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La Fosse Dionne de Tonnerre : plongées aux sources de la légende

Suite à la reprise de l’exploration de la Fosse Dionne par Pierre Eric Deseigne en septembre 2018, il m’a semblé opportun d’exhumer ce vieux texte, paru dans : Apnéa, le bulletin de la Société Archéologique du Tonnerrois et Bourgogne Magazine, en 1995…

 

Tonnerre… Ce nom déjà, évoque intrigue et mystère, mais c’est de la cité bourguignonne qu’il s’agit. On pourrait croire que cette ville ait déjà fait le plein de mystère en donnant naissance au chevalier d’Eon, cet habile espion au chromosome incertain. Il n’en est rien. Dans ce pays où le Chablis coule à flots, il est pour l’amateur d’eau douce d’autres ivresses : les plongées au sein de la Fosse Dionne, puissante émergence vauclusienne aménagée en lavoir au 18ème siècle, et qui garde jalousement le secret de son origine…

Un chien hurle la mort dans une ruelle moussue du vieux Tonnerre. Sur l’Armançon, le brouillard remonte lentement le courant… Nous avons quitté la surface depuis 30 minutes. Issu du Rocher St Pierre, le tocsin résonne sept fois, mais sous l’eau, nous n’entendons rien. Je me tourne vers mon frère Eric : d’un signe, il m’indique que tout va bien ; nous achevons une première exploration qui nous a conduits 70 mètres sous la ville, suivant une veine d’eau bleue sertie de roche sanguine. Au-dessus de nos têtes, la surface frissonne à chacune de nos expirations et vire à l’indigo. Dans la découpe noire du porche immergé, nous voyons s’allumer une une les fenêtres des maisons qui entourent la source. Le palier de décompression achevé, nous émergeons…

Un cri retentit :
– Le serpent basilic ! Le serpent…

Hurlant comme une folle, une vieille femme détale dans la ruelle pavée, abandonnant sur place savon et panier de linge. Nous mettons plusieurs secondes à comprendre que c’est de nous qu’elle a peur, ne nous ayant pas vu plonger tout l’heure ; de nos silhouettes ruisselantes d’où jaillissent des rais de lumière se faufilant entre l’eau et le brouillard.

Une petite foule de curieux est accourue et s’agglutine sur la margelle. Bien sûr, on sait « la Marie-Louise » un peu simplette, mais le serpent basilic, dame, on ne plaisante pas avec ces choses-là à Tonnerre Et nous apprendrons alors l’existence au fond de la source de ce fameux serpent ; un dragon qui remonte à la surface de temps autre et qui foudroie de son regard flamboyant quiconque ne détourne pas la tête.

Pour l’assistance, nous sommes des surhommes. Nous allons décevoir beaucoup en clamant que les seuls basilics que nous ayons rencontrés sont de minuscules crevettes décolorées et frétillantes, que l’on appelle des gammares. Que ce couteau que nous portons au mollet n’a pas servi au duel sous-marin qu’ils imaginent. Enfin, que dans nos armures de caoutchouc, nous ne faisons pas partie de quelque moderne confrérie de chevaliers, mais de la corporation des spéléonautes. Nous sommes en octobre 1977 et venons de reprendre les explorations dans la Fosse mystérieuse…

Retour aux sources

Les voyages forment la jeunesse disait Montaigne. Mais que n’a-t-il plongé dans l’eau des sources noires. L’eau lustrale prolonge cette jeunesse : c’est une Fontaine de Jouvence… Pari difficile de vous faire vivre, lecteur, nos émois d’alors. Il faudrait être Alexandre Dumas pour raconter semblable histoire « 20 ans après ».

Nous étions jeunes, désargentés, pleins d’espérance. Formés aux lectures d’Herzog et de Lachenal, il nous fallait à notre tour un Annapurna, un terrain de jeux où user nos nerfs inemployés. Je trouvais dans les rivières sans soleil matière à toutes mes aspirations. Qu’il s’agisse d’Everest à l’envers, de face cachée de la terre, ne me troublait pas : après tout, quelle montagne de vide et d’eau ne découvririons-nous pas sous nos pieds ? N’est-il pas plus exaltant de courir, comme Don Quichotte, à la poursuite de moulins à eau qui n’existent pas encore ?
Nous avions en 1977 les phrases toutes faites des hommes sans enfants : « la vie ne vaut que si on sait la risquer », et autres certitudes du même tonneau. Et nous les avons pris ces risques, marquant de nos bulles d’air les voûtes encore inviolées de cette Fosse Dionne ; bulles silencieuses et pourtant pleines de cris émerveillés, jalons d’une puberté impétueuse. Une jeunesse point encore trop malade comme celle qui aujourd’hui s’exprime péniblement, dans les banlieues-mouroir, en foyers d’infection…

Les années ont passé. Aussi me faut-il écrire ce récit à deux vitesses: pour les scènes d’action, avec le regard de l’adolescent que j’étais ; pour le reste, avec la raison de l’adulte que je suis devenu…
Depuis ces époques initiatiques, j’ai en effet parcouru notre bonne vieille terre en tous sens, et particulièrement dans le sixième : le sixième sens du sourcier. Ma passion initiale est devenue métier : j’ausculte les veines liquides des pays désertiques, j’expertise, analyse, produis rapports et prévisions, moyennant quelques sous d’or. Bref, je suis devenu sérieux.
J’ai tant vu de galeries aux eaux bleues, de gouffres noirs, de sources miraculeuses, de lacs mythiques et de perspectives vertigineuses au sein de la terre, qu’on pourrait aisément croire que j’ai perdu le goût des chantoirs, griffons et autres sourcinettes de notre vieux continent. C’est en partie vrai. Et pourtant, soudain, sans qu’on y prenne garde, la nostalgie remonte comme une vague de fond.

Tonnerre, pourquoi pas ? D’ailleurs, les alibis scientifiques de ma nouvelle fonction ne manquent pas : qu’en est-il de cet écosystème unique, livré à lui-même depuis le 18ème siècle ? Quelle est la vraie nature de cette roche, rouge comme le sang d’un saint ? Et n’avais-je pas aperçu jadis, un massif de stalagmite immergé, en totale contradiction avec ce qu’on croit savoir aujourd’hui ? La perspective de ruiner la thèse entière d’un érudit doctoral est bien tentante… Et puis non, autant l’avouer : la vraie raison n’est pas là.

J’habite Paris. Suis-je pour autant parisien ? Mais non : qui est parisien ? Et si j’étais, simplement, « de la Fosse Dionne » ? Et si par ce reportage décidé aujourd’hui, j’étais à la recherche de mes sources profondes ? N’était-ce pas dans les ténébreuses arcanes de la Fosse Dionne que j’avais forgé mon caractère ? …

 

Moins 29m : la pression écrase ma combinaison néoprène et l’eau m’enserre dans sa poigne glacée. Le conduit s’est resserré : la voûte a rejoint le sol d’éboulis, ne ménageant qu’une mince fente d’un bleu prometteur où un courant invisible me repousse. Les bulles d’air qui remontent jusqu’en surface le long de la galerie pentue produisent un fracas d’enfer : l’oratorio d’un organiste dément. Il faut passer !
Au prix d’acrobaties délicates, j’ôte mon scaphandre et l’insinue dans le laminoir en le poussant devant moi. La pente est à 45 degrés… Je déplace de gros galets d’albâtre, polis par le courant. Deux mètres de gagnés… Des fontaines de sable s’écoulent, silencieuses. C’est si bas que je ne peux plus lever le cou : il faut avancer à tâtons, tête en bas. Une barre de rocher écrase mon torse. J’expire l’air contenu dans mes poumons pour diminuer mon épaisseur. Désormais je fais corps avec la terre toute entière : c’est elle qui résonne sourdement, ayant prix mon coeur en écho. Encore un mètre… Je sens contre mes jambes les réactions de la grotte : elle s’éboule, se reforme autour de moi. Et la voûte se redresse enfin…

Je débouche dans une rotonde gothique, pierre taillée d’ocre rouge, lisse, noyée d’eau émeraude ; quelques mètres devant, une nouvelle étroiture : un cône de galets blancs obture presque complètement la galerie à -39m. La pression d’air baisse rapidement dans mes petites bouteilles mais, déplaçant quelques-uns de ces oeufs minéraux, j’entrevois l’espoir bleu nuit d’un nouveau vaste tunnel : la source continue : Il faudra revenir.

Grelottant de froid, je fais demi-tour, pour trouver la première étroiture presque comblée. L’éboulis a glissé et je suis prisonnier derrière… Avec des ondulations de poisson plat, je m’insinue dans la mâchoire de roche et réalise que je suis au pied d’une dune de sédiments de trente mètres de haut qui ne demande qu’à rouler. Centimètre par centimètre, je me creuse une issue, calant des épaules et des jambes, les sables, graviers et blocs qui glissent inexorablement. Mon coeur s’est accéléré, des brumes de chaleur envahissent mon masque, le sang pulse à mes oreilles… Après de longues et palpitantes minutes, je débouche enfin dans la galerie connue, de taille plus humaine, et retrouve bientôt la silhouette familière du porche de la grotte…

Une ville bâtie autour de la source

Comme l’écrivait Jean Fromageot, ancien Président de la société d’Archéologie et d’Histoire du Tonnerrois : « Le site de la Fosse Dionne et son bassin circulaire, pittoresquement lové sous un pic rocheux dominé par l’église St Pierre, est entouré de vieilles demeures qui lui constituent un cadre la fois vieillot et évocateur »…
Nous sommes ici dans le quartier le plus retiré de la ville et probablement l’endroit de la vallée où se réunirent les premiers habitants, attirés par ces eaux vives et pérennes, eaux dispensatrices de vie dans une région de plateaux calcaires et secs. A l’époque Gallo-romaine, la Fosse Dionne servait l’alimentation en eau des habitants de l’oppidum de Tornodurum, situé sur le plateau qui la surplombe. Une série d’escaliers, dont il reste quelques vestiges, permettait de descendre au niveau de l’eau. Tornodurum, était situé sur un très vieux chemin, devenu voie romaine, reliant Agendicum (Sens) à Alesia. Et ce bourg, que sa position naturelle fortifiait en partie, se maintint sur ce promontoire bien plus longtemps que notre Moyen-Âge, puisqu’il ne devait être détruit, brûlé et rasé qu’en 1414, par les troupes du Duc de Bourgogne. Nous tenons du chanoine Cerveau, Maître de l’Hôpital, dans une histoire de la ville rédigée vers 1775, les détails historiques concernant l’aménagement de la Fosse Dionne telle qu’on la connaît aujourd’hui. Précisons que le patronyme cervical de ce chanoine ne se rapporte en rien à une quelconque spécialité neurologique de l’Hôpital (un hall de gare où il faisait bon mourir en groupe : à cette époque, la science médicale était balbutiante et l’on soignait toutes sortes de maux à coup de saignée, ou de sangsues, par ailleurs abondantes dans les galeries noyées de la Fosse Dionne…) Mais laissons donc parler ce Cerveau :
 » Le bassin était autrefois entouré d’une double enceinte de pierre de taille. Elles étaient séparées pour qu’on puisse en faire le tour. On tient par tradition que l’enceinte la plus proche des terres était ornée d’une statue de Neptune… »

Ce Neptune inattendu paraît bien être du domaine de la fantaisie ; peut-être s’agissait-il tout au plus d’une grosse pierre vaguement sculptée. Mais en 1731, cela donna au Maire de l’époque, Louis d’Eon de Beaumont, grand père du chevalier d’Eon tout juste âgé de 3 ans, l’idée de remplacer Neptune par une éphydriade, sorte de nymphe des eaux, plus au goût des lettrés du siècle des lumières. La statue devait être inaugurée par Madame de Mancini, Comtesse titulaire de l’époque, et on avait prévu de graver sur le socle une belle inscription en latin et en français pour évoquer l’opposition des coteaux vineux d’Epineuil et de l’eau pure de la source, que l’on ne songeait certainement pas à mélanger… Ce projet ne vit jamais le jour, mais que devint la statue de Neptune ? Serait-ce-celle découverte plus tard par l’intrépide plongeur Hervas, et qui devait lui coûter la vie ?…

Ce n’est qu’en 1758 que Louis d’Eon fit aménager la source en lavoir. Avec sa toiture semi circulaire et sa double enceinte, elle prit l’aspect actuel, afin de la rendre plus accessible aux « pauvres laveuses de lessive ». La Fosse Dionne devint ainsi le quartier général des lavandières tonnerroises… Armées de leurs battoirs (tacottes), agenouillées dans une caisse garnie de paille (le carrosse ), elles travaillaient de midi à la tombée de la nuit pour un salaire qui en 1920 n’excédait pas 3 F de l’heure, étendant leur linge sur les poutres de la charpente. En Mai 1908, le Conseil Municipal fit installer des madriers servant d’égouttoir et de petites cheminées aménagées dans le mur, permettant de « cuire » la lessive. C’est contre leur conduit, rapporte Jean Pierre Fontaine, que des garnements collaient l’oreille, afin de recueillir les potins truculents des laveuses, première édition des radios locales…

La préparation de la lessive, en ces époques, était longue et compliquée. Voici comment l’on procédait à Epineuil, selon le témoignage de Mme Trosselot : « Dans un cuvier posé sur un tréteau à trois pattes, on déposait des sarments de javelle (ou il faut peut-être voir l’origine de l’eau du même nom). Puis, tamisées, les cendres du foyer étaient séparées d’avec le linge avec une toile assez rude, le chanvrie. L’eau bouillait et était recueillie par le haut. On recommençait l’opération toute une matinée ». Ce n’est que vers 1900 que l’on vit apparaître les premières lessiveuses…
Calvaire et préhistoire me direz-vous… N’empêche, Mme Adam, l’une des dernières lavandières qui habite toujours une maison dominant la Fosse Dionne, me parlera de convivialité. En ces temps actuels d’écologie forcenée, n’y a-t-il pas là un bel exemple de « recyclage », de « produit vert » ? Et que dire de cette image biblique du baptême, pour ces linges souillés de mauvaises pensées, lavés dans l’eau neuve d’une source prolixe ? Qui aujourd’hui aura le courage militant de se payer ce luxe éreintant ?

Une longue malédiction…

Cette Fosse Dionne Tonnerroise était très certainement l’objet d’un culte une divinité des eaux par les Lingons, tribu celte locale. Ceci explique d’ailleurs l’origine du nom, qui n’a rien à voir avec la rivière l’Yonne (le département n’était pas encore inventé), mais s’interprète beaucoup mieux par l’expression Fons Divona (fontaine divine). D’autres explications font état de Divona, déesse celte des sources, que l’on retrouve dans d’autres patronymes, comme celui de Divonne-les-Bains par exemple.

On voit au musée des Antiquités Nationales de St-Germain-en-Laye, un petit cheval de bronze provenant des environs de Tonnerre, qui dut servir de monture à une Epona. On a également trouvé sur la rive droite de l’Armançon, un fragment de « cavalier à l’anguipède », dont on connaît le rapport avec le culte des sources : le cavalier étant censé terrasser une sorte de dragon et ouvrir la source à coups de lance…

Mais précisément, il existe à la Fosse Dionne une variété de dragon, un basilic, sorte d’animal à tête de bélier, aux yeux fulgurants et au corps plus ou moins épineux, se terminant par une queue de serpent, extrémité sans fin symbolisant peut-être les replis souterrains des nappes d’eau hypogées…
Impressionné par l’accueil mystique des habitants des lieux pour tout ce qui touche à la Fosse Dionne ; par l’ambiance assez lugubre de l’endroit il faut le dire, avant l’élan de modernité apporté par la nouvelle municipalité, je décidais de me pencher sur l’histoire de ce lieu. Ma première visite fut pour la Bibliothèque Mazarine de Paris, spécialisée en histoire locale…
Penché sur d’augustes incunables qui m’avaient été confiés malgré mon jeune âge grâce à un culot monstre (à moins après tout qu’un livre, si ancien soit-il, ne soit fait pour être entrouvert ?), je découvrais la légende du serpent basilic, celle des sous d’or, et quantité de potins locaux, que le vieux français transmutait en faits historiques…
L’affaire du basilic semblait sérieuse. Au moins autant que cette vague de soucoupes volantes, survenues précisément au moment où l’humanité entrait dans l’Ere spatiale… Ainsi au cours des siècles, quelques cadavres ravivent la légende à Tonnerre : au début du 17ème siècle le chroniqueur PetitJehan rapporte que deux charpentiers qui remettent en état les boiseries, furent encore foudroyés par le basilic et se noyèrent mystérieusement.

Eau serpent, eau-lézard : mythes fondateurs que j’ai retrouvé souvent au gré de mes pérégrinations aquatiques. En Afrique, où un python sacré garde les grottes à eau ; lézard sur le fronton d’une église, au fin fond d’une forêt polonaise habitée de bisons préhistoriques ; ou encore « Taniwha », gravé à même le tuf volcanique des berges d’un lac pacifique, par les maoris de Nouvelle-Zélande. Sans parler de notre Vouivre nationale, chère à Marcel Aymé ou au Pape des escargots d’Henri Vincenot. C’est fort de ces considérations que j’ai décidé d’aller chercher sous Tonnerre, le chemin de l’eau…

Les explorations de la source ont commencées à la fin du XIXe siècle, vraisemblablement après 1878. Comme l’indiquait Camille Rouyer en 1908 : « On rapporte qu’une exploration par scaphandrier aurait été tentée. Le plongeur aurait pu descendre dans la fissure d’où jailli la source ; il aurait constaté qu’elle se rétrécissait rapidement et n’aurait pu continuer »…
En Juin 1955, sous la direction de Guy de Lavaur, le pionnier français de la plongée souterraine, des spéléos parisiens, à l’aide de deux scaphandres Cousteau-Gagnan, firent la seconde tentative, mais la visibilité réduite par les sédiments en suspension limita l’exploration…

Il faut attendre 1962 pour que les plongeurs troyens de l’école de plongée du Touring club de France tentent à leur tour leur chance.
Le 15 Juillet, Henri Hervas (38 ans) et Claude Dufour (28 ans), replongent dans la source dans le but de remonter une mystérieuse pierre gravée, repérée la veille. Elle est élinguée et, en surface, parvient le signal de remonter la pierre. La corde se coince, résiste… Les explorateurs, reliés eux aussi à la corde ne donnent plus signe de vie. En toute hâte deux autres plongeurs descendent et retrouvent les corps inanimés qui décéderont dans la soirée, à l’hôpital de Tonnerre… L’émoi est immense. Que n’a-t-on pas inventé pour expliquer ce drame : foudre tombant sur un plan d’eau relié souterrainement à la Fosse ? Hydrocution ? Et bien sûr, le serpent basilic…
En fait, on sait aujourd’hui que les plongeurs gonflaient leurs bouteilles à l’aide d’un compresseur industriel, sans doute mal filtré. Des vapeurs d’oxyde de carbone et de gaz carbonique devaient être présentes dans les scaphandres ; la profondeur de la plongée et les efforts fournis auraient suffit à rendre le gaz mortel. Après ce drame, l’interdiction absolue de plonger fut promulguée : on ne badine pas avec une légende meurtrière. Ce n’est qu’en 1977, soit 15 ans après l’accident de nos malheureux prédécesseurs, que les explorations purent reprendre…

Aventures sous la ville

J’essuyais plusieurs refus de la municipalité avant de parvenir à mes fins : j’allais à mon tour percer le mystère de cette surface magnétique. Parallèlement, diverses équipes dijonnaises étaient sur les rangs. Concurrence effrénée pour les uns, saine émulation pour les autres, suivant les compétences respectives. Des discordes éclatèrent cependant entre divers Duchés bourguignons et de Lutèce. S’en suivit la création d’une Association de Recherches Spéléologiques de la Fosse Dionne, afin d’harmoniser les tentatives et, paraphrasant Jean Giraudoux, faire en sorte que « la guerre des trous » n’ait pas lieu…

Revivant mon accouchement, je m’extirpe de la deuxième étroiture, à -39m. Dans la galerie ogivale, je remets mon scaphandre sur le dos, abandonne sur place une troisième bouteille de relais, et m’élance dans la nuit bleue. Presque aussitôt un mur d’argile oblige à remonter presque à la verticale. Des pelotes de « fil d’Ariane » abandonnées déroulent leur piège, témoin des luttes subaquatiques précédentes, en l’absence de toute visibilité. Car l’obstacle est psychologiquement de taille : l’exiguïté du lieu oblige pratiquement à ramper dans la boue, à la verticale. Les sédiments soulevés annulent rapidement toute visibilité derrière moi, fermant d’un rideau opaque le chemin du retour, comme si la nuit tombait une deuxième fois… A moins 6m la galerie s’élargit et je nage dans un jardin fossilifère : En saillie sur les parois rouges, c’est toute la faune du secondaire qui offre ses tentacules minéraux.

Mais déjà le gouffre se prolonge : un large puits en diaclase aux parois striées, plonge d’un jet à -30m. Je raccorde mon fil d’Ariane au terminus précédent et déroule désormais le mince nylon blanc dans l’inconnu qui s’éclaire. Le fond de la faille en forme de coque de bateau remonte doucement, couvert de gros graviers sans une once d’argile. C’est le seul moment de la plongée où l’on peut profiter de la transparence virginale de l’eau. – 20m, la faille se pince… Je m’élève au milieu de rouges lames d’érosion, tranchants couteaux de pierre rongés par les eaux et les siècles. Bientôt mon casque crève une surface de mercure, et je débouche dans une cloche d’air, à 180m de l’entrée de la fontaine. J’ai perdu le chemin de l’eau. Nous sommes le 26 Novembre 1979. Où s’arrêtera cette veine aquatique, déjà la plus importante exploration de la région ?…

L’origine de l’eau

La Fosse Dionne, située 140 m d’altitude, excite depuis longtemps la curiosité : on s’interroge sur la provenance de cette eau, qui sort avec tant d’abondance, surtout en hiver… Le débit moyen annuel est de 242 litres par seconde, mais la source est capable de crues violentes comme celle de 1901.
En tant qu’initiés, il semble que les visiteurs nous considèrent comme faisant partie du site, et donc aptes, voire obligés, de répondre à toute interrogation.
Il n’est qu’à voir l’assistance toujours plus nombreuse à chaque plongée, posant des questions pas toujours pertinentes. Ainsi cette brave touriste enjambant d’un escarpin meurtrier le fatras de matériel de plongée étalé, non sans écraser quelques tuyaux au passage, et me demandant :
– Vous allez plonger, là ?
– Non, on va faire un tennis, répondis-je.
– Un quoi ?
– Un tennis, répétais-je en mimant le geste…
– Oh…
Puis, comprenant sa bêtise, elle s’éloigna, pincée, en murmurant un « Merci… Très aimable  »
Il n’est pas dans mes habitudes d’agresser ainsi le curieux, même dénué d’ humour, mais il faut considérer les milliers de questions de ce genre, posées à des moments où on a le moins envie d’y répondre, étranglés par la jupe étanche de nos vêtements de plongée, chancelant sous les dizaines de kilos d’acier de nos scaphandres, essayant de nous frayer un chemin jusqu’à la source sans déraper sur le sol savonné d’algues gluantes…
Mais après tout, il s’agit de légitime curiosité et nous espérons qu’un tel reportage répondra à bien des questions. S’il est un sujet inépuisable c’est bien celui de l’origine de l’eau : on ne sait pas d’où ça vient, dit la croyance populaire En fait, l’hydrogéologie karstique l’explique très bien. On sait qu’on a là un plateau constitué par des sédiments exondés des mers secondaires (nous avons d’ailleurs retrouvé d’impressionnant fossiles dans la galerie noyée…). Les études du regretté Marcel Meunier ont permises de préciser le bassin d’alimentation de la source. L’eau est issue d’un impluvium de 43 km2 au sud de la ville, stockée dans les multiples failles du calcaire, ce qui explique son débit continu.

Une petite partie de l’eau provient également de la perte de la Petite Laigne, dans le Chatillonnais, par un parcours souterrain encore inconnu de 43,5 Km vol d’oiseau, ce qui fait de la Fosse Dionne la deuxième plus longue percée hydrogéologique de France, après la Fontaine de Vaucluse En effet, le 4 décembre 1965, P. Bourgeois injecta 10 kg de fluorescéine (colorant jaune intense, utilisé pour les traçages) dans le gouffre de la Garenne, près de Vaugimois. Du 21 au 31 décembre suivant, la coloration ressortait à la Fosse Dionne, 178 m plus bas que le point d’injection.

Un écosystème singulier

La Fosse Dionne, dont le niveau a été sur-élevé lors des travaux d’aménagement, constitue un curieux écosystème, isolé depuis le 18ème siècle. Les poissons ne peuvent plus en effet remonter le courant depuis l’Armançon. D’habiles pêcheurs auraient pourtant réussi à trouver dans la Fosse de belles truites saumonées… Pour notre part, nous n’y avons rencontré que des bancs d’épinoches, caparaçonnés d’émaux verts et bleus et des limnées, balisant d’un trait baveux leurs pérégrinations souterraines.

Plus loin dans l’obscurité, grouillent les larves de trychoptères, dans leur armure de sable et de soie tandis que, tapis dans les fissures, les gammares sont occupés en permanence à se reproduire en couple. La flore n’est pas moins abondante, avec une grande variété de plantes aquatiques et d’algues filamenteuses qui prolifèrent, peut-être cause de l’augmentation des nitrates dans l’eau dus aux engrais, provoquant l’eutrophysation. A tel point qu’une brigade d’employés municipaux est chargée spécialement de peigner la source à intervalles réguliers, pour en retirer ces chevelures de chlorophylle…

Par soixante mètres de fond…

2 Décembre 1979 : je viens d’émerger dans la vasque battue de flocons de neige. J’ai déposé plusieurs bouteilles de relais derrière les étroitures, permettant à mon frère Eric de poursuivre à son tour et seul, le chemin dans l’inconnu. Commence la longue attente… Charriée par le courant, l’argile en suspension envahit l’oeil bleu de la source, la changeant en bol de chocolat. On a peine à croire que loin sous cette opacité, un homme vit et se bat. Quelques curieux qui n’ont pas été découragés par l’hiver frissonnent par solidarité. De temps à autre quelques bulles retardataires surgissent et font sursauter tout le monde. Fausse alerte… Enfin, après 3h05, le bouillonnement caractéristique apparaît : il est là. Je replonge aux nouvelles. Nous recueillerons plus tard à ses lèvres bleues, le récit de son incroyable plongée :

« 10 mètres sous la cloche d’air, je découvre l’arrivée de l’eau, un porche en conduite forcée de deux mètres de diamètre, perpendiculaire à la diaclase. La roche est déchiquetée, mais ça remonte ! Las, après quelques dizaines de mètres à la cote -3m, la galerie replonge à -35m en plusieurs ressauts noyés d’argile. Des montages russes. Ceci ne manquera pas de poser des problèmes de décompression au retour…

Toute visibilité s’annule à mon passage : la solution est devant… Moins 40m. Je me faufile dans un étroit boyau où mes bouteilles raclent dans un crissement métallique. Mais une diaclase grandiose se révèle ; blanche, lisse, comme le coup de hache de quelque divinité tellurique. La profondeur me donne le vertige tandis que je me laisse couler dans l’étau… A -53m, je retrouve le lit d’argile et une minuscule galerie en amande. Tâtonnant dans la glaise fluide où je m’enfonce jusqu’aux poignets, j’avance. Un tunnel sombre, au plafond rigoureusement plat, est creusé sous un joint de strate… La profondeur fait battre mon coeur. La grotte prend des proportions de cathédrale et se perd dans des abîmes céruléens, à -70, -80m peut-être. J’attache l’extrémité de mon fil à -61m et entame le long retour… Je n’ai exploré que 360m de galerie, mais chaque mètre conquis dans cette source l’aura été de haute lutte ».

A ce jour, une seule tentative (Patrick Jolivet, 370m -70m en 1989) a été faite pour aller plus loin dans la Fosse Dionne, qui cumule il est vrai des obstacles aptes faire reculer les âmes les mieux trempées…
C’est en 1982 que nous participions à Tonnerre, à l’organisation d’un colloque scientifique dont le titre ronflant était « Plongée Souterraine et Sciences Spéléologiques ». Nous retrouvions à cette occasion Marcel Meunier. Quoique formé à la science cartésienne de l’hydrogéologie, il ne dédaignait pas à l’occasion utiliser la « baguette divinatoire » des sourciers, imitant en cela un autre scientifique controversé: Yves Rocard. Il nous avait jadis prédit que la veine liquide descendrait au moins à 60m sous la surface, ce en quoi il ne s’était pas trompé. La radiesthésie indiquait encore une émersion de la galerie à 500 m environ de la vasque, soit à 135m du point extrême atteint aujourd’hui. Les explorations futures permettront peut-être de confirmer cette prédiction…

A la recherche des mythes lingons

La Fosse Dionne vit ensuite plusieurs expéditions archéologiques menées par divers groupes. Le butin consistait en fragments de poteries et faïences, pipes en terre, pièces de monnaie et quantité d’ossements, pour parler des reliques les moins triviales. La galerie d’entrée est en effet un véritable dépotoir où Prévert aurait pu initier son inventaire. Ceci me rappelle l’Ordonnance de la Comtesse Louise de Clermont, première duchesse d’Uzes, édictée en 1574 sur la police de la ville. Son article 7 fait en effet : défense à tous « de quelque qualité ou condition qu’il soient, mêmement aux Tonnerrois et corroyeurs, de jeter ou faire jeter ou mettre aucun fiens, charognes, et bestes ni autres ordures et immondices endites fontaines, rus et ruisseaux, et ceci sous peine de soixante sols d’amende… »

Cette ordonnance n’ayant jamais été abrogée est encore valable aujourd’hui et la ville a certainement perdu beaucoup d’argent en ne l’appliquant pas avec rigueur depuis 400 ans. Toutefois, plus on remonte dans le temps et plus il est difficile de faire la part entre la pollution et l’archéologie : les nuisances d’hier font partie de la culture d’aujourd’hui. Nul doute qu’une nouvelle campagne de fouille, menée sur des bases professionnelles, pourrait donner des résultats intéressants…
Le ru de la Fosse Dionne, pour court qu’il soit (il rejoint l’Armançon au bout des quelques centaines de mètres) n’en a pas moins été utilisé au mieux au cours des âges. Mme Dumée, propriétaire d’un petit alternateur, vendait encore il y a peu sa « houille blanche » à l’EDF. Mais, des tanneries et des moulins à farine, il ne reste aujourd’hui que le nom des rues, et quelques souvenirs sous la calvitie des anciens…

J’ai rencontré dans une ruelle d’eau moussue la petite Venise oubliée, rêvée peut-être, d’un vieux moulin arc-bouté sur le temps passé. Une vie d’aubes en mouvement, à poursuivre immobile le flot de Divona, empruntant au passage un peu de sa jeunesse, de sa force… Délaissé par les hommes, il est temps pour lui de rejoindre la belle toujours recommencée, en mille poussières de sciure et de rouille… L’eau qui a perdue ici sa valeur motrice, garde pourtant toujours en sa transparence matière à nous faire rêver. Source conservatoire du passé, nul doute que subsistent en ses profondeurs les rites druidiques des Lingons disparus…

Rêve ou projet : c’est en hiver que nous retournerons à Tonnerre. Avec deux objectifs, suivant en cela la langue bifide du serpent basilic : d’une part, tenter d’explorer la galerie profonde afin de vérifier, sans trop y croire, la prédiction des sourciers ; d’autre part, pour extraire de sa gangue de sédiments les trésors du passé. Les antiquités ne sont jamais si belles que quand elles sont exposées. Sous le vieux Tonnerre, l’aventure spéléonautique ne fait que commencer…

© Francis Le Guen
26 Septembre 1995

Remerciements : Ville de Tonnerre, et plus particulièrement Mme Adam, Mrs François Collin et Jean-Pierre Fontaine. Yann Fontana pour les plongées – photo.

En vidéo :

Les explorations de Pierre Eric Deseigne en 2018.

Post scriptum de mon frère Eric Le Guen.

« Et bien… voilà qui me ramène, voyons… 36 ou 38 ans en arrière. Et je dois bien dire que je me revois encore à l’étroiture de -35, et le passage, bi 15 l au dos, capelé. Les techniques anglaises, bouteilles à la ceinture n’avaient pas encore fait leur apparition chez nous.
Ca passe au millimètre… Et la diaclase derrière, un souvenir inoubliable, j’avais autour des 22 ans je pense, et chaque jour je la revois. Tellement chargée de mystères, après toutes ces saisons, toutes ces attentes. Je me souviens d’une section en forme de croix. Orange.
Où aller maintenant ? Le temps de la descendre, remonter, redescendre, pour trouver l’œil vers -53, le sol était gonflé de boursouflures d’argile, dures, oxydées, dans lesquelles j’enfonçais un avant-bras. Et puis un plafond, gris, très plat , horizontale absolue, encore un nouveau dessin dans ce siphon d’exception, aux cent profils…

Je portais un des premiers décompressimètres, mécanique. Le premier DécoBrain, n’existait pas encore. Tout aux tables US Navy…
Et puis le sol s’est dérobé, et une gueule noire s’est ouverte devant moi. Le temps d’observer, et de me retourner pour me positionner pour le retour. Le poids.. une des toutes premières fois ou j’étais en étanche. Et j’ai glissé un peu plus bas. -61m. Décompressimètre au max, limité en fiabilité à 60 m, tu parles….

Le retour, et la remontée dans la diaclase. Le piège. Le fil qui s’est glissé sur un autre axe qu’à l’aller, et le passage pour ressortir, qui n’existe plus. Ou est-il…? J’ai du chercher plusieurs minutes, manomètres en mains, l’aiguille qui décroît, décroît… C’est que tout cela s’accompagne du fracas des détendeurs, circuit ouvert. Pour moi, le recycleur était un mirage, loin très loin, quelque part dans les bureaux du MIT. Je ne pouvais même pas en rêver…. Et puis c’est sorti, ça a raclé, les traces sont peut-être encore là, je serais curieux de savoir…

De toutes les premières que j’ai faites, celle-là, fait partie des quatre, cinq, qui m’ont marqué. A vie.
Mais, pour reprendre quelques mots lus ici, de toute ma vie de plongeur, je n’ai jamais pris un seul risque. Oui, chaque fois que, et dans la fosse Dionne entre autres, je passais un cap difficile, c’était en mesurant la force psychologique qu’il me fallait rassembler, pour passer, en évaluant exactement quelle force j’aurai à trouver pour le retour. C’est sans doute par cette capacité d’auto-évaluation, lentement, tout en écoute, en observation, à l’allure d’un requin dormeur, que j’ai pu vivre ces moments, exceptionnels, et remonter sain et sauf pour les raconter.
Le risque, celui de l’appel de la découverte qui force à jouer à la roulette russe n’a jamais fait partie de ma vie. C’est pour cela que je ne suis pas mort. Bien que cette dernière ait voulu me tirer par les pieds, en siphon, par trois fois…

Ces souvenirs, sont ceux de le plongée à l’air, à la lumière des « Aquaflash » de 1.8w… J’ai complété la topo, de mémoire, à ma sortie, et je vais voir cela bientôt en vidéo… et en tracés informatiques…

J’ai revu avec émotion ma photo, avec mon masque jaune, je l’aimais bien… détendeur Spiro 8, et bouée de remontée Fenzy ! (Sans la petite bouteille, pas fou quand même…!)  Je sais qu’il existe une photo prise juste à ma sortie, j’aimerai bien qu’on remette la main dessus… Une nuit, j’ai rêvé avoir franchi, après un point bas à -91m et une remontée verticale. Un lac, une vire, étroite, et tout au-dessus, loin, le jour. Une toute petite faille blanche…

Vous allez réaliser un rêve, qui finira enfin le mien. Avant d’en créer un autre, mais celui-là sera dans vos yeux.
Et je me dis.. : quand retournerez-vous là-bas, que je sois au bord de la vasque ?
Bravo, merci, et pensez à vous, prenez soin de vous, j’en ai, nous en avons le besoin ! »

Bibliographie

BARDIN (J.-P.) – Introduction à la géologie de l’Yonne. 30 itinéraires de découvertes, Minéraux et fossiles, Meung-sur-Loire, 1977, 48 p.

BUREAU (Arsène) – l’Histoire de Tonnerre, typographie et lithographie P. Bailly, 1884, 88p.
Contient le récit de Savinien Lapointe sur la Fosse Dionne (pp. 77-88)

CHABERT (C.), LE GUEN (E.), MAINGONAT (G.) – La Fosse Dionne de Tonnerre, Mémoires du Spéléo-Club de Paris no8, 1982.

FONTAINE (Jean-Pierre) – Tonnerre, Editions Ouest France ( 1992)

FONTAINE (Jean-Pierre) – Tonnerre et son canton à la belle époque, Editions de la société d’archéologie et d’histoire du tonnerrois ( 1994)
Nombreuses photographie anciennes.

GIRAUD (J.) – Fleurs du Tonnerrois, typographie P. Bailly, 1883, 266 p.
Sur les légendes de la Fosse Dionne.

LARUE (R.) – L’alimentation en eau dans le canton de Tonnerre, Bull. Soc. Sc. Hist. et Nat. Yonne, 1921.

LE GUEN (F.) – Les scaphandriers du désert, Albin Michel, 1985.

LEMOINE (P.) – Rapport sur l’alimentation en eau potable de la ville de Tonnerre, 1929.

MEUNIER (Marcel) – La Fosse Dionne et les fontaines de Tonnerre. Étude hydrogéologique, Saulieu, Impr. AB 21210, 1976, no 63, 35p., 3 pl. h.t.

PAGNIER (G.) – Considération et hypothèses sur le secret de la Fosse Dionne à Tonnerre, Pays de Bourgogne, Dijon, 1955, (10): 9-12.

ROUYER (Camille) – Origine géologique de la Fosse Dionne à Tonnerre et des sources voisines, Bull. Soc. Sc. Hist. et Nat. Yonne, 1908, 62 (2) : 177-184, 1 carte. T. à p., Auxerre, A. Gallot, 1909, 8p.
Recherche du bassin d’alimentation de la source.

THIRE (Elie) – Les rues de Tonnerre, Tonnerre, Impr. J. Ferré, (1977), 2e éd., pp. 72-74.Histoire de la source-lavoir

Publié le Sep 30, 2018

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