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Le Femina : le meilleur couscous de Marseille !

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On peut être un « artiste fractaliste » de bonne facture et rester néanmoins un homme. Voir un épicurien… Or, il est des lieux d’agapes, en notre bonne ville de Marseille, incontournables pour qui n’a pas encore eu les papilles détruites par la malbouffe micro-ondable et autres élixirs concoctés par notre bonne fée Monsanto

Une de nos cantines préférées, justement, se trouve dans le quartier de Noailles, le « ventre de Marseille ». J’en vois déjà qui froncent le nez : « Hou là ! Mais c’est plein d’arabes ! Pas safe… » Des arabes, oui, justement ! C’est même ce que nous sommes venus chercher. Le couscous, le vrai ; voyez ? Des arabes, des corses, des comoriens, des italiens, des antillais : des marseillais quoi !

Que Noailles qui m’aille…

Il y a des rats aussi. Si si ! Des gros ! Et des chats (à bon chat, bon rat) qui gambadaient il y encore peu de temps entre les rails d’un tramway alors éternellement en travaux, attirés par les déchets d’un marché dont je connais chaque ruelle, chaque étal, chaque commerçant tant on y débusque d’incroyables produits, introuvables ailleurs. Et une certaine chaleur humaine… Un vrai voyage, le nez en l’air, au cœur du Centre Ville.

En reportage pour le défunt site BeGlob, où j’ai commis quelques critiques gastronomiques (il faut bien vivre, et si possible bien vivre), j’ai décidé de me rendre en ces terres lointaines mal pacifiées pour y goûter ce qui est considéré comme « le meilleur couscous de Marseille ».

Que dire ? Déjà, le nom et l’accroche : « Le Femina« … De Mères en Filles » ; ce qui tombe bien vu que j’adore, je ne sais pourquoi, le sexe opposé. Ces « Cro-Mignonnes » ont toujours su développer mes instincts primitifs…

Une caverne aux tons chauds, un peu kitsch ; des draperies, des statues, des gravures ; un accueil chaleureux, des effluves de coriandre et de viandes grillées : on y est ! Carte sobre, suffisante : deux minutes à peine de palabres et voilà la commande « customisée », exactement conforme à vos souhaits excentriques. « Et… Rajoutez donc quelques merguez grillées, hein ? »

J’ai opté pour le couscous d’orge, que je n’avais jamais gouté ailleurs. Une saveur plus rustique, authentique : la nourriture des gladiateurs ! Il faut essayer. Légumes parfaits, à la nage dans un bouillon qu’on pourrait se contenter de respirer.

Quant aux méchouis, ce ne sont plus des moutons mais des dinosaures. Les piments grillés arrivent sur la table, qui ne manquent pas de piquant, à l’instant exactement voulu : c’est un ballet ! Plus un restaurant mais une salle d’Opéra. L’homme au chapeau de paille est partout, attentif, prévenant, enveloppant, tandis que des cuisines émanent des fumets ensorcelants.

C’est l’instant merguez « maison », encore toutes frémissantes de la cuisson. Et là, c’est la grande claque ! Vous n’achèterez plus jamais de « merguez véritables » dans un supermarché…

Thés à la menthe, liqueurs posées sur la table, à discrétion, quand en fin de bombance la conscience s’envole, au delà des mers, dans des yeux outremers.

Un lieu de cœur véritable qui transpire la générosité. Celle que nous autres « pur blancs de blancs » refusons parfois de voir et de reconnaître, les deux yeux entre les œillères et le mors aux dents. Inutile de dire que nous manquons beaucoup… C’est vous qui voyez !

« Le Femina » arabe ? Bien sûr. Algérien, certes. Kabyle ? Certainement ! De Tizi Ouzou, même. Ce n’est pas tout à fait la même chose… On y parle Kabyle et… Français. Ce n’est qu’un « au revoir »…

On s’y retrouve ? Chez Kachetel, depuis 1921…

Chez Kachetel. 1 rue du Musée 13001Marseille. Tel. : 04 91 54 03 56
kachetel.femina@hotmail.fr
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Publié le Fév 24, 2016

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