a bien qui se croient calife, à la place du… 😉

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    • Francis Le Guen

      Je te vois très bien, enturbanné, ventilé par ces dames… 🙂

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  2. Youna Ys sur Facebook

    Je te donne pas 15jours pour regretter d’être Sultan JC…j’imagine JC courir vers le dessert en criant sauve moi Allah de ces femmes…:D

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  3. Francis Le Guen

    A l’occasion de la sortie prochaine du BloGuen en appli iPhone/iPad, petite cosmétique du titre. Dites moi ce que vous en pensez ?

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  4. Youna Ys sur Facebook

    Simple,on y trouve facilement ce que l’on recherche…couleur masculine!mais c’est avant tout ton blog,ta personnalité…je pense que tu es seul juge.Perso c’est plus ce que tu écris qui m’interresse…pas une FAN pour rien 🙂

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  5. Jean Charles Walter Mayard sur Facebook

    Cela étant, je n’ai jamais été favorable à ces pratiques qui consistent à enfermer des personnes pour le seul plaisir d’un individu. L’orient amoureux en littérature je veux bien .Lire la suite

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  6. Francis Le Guen sur Facebook

    C’est sûr. Et soyons clair, je ne fais en aucun cas l’apologie de ces pratiques « aujourd’hui’, même si elle ne sont pas le seul fait de certains islamistes.

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    • Francis Le Guen

      Ah ? Merci de ces précisions. J’avais consulté plusieurs sources et, effectivement, les chiffres sont très disparates. Et même dans l’article que tu cites, les estimations sont plutôt floues… En fait, on ne sait pas combien exactement et c’est peut être mieux ainsi. Je corrige le texte en conséquence. 😉

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