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Intelligence artificielle et fractales

Tout a commencé par une plongée tranquille du samedi matin, dans l’une de mes « vieilles équations », au pied de ces spongiaires énormes avec leur « friselis » fractal caractéristique… Ceux du tableau « Coral Reef« , ci-contre. J’admirais le passage d’un ensemble de Julia, au détour d’un arbre de Pythagore et mon attention fut soudain attirée par une entrée de grotte, ourlée de poussière de Cantor.

Au fond, des formes reconnaissables entre toutes : celles générées par l’étonnante Amazing Surface. Je me sers d’ailleurs beaucoup de cette formule et de ses hybrides pour mes créations pictourales dans Mandelbulb3D

Dès lors, je mourrais d’envie d’entrouvrir ces grosses fermetures éclair pour voir ce qu’il avait derrière… Il me fallait pour cela deux autres outils : _RotateC et _LinCombineCxyz. C’est pas sale, c’est des maths. Mais, comme un dessin vaut mieux qu’un long discours, voici :

 

 

Alors, je débouchais dans un champs infini de coquilles Saint Jacques !

Ne restait plus qu’à sortir papier et crayons pour esquisser le tableau (à moins que ce ne soit le contraire) 😉

Dans la foulée, un bon coup de peinture et zzzzou, dans la boutique. A vendre, à peine sec !

Des réseaux neuronaux

Mais où diable veut-il nous entraîner avec ce billet sans queue ni tête, vous demandez-vous, sans doute ? Il se trouve que je suis tombé (sur la tête) sur l’excellent documentaire « L’intelligence artificielle va-t-elle nous dépasser ? » sur la non moins excellente chaîne ARTE qui programme ce mois-ci toute une floppée de sujets aptes à passionner les geeks qui se cachent en chacun de nous. Le documentaire est encore sur ARTE en replay pendant quelques temps…

Il était question entre autres des réseaux neuronaux (ordinateurs imitant le cerveau humain et surtout capables d’apprentissage et d’une certaine autonomie). IBM, Facebook, Google y consacrent d’importants budgets avec, entre autres, comme application « avouable », la reconnaissance d’image. Vous savez, Facebook, qui décide pour vous si vous pouvez regarder telle ou telle image…

Impossible de savoir ce que Facebook fricote avec nos images mais Google est plus ouvert et propose le site Google Images dont je me sers souvent pour découvrir combien de fois mes photos ont été volées de par le monde. C’est… Vertigineux. C’est un fait que l’intelligence artificielle de Google est capable de faire la différence entre un gros chat et un petit chien et même beaucoup plus…

J’eus alors la curiosité machiavélique de soumettre au site quelques fractales dont je pensais qu’elles mettraient l’algoritme à genoux puisqu’on flirte là avec l’infini. Premier essai avec le tableau « Apocalypse« …

En 0,75 secondes (sans compter le trajet jusqu’à chez moi) le monstre accouchait de sa première erreur : Apocalypse Now ! Mais, tout bien considéré, cela n’est pas si mal vu, rapport au titre et à la charte de couleur.

Deuxième essai : « Urban Sunrise« , à forte dominante rouge. « 7 milliards d’humains, l’enfer des mégapoles, la mer qui monte et le soleil pour tous. »

Verdict : Peinture ! Me voilà très flatté. Même si Wikipedia, dans son style inimitable, considère qu’il s’agit de « couvrir une surface en y appliquant des fluides colorés » et que je me trouve dangereusement proche dans les résultats du site de Leroy Merlin…

Et puis je réalise que l’Ego m’a aveuglé : Google ne se contente pas d’essayer de reconnaitre l’image. Il utilise aussi toute la gamme de ses outils sémantiques et il lui suffit de lire le titre du tableau ou sa description dans laquelle je n’ai pas manqué d’ajouter le terme « tableau ». Et comme je suis bien référencé sur Google… Bref.

Toute honte bue, je lui soumet cette fois « Dubaï 2020« , certain qu’il va me découvrir tout un tas de buildings à travers le monde fièrement érigés vers le ciel.

Mais Pan ! Fractale. Même causes, même effets…

Alors, je décide de frapper un grand coup : soumettre une image sans titre ni données EXIF, nue, quoi, et qui n’a pas encore été publiée sur l’internet. On va voir de quelle fractale je me chauffe ! Et quoi de mieux que ce « Compostelle » tout neuf dont je vous entretenais en introduction ?

Paf ! Biologie marine ! Google a vu. Cette fois, pas d’erreur, me voilà consacré ! Le roi de la coquille ! Je vais illico augmenter substantiellement le prix de vente de ce tableau… 🙂

Google à l’envers

Google voit tout, c’est un fait. La fameuse « convergence » de Von Neumann, nous y sommes, et depuis un moment. Consultez l’article sur Wikipedia. Pas sur Leroy Merlin…

Mais les facétieux ingénieurs du MIT et de Google ont eu idée d’utiliser le réseau neuronal, si je puis dire, « à l’envers. C’est à dire qu’au lieu de lui demander « Quelle est cette image » ? on lui propose de délirer sur une image existante afin d’en créer une autre, le plus souvent à base de chien ! Les rêves ou les cauchemars de l’algorithme…

Ainsi sont nées des images extrêmement troublantes qui ne sont pas sans rappeler les fractales, justement. Et qui ont donné lieu à de nombreuses parutions dans la presse. Le site s’appelle Dreamscope  mais il semblerait qu’il ne fonctionne plus à l’heure où j’écris ces lignes…

Une timide alternative existe, qui utilise le même principe : Prisma disponible sur l’AppStore. Je suis parti d’une bête photo de coquille Saint Jacques et j’ai obtenu ce salmigondis un peu moins comestible qui pique un peu les yeux. C’est vous qui voyez…

 

 

Publié le Oct 14, 2018

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