Vous n’avez pas le temps ? Pas une minute à perdre ? En êtes vous sûr ? A l’inverse, vous ne voyez pas le temps passer ? Vous n’êtes pas à la recherche du temps perdu ? Et bien vous êtes dans le vrai !
On lira à profit, pour tous ceux qui s’intéressent au temps, l’excellent livre de Jonah Lehrer « Proust était un neuroscientifique sans le savoir ».
Force est de constater que la prose soporifique de cet auteur cacochyme, considéré comme un génie littéraire par beaucoup, révèle d’étonnantes connexions dans la mémoire. Proust était bien un génie, mais dans un autre domaine… Splendide démonstration de l’écran de fumée des mots…
Le temps n’existe pas !
Salvador Dali, bien qu’obsédé par la mort et le déroulement du temps, l’avait bien compris comme le montre son célèbre tableau « persistance de la mémoire« …
En effet, les physiciens nous expliquent que le temps n’existe pas. Il ne « s’écoule » pas, ce qui est contre intuitif.
Ou comme me le disait un maori rencontré aux Marquises :
– Vous, vous avez des montres, mais nous, nous avons le temps !
A la lumière de la science, force est de constater que le temps est une illusion de nos pauvres sens… Et nous le savons depuis Einstein…
Seul « l’espace-temps » existe. Un corpus à quatre dimensions (en fait il y en a beaucoup plus comme nous l’avons vu ici, mais simplifions). L’espace et le temps sont étroitement imbriqués et « préexistent ». Je me suis fendu d’une illustration fractale sur Apophysis pour tenter de visualiser ce concept.
Ainsi, cet espace-temps est là et nous vivons à l’intérieur. Ceci implique que le passé que nous croyons révolu est toujours là, derrière nous (mais « vivable » par d’autres intelligences qui seraient situées très loin de nous dans l’espace-temps…). De même, le futur est aussi « présent » : devant notre perception…
Pour en savoir plus, je vous conseille de visionner ce film. Brian Greene dans cette épisode de l’excellentissime série documentaire « la magie du cosmos » qu’il anime et auquel nous nous référons souvent nous explique tout : Oui, le futur est déjà défini !
Vous avez atterri ? Continuons…
Mais alors ? Si le futur « existe » déjà, notre destin aussi ? « L’auto détermination » (ce que d’autres appellent le « libre arbitre »), n’existe pas ?… Notre « futur » est déjà écrit et « prédéterminé » : nous ne ferions que le « découvrir » durant notre courte vie ? Voilà qui est vertigineux…
Les hindous le savaient déjà…
Ouvrez grands vos chakras : les choses vont se compliquer un petit peu…
Dernièrement, je vis apparaître sur mon mur Facebook une de ces maximes qui en général m’exaspèrent, ces conseils à deux balles et autres Lapalissades (ce qui, sur un mur, fait sens…) pompées sur le web par des philosophes de comptoir et censées nous donner les clés du bonheur et du « mieux être ».
Pourtant, celle-ci, tirée des préceptes de l’hindouisme, m’a interpellé. Je ne suis évidemment pas parvenu à la retrouver dans le trou noir du référencement que constitue Facebook mais elle disait en gros ceci :
« Si une personne apparait dans ta vie, ne cherche plus, c’est la bonne ! »
Ce qui semble vouloir dire en effet qu’il n’y aurait pas de hasard. Ceci m’a conduit à me renseigner un petit peu sur l’Hindouisme, l’une des plus vieilles religions du monde.
C’est en effet à l’âge de fer, entre 1500 et 600 avant J.-C, que les quatre Védas qui constituent les textes fondateurs de l’hindouisme furent composés, ce qui nous fait un raccourci d’au moins 4000 ans, bien loin des découvertes de la physique quantique…
Cette religion n’a ni fondateur ni église, ni prophètes ni dogmes centraux. Avec près d’un milliard de fidèles, c’est actuellement la troisième religion dans le monde après le christianisme et l’islam.
Elle se présente en fait comme un ensemble de concepts philosophiques dont la justesse apparait aujourd’hui sous l’éclairage des avancées de la cosmologie et de la physique.
La question est : comment de simples « forgerons » ont-ils pu « savoir » ?
Mystère de toutes ces religions fondatrices qui, au même titre que les croyances et représentations du monde des aborigènes d’Australie (au moins 40 000 ans), en savaient si long…
Dieu et le libre arbitre ? L’œuf ou la poule ?
Peut être à l’aide de simples « expériences de pensée » ? On peut tenter par exemple de remonter la série des causes (la cause de la cause, la cause de la cause de la cause, etc.). Inévitablement, on devrait aboutir à une cause première, qui cause sans être elle-même causée. Cette « cause non causée », voilà ce que certains appellent « Dieu ».
Ainsi le libre arbitre n’existerait pas, tous les choix seraient déjà fait pour nous, déjà écrits dans la matrice de l’espace-temps. Il n’y aurait pas de liberté, seul « Dieu » serait libre. Nous ne serions que les spectateurs de ses « choix ». L’illusion dans laquelle on pense être libres prouve que nous ne le sommes pas. Comprendre et accepter cette vérité est ce qui nous rapproche le plus de la « liberté ».
Qu’est-ce qu’un choix ? Il s’opère en fonction de données : toute notre « réalité » n’est constituée que de données (de « l’information » en fait, de la théorie éponyme, rien à voir avec le journal de TF1…).
Tous les choix se font au travers de ces données qui nous entourent, nous composent, nous font fonctionner. Nous sommes aussi une partie de ces données.
Mais la totalité de ces données ne sont pas « Dieu » qui est en dehors de ces données. « Dieu » est le créateur des données. Il est cette cause non causée.
Certains le cherche aujourd’hui, au cœur du Big Bang, au delà du mur de Planck… Là où nos lois physiques n’ont plus cours. Avec cette obsédante question : si tout à commencé là, qu’y avait-il « avant » ?
Un univers, ça va, mais des multivers…
Je vois bien que toutes ces révélations vous ont mis le moral en berne et que vous n’avez plus du tout envie de vous lever lundi pour aller au boulot. Les déterministes que vous êtes sont au bord du suicide. Rassurez vous ! Vous allez pouvoir aller bosser : c’est là qu’intervient la théorie des univers multiples, les « Multivers »…
En effet, d’après les théories les plus récentes il n’y aurait pas un univers (déjà bien vaste) mais une infinité, interpénétrés. Dans lesquels toutes les lois physiques possibles existent. Dans lesquels nous « existerions » aussi, avec toutes les variations possibles et imaginables.
Votre double existe quelque part, avec un cheveu en moins, un quart de cheveu, un millionième, et ainsi de suite… Des cheveux rouges ? Verts ? Ils y sont ! Une mousse de mondes et de possibles… Ce qui permet donc l’existence de tous les destins.
Nous passerions insensiblement d’un univers à l’autre, au gré de nos choix. Ce qui permet, au passage, de s’affranchir du fameux paradoxe du Père : si on pouvait remonter le temps, qu’adviendrait-il de nous si l’on tuait son père ?… Mais ceci est une autre histoire. De quoi alimenter le « vertige de l’infini » !
Prenez bien vos cachets et, à bientôt pour de nouveaux sauts dans l’inconnu… 😉
Bonjour. Si le futur existe cela veut dire que l’espace aussi. Or ce n’est pas possible. Le futur ne peux pas déjà existait …
Mais si… 🙂
Si le futur existe vraiment cela veut dire que tout est figé donc qu’il n’y a pas d’expansion de l’espace donc pas de big bang donc pas d’univers donc que ce qui nous entoure = rien…
Si, si 😉 il y a tout ça aussi. Le film de Brian Greene vous éclairera.
C’est super dure à imaginer mais c’est plausible comme théorie, ça explique pour la théorie du grand père comme dis.
Ça fais 2 ans que je m intéresse à tout ça ( j’en ai actuellement 16 )
En tout cas, j’aimerai vraiment savoir le pourquoi du comment sur tout ce qui nous entoure avant de mourir. D’ailleurs, ça se trouve que la mort n’existe pas, nous existons toujours dans un autre univers
Quand la science rejoint la métaphysique 😉 Plus jeune, je voulais aussi percer ces secrets… Vaste ambition ! lol. Dans le Sciences et Vie de ce mois-ci il y a un très bon article sur la « photo » à 10-38 secondes du Big Bang, qui se trouve ainsi confirmé. De même que la probable existence des « multivers »…
Quant à la mort, peut -être en effet n’est-elle pas « irrémédiable ».
Re bonjour,
j’avais déjà regardé cette vidéo et l’ai regardé de nouveau pour savoir si j’avais mal saisie la chose mais je reste toujours campé sur mes positions. Pour moi le futur n’existe pas car imaginons qu’une personne A se trouve à l’endroit du big bang et la personne B sur terre. Ainsi, plus on s’éloigne de A plus on regarde vers le passé MAIS si on s’avance vers le big bang, c’est évident qu’on regarde vers le futur mais cela ne signifie pas qu’il existe en l’état (déjà construit). Nous voyons A tel qu’il était il y a 14 milliard d’années (naissance) mais de son côté A ne vient pas de naitre mais a bel et bien 14 milliard d’année.
On peut donc dire que le futur n’existe que dans des évènements passés… ce n’est donc pas pour moi du futur.
Je ne sais pas si je suis assez clair mais j’aimerai bien avoir votre avis la dessus ? 🙂
C’est parce que vous raisonnez toujours en séparant le temps de l’espace alors qu’il s’agit d’un seul « espace-temps » quadridimensionnel ;-). Je sais, c’est contre intuitif… Lisez le livre de Brian Greene La magie du cosmos, c’est un peu plus détaillé.
http://www.amazon.fr/La-magie-Cosmos-Lespace-repenser/dp/2221095553
Ok, je vais le lire et voir ce qui en retourne 🙂
Je comprends que l’espace affecte le temps mais si on prend en compte que le futur existe déjà cela revient finalement à dire que nous vivons dans une sorte de DVD cosmique, or, pour créer un film il faut que celui-ci soit déjà tourné. Qui nous dit que nous ne sommes pas en train de le tourner, qui nous dit que nous ne construisons pas le futur pour nos NOUS du passé ?
Je suis plus partisan de la théorie des multivers sur ce coup là.
Et pour ce qui est de la question du paradoxe du Père je pense que pour le contourner il faudrait simplement dire que seul notre corps physique puisse retourner dans le passé mais sans notre conscience. Ce qui éviterez de savoir que tel personne est notre père et donc de l’interdire de rencontrer notre mère…
Oui le futur est programmé, lorsque l’on se retourne vers le passé (de sa propre existence) cela paraît comme une évidence : cela devait se passer ainsi pour qu’aujourd’hui soit tel qu’il est, et en fait tel que je l’ai projeté depuis mon enfance.
Les expériences que l’on vit doivent être. Même si elles nous paraissent mauvaises : elles sont le chemin.
C’est comme gravir une montagne, rien de simple : mais une fois au sommet….
Savoir apprécier.
Les causes et les effets… 😉
Bonjour à tous,
En cette nouvelle année je continue de réfléchir à l’être humain, son destin , son libre arbitre ….. Je pense en fait que toutes les théories, systèmes ou philosophies se complètent même si elles semblent parfois s’opposer ! Ainsi il est d’abord important de bien définir les termes utilisés :
libre arbitre : capacité de pouvoir , lors d’un choix qui se présente, choisir en toute liberté et en dehors de toutes influences soit internes (ce que nous sommes au travers de notre chemin de vie) soit externes (religions, tv, avis externes, philosophies …etc).
Déterminisme : théorie selon laquelle la succession des événements et des phénomènes est due au principe de causalité, ce lien pouvant parfois être décrit par une loi physico-mathématique qui fonde alors le caractère prédictif de ces derniers.
Utopie le libre arbitre ? Non ! Il est possible d’y accéder mais il faut bien définir le cadre auparavant. Nous vivons, en tant qu’êtres humains, effectivement dans un monde à 4 dimensions prédéterminé par des lois que l’on ne peut transgresser par exemple la gravité. Un monde où la loi de cause à effet s’applique sans aucune dérogation: notre monde .
Et dans ce cadre bien défini si nous arrivons à connaître et identifier les influences que nous subissons nous pouvons alors prétendre à un libre arbitre. En effet si je dois choisir entre A et B , je devrai déterminer ce qui est le mieux pour moi, je le ferai en tenant compte de ce que je suis et en comprenant pourquoi l’un des choix me convient mieux que l’autre, ainsi j’exerce une liberté de choix consciente. Et le déterminisme est alors le système qui me propose ces choix à faire.
Le résultat de ce choix sera alors « entériné » par le système et deviendra à son tour une cause avec son ou ses effets. Nous avançons ainsi libre dans un système prédéterminé non par son futur mais par ses lois , par sa conception même. Et nous pouvons tous influencer ainsi son évolution qui sera de toute façon cadré par son mode de fonctionnement spécifique.
Vous remarquerez que cette proposition de vue ne rejette aucun autre point de vue mais les intègre. Il est clair que je vous présente ma façon de voir ou de comprendre qui répond à mes préoccupations de compréhension de notre place au sein de l’univers. Savoir ce que pourrez être une autre réalité dans un autre cadre ne m’apporterait pas d’aide pour vivre ma vie d’ici et de maintenant. Je vous souhaite une année 2016 pleine de projets à vivre en bonne santé.