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L’enfer des boîtes de dialogue

Qui se passerait de l’informatique et du net aujourd’hui ? Personne. Mais certains d’entre nous s’en servent plus que d’autres : c’est notre outil de travail… Or dans ce domaine, l’efficacité et donc le gain de temps sont les mots d’ordre. Dans ce contexte socioprofessionnnnnnnnel, avez vous calculé le temps que vous passez à remplir des formulaires ? A saisir des login et des mots de passe, sans parler du jeu odieux du captcha et de la souris ? Mais surtout, avez vous calculé le temps passé à cliquer sur les boutons d’absconses « boîtes de dialogue » ? Le cauchemar de la Dialog Box…

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Oui ? Non ? Peut-être… ?

Alors évidemment, devant la recrudescence de ces billets personnels, de sagaces observateurs helvétiques ont déjà fait remarquer que cela ne pouvait signifier qu’une chose : que l’accouchement du n°4 du magazine Plongeur.com est terminé… Ce n’est pas faux… Mais pas tout à fait vrai non plus.

En fait, j’ai trouvé un moyen de bloguer « naturellement », sans perdre une seconde en fastidieuses manœuvres. Cet article a été réalisé en quelques minutes, mise en page et enrichissements inclus d’un geste souple ; photos, vidéos, sons et plus si affinités, chacun à sa place d’un glissement de souris dans la bonne fenêtre ; le reste commandé de vive voix. Vive la programmation objet et les langages de script : je blogue désormais plus vite que je ne pense ! Cris de rage contenue, défouloir, aide mémoire, au moins, c’est noir sur blanc… Ceci augure d’une quantité de billets d’humeur voire de secrets d’alcôves en prochaine inflation. La liste des brouillons s’allonge… Au sommet du délire schizophrénique, ce blog est donc devenu le prolongement 2D de ma petite personne. Ma face cachée, en rébellion permanente contre presque tout, en lutte acharnée contre la pensée unique, avec un refus total de toute résignation et d’un certain ordre établi… Ce n’est plus un babillard de plongeur mais le cabinet du psy freudien et de son divan divin… C’est ainsi. Et je continuerais tant que ça amusera quelqu’un (et sur Facebook, il y a toujours quelqu’un…)

J’ai Facebook aux fesses !

Parlons-en justement, de Facebook. Paranoïa, ces milliers d’amis qui me suivent sans me voir ? Au point que je me sens épié, au fond de mon cachot (je suis très cachottier), au bout de mon parloir ? Je m’en retourne dans le noir, du matin jusqu’au soir… Oyez donc ces cris qu’on ne saurait plus étouffer, issus de la geôle monacale où je dépéris, nourri de quelques racines et de « boisson rafraichissante aux extraits végétaux » (light). Il faut bien qu’un message s’échappe, une plainte étouffée de barreaux, qu’on sache ce qui se passe ici… Et dans le pénitencier voisin où croupit enchainée à ses Macs, Stéphanie Richard Kramer, notre Directrice artistique. Et dans des bagnes plus lointains encore (dans le Pacifique raconte-t-on…) où l’insurrectionnel Charleux subirait en ce moment une violente éruption de boutons pubiscitaires… Pour ma part, c’est la titraille qui me sort par les yeux. Les légendes qui prennent des siècles, les calques empilés qui me donnent des boutons. Qui racontera la terrible descente de Flash, l’insolence du format pdf, le .mp3 qui n’aura pas lieu, le .mov qui ne bouge plus ? Au point que j’ai parfois bien envie de livrer le magazine en ASCII, gris sur fond noir. Sans boîtes de dialogue…

Revenons y, justement, à nos boîtes de dialogue. Le supplice commence à l’installation du moindre logiciel ou bout de code. Il faut en accepter des choses avant que la transfert de bits n’opère, contaminant parfois au passage votre précieuse machine, éternellement convalescente… Le CLUF, le clif, le flac, toutes ces fadaises juridicommerciales que personne ne lit. Mais que vous avez bel et bien accepté d’un OK rageur. Mal nécessaire ? De quoi surtout nourrir les cabinets d’avocats. Ne dit-on pas que dans certains états américains, on compte un avocat pour deux habitants ? Le reste étant constitué de flics ou de gardiens de prison ? D’ailleurs, sur ce blog, c’est pareil. Vous avez signé. Si ! Et j’ai droit de vie et de mort sur vos IP et ce jusqu’à la quinzième génération…

Lors de l’utilisation du logiciel, c’est pire. A l’ouverture, à la fermeture, à la magistrature, à la quadrature (du cercle) : Oui ? Non ? Ignorer ?… Les boites de dialogue surgissent, récurrentes, agaçantes, débilitantes. Suffirait-il de cliquer OK systématiquement, d’un index discret à la même place ? Que non ! Les boutons à cocher apparaissent toujours à des endroits différents de l’écran, obligeant à de longs crawls au milieu des miettes, à une nouvelle visée, un nouveau clic… Un nouveau dialogue. Sur un écran large, j’ai l’impression de jouer au pinball. Et ça des milliers de fois par jour. Je déteste en particulier les boutons vicieux, de ceux qu’on ne peut pas saquer à coup de touche Enter. Ou les choix triples à la mode de Caen à la con qui obligent à réfléchir à chaque fois, moulinant des bras comme au bord du précipice… Aaah le OK malheureux vous a déjà joué des tours à vous aussi ?… Avec une grande perversité, la commande « voulez vous formater le disque dur » est dangereusement accessible d’un peu partout « en un clic ! »… Nous sommes donc devenus des cliqueurs, des glisseurs et des rouleurs…

Par exemple, sur Adobe Indesign, logiciel professionnel s’il en est, voilà ce que ça donne pour le simple export d’un pdf de contrôle. Six machins à cliquer aux quatre coins de l’écran avant que la traduction ne commence. Et ce pour chaque page de magazine, pour chaque maquette, des dizaines et des dizaines de fois…

Stop ! Qu’est ce que vous faites à cliquer comme des fous  ? Ce ne sont que des images ! Vous voyez comme nous sommes conditionnés ? A cliquer ; à faire la queue ; à payer des agios… Ça multiplié X fois dans la journée, je trouve que ça use… l’utilisateur. Ne parlons même pas de la version PC ou de Win 7 en général : cette fois, c’est le feu d’artifice. Tous les utilisateurs de Windows Vista et de son flegmon Seven sont payés pour savoir combien il faut cliquer de boutons avant d’entreprendre la moindre action. Du style : Êtes vous sûr de vouloir commencer à bosser ? Oui ? Non ? Ne se prononcent pas ? Dans leur vaine lutte pour protéger leur passoire dorée, les aigles de Redmond ont truffé le système de protections qui protègent surtout contre l’infortuné propriétaire et utilisateur… Dans le sens de usant… En bref, n’espérez pas aller plus loin que Notepad et l’animation du fond d’écran « A(p)ero »…

Alors, dans l’état actuel de la technique, il y a des alternatives incontournables pour piloter une machine et les « boîtes de dialogue » qui vont avec. Mais pourquoi en rajouter ? A quoi tout cela sert-il ? Il y a quelque-chose qui ne fonctionne pas dans le cerveau des informaticiens ?… Quand ils vont chercher du pain à la boulangerie, ils s’attendent sans doute à ce qu’on leur demande : Voulez vous du pain ? Oui ? Non ? Et si un jour je répondais non, frissonnent-ils peut être en secret… Gödel, un de nos plus grands logiciens (qui démontra qu’il est impossible de tout démontrer…) doit s’en retourner dans sa tombe ! Mais il est vrai que logique et ergonomie ne vont pas toujours de pair.

La petite boutique des erreurs

Florilège… Quand rien ne va, je contemple ces quelques messages et me dis que ça pourrait être pire : le sourire ne tarde pas à me revenir. En particulier ce premier message, venu d’un univers parallèle, dont la vertigineuse perspective me plonge dans un ravissement mystique. Dieu est-il sous Linux, Solaris, Unix ou Windows ? Windows a détecté que mon moniteur n’est pas branché. Et il s’affiche sur quoi ce message, banane ? Sur une tablette en argile ?

Bigre : voilà du plus sérieux. Du cornélien même… Il n’y a pas de pages de propriétés pour la sélection. Mmmm, quelle sélection déjà ? Si ma mémoire d’Alzheimer est bonne, je voulais juste « enregistrer sous »… Et pourquoi Apply (subtilement différent de OK) est-il grisé… Cela sent le traquenard. Cancel !.. Oooh, non…

Si vous êtes en manque de clics, vous pouvez toujours vous défouler sur ces images. Sans fin… On s’y croirait !

Close or debug ? That’s the question. Mais, en quoi cela concerne l’utilisateur, au juste ? Va pour debug ! Aaaah, enfin quelque-chose de prévisible… N’ayez crainte, quelque soit le bouton que vous aurez choisi, quelque chose de terrible va arriver…

Mais la clarté du message qui suit vous rassure bien vite : oui, « ils se foutent bien de notre gueule »… Il se passe en effet quelque chose au niveau de la ligne 756. Voyons… Ou est mon marteau ?… Curiosité : ces process qui bloquent tout mais dont les boites de dialogue s’ouvrent SOUS les autres (!), les parant d’une invisibilité malfaisante. Il faut jouer du Alt-Tab pour aller réveiller le message et le réduire à l’impuissance, après une courte lutte. Avec les navigateurs, il n’y a parfois pas d’autre issue qu’un Alt-F4 sacrificiel…

Allez ! Pour finir, un petit sondage en ligne. Histoire de maintenir le dialogue…

 

 

 

 

Publié le Nov 24, 2010

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3 Commentaires

  1. Henry

    Je me suis marré comme …
    une baleine !
    Ça fait du bien par un matin de grisaille.
    Merci Francis !

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    • Francis Le Guen

      Grisaille ? Mais où? Ici, grand ciel bleu et soleil !
      Bon, si j’ai déjà fait rire quelqu’un, tout n’est pas perdu… Baleine ? J’ai aussi quelque part des brouillons de baleines… Ce sont ces gros machins qui flottent dans l’eau, c’est ça ?

      Réponse

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