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Fractales : les estimations de distance

En matière de graphisme, il est toujours intéressant de sortir des réglages « par défaut » proposés dans les interfaces des logiciels. Tantôt, il ont été déterminés de façon arbitraire et donnent (systématiquement semble-t-il) des résultats bien pourris : les programmeurs ont rarement bon goût… Tantôt ils donnent des résultats stéréotypés.

Ainsi en est-il des logiciels de génération de fractales, en particulier de Mandelbulb3D et de Mandelbulber… Nous allons nous intéresser cette fois ci à la « définition » des images. En effet, s’il est une chose que l’on peut reprocher aux représentations des fractales c’est leur niveau de détails trop « détaillé » justement ; d’où cet aspect « baroque » où l’oeil a bien du mal à trouver des repères. C’est même parfois et souvent le but recherché et la « magie » des tableaux fractals.

Collection Abysses – Riviera Maya

Mais il est possible de changer cela. A cet égard, les deux logiciels ne fonctionnent pas de la même façon ou plutôt, n’utilisent pas la même terminologie pour chaque réglage (une fois de plus).

Estimation des distances

Partie intégrante dans le processus de génération des images fractales, il s’agit d’un concept qui n’est pas évident à saisir. Pour simplifier, disons qu’il s’agit d’un réglage permettant de supprimer l’apparence « nuage de points » que présentent certaines combinaisons de fractales. Dans Mandelbulber, ce réglage se trouve dans l’onglet « Rendering » : Distance estimation (DE). Notons que dans Mandelbulb3D, cette notion est intitulée « Raystep multiplier » tandis que l’appellation « DE Stop » est affecté à un autre réglage n’ayant rien à voir (comme toujours)…

Dans Mandelbulber, la valeur par défaut est de 0,5. On peut jouer autour de cette valeur pour obtenir différents niveaux de détails. Dans Mb3D, il faut souvent baisser cette valeur (Raystep multiplier) à 0,05 pour obtenir de bons résultats. Naturellement, le temps de rendu explose, proportionnellement. Ci-dessous, le Raystep multiplier à 50 donne un rendu très rapide mais aussi le fameux « nuage de points »…

Niveau des détails

Autre réglage fondamental concernant la « définition », le « niveau de détails. Dans Mandelbulber, cette fonction est nommée, tout simplement, « Detail level » (onglet rendering). Dans Mb3D, il vous faudra boulotter cette fois le « DE Stop ». Perdus ? Vous n’êtes pas les seuls ! 🙂

Toujours est-il qu’en jouant sur cette valeur, on obtient une fractale plus ou moins détaillée : de l’objet en mousse grossière jusqu’à la Sagrada Familia

 

L’idée est, quelque soit le logiciel utilisé, de pouvoir jouer sur ce rendu final à des fins créatives. Ci-dessous, dans Mb3D, les deux aspects très différents entre les valeurs de DE Stop entre 1 et 50…

BailOut

Dernier réglage, encore plus abscons, qui influe sur la « définition » des fractales : le « Bailout ». Dans Mb3D, le concept est « expliqué » dans l’infobulle contextuelle. Vous n’y comprenez rien ? C’est que vous êtes normal ! 🙂
Retenons que cette valeur doit être basse mais pas « trop » basse. Avec la valeur 10, la fractale est déjà bien détaillée.

En passant la valeur de BailOut à 1, on obtient cette définition minimum, une espèce d’enveloppe de la fractale sous-jacente :

Dans Mandelbulber, ce réglage est calculé par défaut, ce qui est bien pratique.

Mais on peut aussi accéder aux réglages manuels pour obtenir les mêmes effets, avec un « BailOut » réglé à 1 :

Désolé pour l’odieux dégradé vert et le non moins odieux matériau « multicolore « , par défaut dans Mandelbuber. Nul n’est parfait ! 😉 Toutefois, dans Mandelbulber, on peut redéfinir tout cela, dans les préférences…

Alors, BailOut, Distance estimation, Niveau de détails : voilà trois moyens de changer l’aspect de nos fractales. Place à l’imagination !

C’est ainsi que dans mon cristallisoir fractal, j’avais obtenu différents « stades de cristallisation » en jouant sur le « DE Stop » (jusqu’à 200 !) dans Mb3D pour finaliser le tableau « Mother of pearls » de la collection Caverns.

Et pour finir, voici deux versions « deepdreamisées » grâce à l’Intelligence Artificielle, un peu « Jérôme-Boschiennes » (ou beaux chiens) de notre fractale d’étude, en faible niveau de détails, après le passage dans les réseaux neuronaux de Google, cette fois-ci avec la plateforme Deep Dream… Ouah !

Publié le Mar 18, 2019

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