A l’heure du mobile, des réseaux sociaux, force est de constater que la solitude parmi les êtres (les trumains) n’a jamais été aussi forte. En France, le nombre de célibataires plus ou moins endurcis ne cesse d’augmenter.

On estime à l’heure actuelle que leur nombre s’élève à plus de 15 millions ! Pas étonnant dans ces conditions que les sites de rencontres sur internet fleurissent, faisant prendre aux vénérables « agences matrimoniales » un sacré coup de vieux !

Et c’est « tendance » : selon une étude de l’Université de Chicago, plus d’un mariage sur trois célébré aux États-Unis entre 2005 et 2012 était issu d’une rencontre en ligne.

Alone in the dark ? Tentez l’amour 2.0 !

Ces agences sont nombreuses : en France, il existe actuellement plus de 2000 sites de rencontre pour plus de quatre millions d’utilisateurs ! Mais bien peu d’entre eux surnagent dans un océan de vulgarité et souvent d’inefficacité.

Nouveau venu d’outre atlantique, serencontrer.com attaque le marché français.

Ce site de rencontres « sérieuses », dont on va beaucoup parler prochainement (il est d’ailleurs déjà recommandé par des médias comme Elle, Marie Claire, l’Express, Femme actuelle…), propose une inscription 100% gratuite.

Et couvre déjà, pour une recherche localisée, toutes les grandes villes : Paris, Rennes, Marseille…

Et, comme on peut le lire sur le site  :

« Définissez vos propres critères de recherche (physiques, modes de vie, passions), nous nous chargeons du reste en vous envoyant régulièrement une liste de partenaires susceptibles de vous correspondre.

Enfin, notre service «Dayclic» vous proposera quotidiennement 7 nouveaux profils de célibataires répondant à vos attentes et avec lesquelles vous pourrez interagir ».

Alors ? Pourquoi hésiter ? Les maths travaillent pour vous !

Un algorithme de l’amour ?

En effet, les algorithmes utilisés pour suggérer des compatibilités de profils sont basés sur les statistiques et d’autres recettes mathématiques complexes. Secrets jalousement gardés au sein des officines !

Certains utilisent  le « data mining« . Et l’une des plus anciennes techniques statistiques : la régression. Grâce à l’analyse d’une base de données de 5000 couples mariés, ils élaborent un modèle prédictif permettant de prévoir la probabilité de succès d’un couple (la variable principale) en fonction de 29 critères concernant la personnalité, le tempérament, la classe sociale et les « attributs cognitifs » d’un individu (les variables causales). On se base en priorité sur ces attributs, sans s’intéresser aux éventuelles préférences amoureuses que vous pourriez exprimer. En somme, on considère que les statistiques savent mieux que vous avec qui vous avez le plus de chances d’être heureux ! Ce qui est sans doute vrai…

D’autres vont plus loin. Une équipe de chercheurs menée par Kang Zhao à l’Université de l’Iowa aurait ainsi tout récemment découvert une méthode qui améliore largement les chances de trouver en ligne un partenaire. Cette nouvelle formule mise au point début 2014 calque en fait des techniques utilisées avec succès par quelques grosses pointures d’internet, comme Amazon ou Netflix. Elle est basée sur les recommandations effectuées par les utilisateurs ou leurs goûts, et pas simplement sur des profils personnels remplis par les abonnés en quête de l’âme sœur, qui peuvent être imprécis ou incomplets. Selon eux, en utilisant leur formule mathématique les abonnés des sites de rencontre ont 40% de chances en plus de trouver quelqu’un qui leur corresponde, par rapport à un filtre de base.

Méthodes quantitatives ou qualitatives ? Rechercher la similarité ou bien la complémentarité ? Un débat sans fin. Et si, à l’instar de la vie elle même, le succès d’une rencontre était régi par la théorie du chaos et les équations fractales ?

Fractale attraction ?

Les rencontres, l’amour, seraient-ils fractals ? C’est en tout cas le titre du dernier livre de l’artiste et écrivaine marocaine Ghizlaine Chraibi. Un roman de la rupture impossible, jubilatoire et sombre comme « un printemps arabe ».

« Un fractal est un concept mathématique qui consiste à se reproduire à sa propre image et à l’infini. C’est une construction qu’on retrouve dans la nature, par exemple dans les flocons de neige, ou dans la construction géométrique de l’art islamique. Je l’ai transposé sur le plan amoureux : une bonne graine, qui se reproduit à l’infini et à sa propre image, donne une plante merveilleuse. Dans le cas contraire, un amour enfermé sur lui-même, dans une perspective pathologique, ne peut mener qu’à l’impasse et l’enfer »…

Quant à Bruno Marion, dont le dernier livre « Chaos mode d’emploi » vient de sortir, il préconise d’avoir une vision plus fractale de nos relations de couple ! Cela passe peut-être pour certains par des relations successives en fonction des évolutions de chacun. Ou des relations multiples avec différents partenaires, où chacun sait quel type d’amour l’autre lui apporte (et ne lui apporte pas) et quel type d’amour il apporte à l’autre.

La relation de couple fractal parfaite d’après l’auteur ? Celle ou chacun dans le couple, et le couple lui-même, évolue en harmonie au travers des différents types d’amour en sachant les intégrer de manière fractale.

Marion distingue ainsi l’amour physique/génétique (à l’époque chasse-cueillette, le but essentiel de la relation, c’est la survie, sa propre survie et celle de ses gènes. Ainsi, la femme choisira le mâle dominant, à même de la protéger. De même, le mâle choisira la femelle la plus vigoureuse et pour être plus sûr, il en choisira même plusieurs…), l’amour social (les mariages arrangés, à l’époque agriculture-élevage), l’amour libre (on choisit soi-même son/sa partenaire par amour. Et quand on n’aime plus, on divorce.), le Super Amour : (où les partenaires, en plus de l’amour, recherchent d’autres formes de respect, quasi professionnelles) et enfin l’hyper Amour (où on cherche en plus un véritable partenaire spirituel, qui s’éloigne de plus en plus des schémas sociaux conventionnels et on voit apparaitre des nouvelles formes de couples, par exemple de même sexe, ou des familles de plus en plus recomposées).

Ainsi, après les partenaires génétiques, sociaux, romantiques et d’affaires, voit-on apparaitre à présent les partenaires spirituels !

Voilà qui apporte en tous cas de l’eau aux moulins des sites de rencontre…

En attendant, voici une plongée fractale au cœur d’Apophysis ;-)… En souhaitant que toutes ces tentatives coronaires aboutissent pour toutes et pour tous au grand amour !

Sur la corde raide…

On sait que l’amour ne tient qu’à un fil mais qu’il est aussi parfois « casse gueule » ;-)… Faites attention où vous mettez les pieds et… Bonne chance ! De l’humour, de l’amour, toujours… 🙂