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Détours en transe…

Précisons tout d’abord que ce texte sulfureux n’a pas été accepté par le magazine qui n’est donc en aucun cas responsable de ce qui suit…

Se droguer, c’est très mal, et puni par la loi. Le Cannabis dont on parle beaucoup n’est pas une drogue douce. Pas plus que l’alcool ou le tabac. La vérité est ailleurs : Encore un arbre qui cache la forêt ? Promenons nous  dans les bois, les jardins publics, et les hypermarchés…

cannabiscuitsAvec l’augmentation drastique du prix du tabac et le nouveau packaging en forme de faire part, le nombre des fumeurs occasionnels va chuter, c’est certain, et c’est bien ainsi : on connaît les ravages du produit sur la santé. Une drogue dure, dont il est bien difficile de se séparer. Sans compter ce qu’il coûte à la communauté : les trous dans les poumons noircis creusant à leur tour le fameux trou de la sécu. Encore que, comme pour l’alcool, les « malades » car il s’agit d’une toxicomanie ont, par les taxes exorbitantes sur ces produits, payés, et de leur vie largement leur écot. A moins que cet argent n’ait servi à faire des ronds points…

Étant friand des fameuses « brèves de comptoir », j’entendais récemment : « le tabac, c’est maintenant plus cher que l’herbe ! Alors… » Comprenez le Cannabis Sativa ou Chanvre Indien, Marijuana ou haschich, et non pas le gazon de nos jardins publics, sur lesquels je reviendrais…

Détours en transes

L’intoxication cannabique, bien qu’elle soit aujourd’hui prescrite sur ordonnance dans certains pays, et en vente libre en Hollande, reste sévèrement prohibée. Même s’il est de bon ton dans les médias de faire du prosélytisme en la matière, et que des artistes à la mode comme « Doc Gyneco » n’hésitent pas à proclamer que le « shit » est en vente libre, puisqu’on le trouve à chaque coin de rue ! Force est de constater qu’il a raison. On sait que de nombreuses plantations existent dans les placards, dans les jardins privés (où l’on couche les plantes pour qu’il ne dépassent pas les haies), sur les balcons des cités, sans parler du Sud Ouest (passé la Loire, on en sent déjà l’odeur) ni les « espaces verts » où des petits malins repiquent des plans. C’est ainsi que pendant des années, le Parc de Buttes Chaumont en plein Paris était d’un très bon rapport, au nez et à la barbe des autorités qui ne s’intéressent guère à la botanique….

Le chanvre (celui dont on faisait les cordages de la Marine Royale à Rochefort) pousse partout, faisait partie de notre biodiversité dont on fait aujourd’hui grand cas, mais à été officiellement éradiqué en France.

Pourtant, nos arrières grand-mères, outre le tisser, s’envoyaient parfois une tisane pour calmer leurs « impatiences » C’était bien avant les ordonnances de Prozac, de Valium et autres anxiolytiques dont nous sommes les tristes champions du monde en consommation et qui font la fortune des industries pharmaceutiques. On bourrait même les oreillers des nourrissons de la feuille séchée, pour des sommeils de… bébés ! Il fut une époque ou le précurseur de la Seita s’appelait la Régie Française des Tabacs et du Cannabis.

Autres temps, autres mœurs… comme disaient les romains.

Et maintenant, taxons  les droguistes !

N’oublions pas non plus que c’est la France qui introduisit l’opium dans le Sud Est asiatique, rendant « accro » tout un peuple aux dents noires, celui du Lotus Bleu de Tintin…

Le Papaver Somniferum (voisin du coquelicot) se trouve encore dans la nature, et on en fait effectivement des tisanes « émollientes ». C’est la concentration et la transformation du lait qui s’écoule du pistil qui donne l’opium, drogue dont on ne sort jamais indemne. L’élixir parégorique, souverain contre toutes sortes de maux, n’est autre qu’une décoction alcoolique d’opium. En principe interdit, un médecin conciliant le prescrit sans difficulté. La morphine, et les opiacés en général, sont aujourd’hui irremplaçables contre la souffrance, ainsi que pour beaucoup de « grands » médecins.

Demandez également aux pharmaciens combien de boîtes de Néocodion (en vente libre pour trois sous) ils écoulent par jour : c’est l’essentiel de leur chiffre d’affaire ! De la codéine presque pure (un dérivé moins toxique que l’héroïne, avec des effets similaires). Où sont les vrais « dealers » ?

La toxicomanie (tabac, alcool, cannabis, héroïne, cocaïne, crack, LSD, Exctasy, amphétamines, champignons, glandes cutanées de crapauds et surtout médicaments) est une maladie de notre siècle. Cela ne devrait pas relever de la délinquance mais de la Santé Publique. Et faire réfléchir nos gouvernants non pas sur les effets mais sur les causes. Aucune loi ni aucune peine m’empêchera jamais un « accro » de s’adonner à son « vice ».

Le Cannabis est, aux dires des spécialistes, une drogue « douce » au sens où il ne rend pas son usager violent, ne provoquerait pas de dépendance et que ses effets néfastes sur la santé n’ont jamais été prouvés. N’empêche. Vous connaissez beaucoup de fumeurs de tabac qui se contentent d’une cigarette par jour ? De « bons vivants » qui laissent une bouteille de grand vin à demi pleine ? Il en est de même de toutes les drogues : c’est l’excès qui nuit. Or le principe même de toute drogue est qu’elle rend dépendant. Et que les doses ingérées deviennent massives et donc toxiques.

L’extase au supermarché !

Ce n’est pas en supprimant l’offre (qui le pourrait d’ailleurs ?) qu’on supprimera la demande. C’est en guérissant le mal de vivre de tous ces êtres qui souffrent et ont cru trouver leur « médicament ». Il faudrait pour cela une profonde réforme de notre société, de notre mode de vie. Qui le veut vraiment ? Le problème n’ira qu’en s’aggravant. On se souvient du succès de la prohibition de l’alcool aux USA…

Mais ce n’est pas au rayon alcool, où ce poison en vente libre trouve presque seul le chemin du caddie, non, c’est plutôt du côté des épices qu’il faut aller voir…

La noix de muscade, de la même famille que le bétel (interdit en France) : voilà un délicieux condiment, à saupoudrer dans la purée. Meilleur encore quand on râpe soi même la noix n’est-ce- pas ? Et bien c’est aussi un redoutable toxique qui plonge son usager (à partir de 3 noix entières) dans un délire en tout point comparable au Cannabis, sauf qu’il provoque des dégâts irréparables dans le cerveau humain, quand la dose ingérée ne devient pas mortelle !

Au point que jadis, les administrateurs de la Compagnie des Indes Hollandaises qui affrétaient de lourds galions vers l’archipel des Moluques pour ramener la précieuses fève, punissaient de mort les marins qui s’en gavaient pendant le retour, et provoquaient parfois des naufrages inexpliqués…

« C’était un si beau jardin… Parisien… »

Quand aux champignons hallucinogènes, toujours dangereux, on les trouve partout dans la nature. L’amanite tue mouche, séchée et préparée d’une certaine façon, était et est toujours la drogue des chamanes d’Europe du Nord. A dose normale, elle est mortelle. Mais revenons dans nos villes… Il n’est pas un de nos jardins publics « à la française » chanté par Jacques Dutronc, ou ne pousse au moins un plan de Datura. Une plante magnifique dont je ne donnerais aucune autre description vu la dangerosité de la plante en question. On peut d’ailleurs se poser la question de savoir ce qu’elle fait là, à portée de bouche des enfants en bas age, promptes à goûter à tout en un temps record, tandis que leurs mères bavardent entre elles de l’éducation de leurs petits.

La Datura était utilisée au Moyen Age (et même au néolithique) comme plante rituelle car elle plonge dans un coma hallucinatoire profond, supprimant au passage toutes les inhibitions.

Ce serait même l’origine du mythe des sorcières. Au cours des sabbats orgiaques  païens, on utilisait une pommade de graisse de porc à la Datura (l’opération s’appelle l’enfleurage à froid) qui, enduite sur une branche d’arbre, était placée par les intéressées dans leur orifice naturel. La drogue avait tôt fait de traverser la muqueuse vaginale et de fait, ces « femmes de mauvaises vie », pour des voyeurs mal informés, s’envolaient littéralement « à cheval sur un bâton », devenu par la suite balai…

Pour qui connaît la botanique (heureusement tombée en désuétude dans nos banlieues), le « tableau clinique » a de quoi faire peur ! Ou sourire, quand on considère le peu de substances interdites ou diabolisées par la loi. Encore ne vous ais-je parlé que des végétaux…

Mais la Nature apprend aussi, et avant tout… l’équilibre.

Publié le Juil 26, 2006

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2 Commentaires

  1. ccampion

    Bonjour Francis,
    Complètement d’accord avec vous sur cet article : il y a beaucoup d’hypocrisie autour de ces sujets sensibles. Ayant travaillé dans le milieu médical, j’ai pu constater bien des choses. D’autant plus quand on sait que la France est le premier pays en Europe qui consomme le plus d’antidépresseurs, d’anxiolytiques,d’inhibiteurs, les prosac sont interdits maintenant, mais combien de laissés pour compte dans la nature. Autour de nous des gens ahuris déambulent, risquent leur vie en traversant la rue. Quand on me demande si je veux aller voir un film d’horreur, je réponds illico : « pas besoin, regardez autour de vous, l’horreur est autour de nous ».
    Franchement il est temps que les gouvernements voient les choses telles qu’elles sont au lieu d’ignorer l’essentiel !
    Bonne semaine à vous

    Réponse
    • Francis Le Guen

      Oui, c’est déjà un vieil article, volontairement provocateur. Et en aucun cas une incitation à l’usage des drogues mais comme vous le dites, cet usage est hélas très répandu sous diverses formes « légales ». Sans parler de l’alcool…

      Réponse

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