« On a tous un trésor dans la tête » écrivait Blaise Cendrars qui s’y connaissait pour avoir écrit L’Or... Je connais un chasseur de trésor ; un autre pêcheur de perles, le « marieur des plongeurs », mon ami Marc Langleur qui semble lui avoir entrepris la plus complète collection de plongeurs « célèbres » qui soit en les rencontrant et les faisant se rencontrer tour à tour.
Dernièrement, il était à Bruxelles avec Robert Sténuit, le célèbre archéologue sous-marin ayant, entre autres, retrouvé les épaves de l’Invicible Armada.
Je connais bien Robert Stenuit, d’abord pour avoir lu tous ses livres, certains à l’origine de ma propre vocation, ensuite pour l’avoir invité lors de diverses manifestations que j’organisais et où nous avons sympathisé. Marc était enchanté de sa rencontre (d’autant que Marc Jasinsky, autre grand pionnier de la plongée spéléo était présent) et voulait faire un cadeau à son hôte pour le remercier. Il me demanda donc de créer un tableau original.
J’avais en tête un tourbillon de pièces de huit en or qui me semblait bien convenir à un archéologue sous-marin « trouveur de trésors ». Quant aux couleurs dominantes, en dehors de l’or, j’ai choisi des nuances bleu-vert, univers bien connu des « forçats de la suceuse ».
Pour m’apercevoir peu après qu’il s’agissait (presque) de la charte de couleurs de la couverture du livre « Les trésors de l’Armada ».
Dessine moi un trésor
Je décidais d’utiliser Incendia pour générer une pluie de pièces. Mais il me fallait d’abord un modèle 3D de pièce d’or convaincant. En fouillant sur le web, j’ai trouvé quelques photos qui, après divers traitements ont permis de modéliser les pièces recto verso.
Fusion dans Incendia !
Il ne restait plus qu’à exporter le modèle au format .stl (stéréolithographie) avant de l’importer dans Incendia via la primitive « Mesh ». Et à tenter de fractaliser le trésor !
Après, quelques tentatives malheureuses à l’importation des pièces (modèles trop peu détaillés et apparition de reliefs non souhaités), j’arrivais à quelque chose de correct.
Pour cela, il ne faut pas hésiter à importer des objets 3D très subdivisés (avec un grand nombre de polygones) et donc très lourd. Mais Incendia le gère très bien.
Ci-dessous les différentes variantes explorées avant de m’arrêter sur la tornade de pièces définitive.
Enfin, pour le fond évoquant débris d’épave et forêt de laminaires, J’utilisais une autre fractale réalisée précédemment.
Pour donner naissance au tableau final Conquistador.
A Bruxelles
Le tableau fut imprimé, livré, bien reçu et semble-t-il apprécié dans les moindres détails. Robert Sténuit, plus aristocrate que jamais, nous a d’ailleurs envoyé une gentille lettre dont voici un extrait, édifiant :
« Les écus, les deux écus, les quatre écus et les deux fois quatre écus (plus connus sous le nom de doublons) proviennent, je le suspecte (en tout cas les pièces qui ont servi de modèle) de l’une ou plusieurs des épaves des flotas perdues lors des fameux ouragans de 1715 et 1733 sur les keys de Floride. Corrige-moi si je me trompe… »
Histoire maritime et archéologie sous-marine, quand tu nous tiens ! 🙂
Avec une telle caution, je me suis pris au jeu et décidais de décliner ce « filon » au sein d’une nouvelle collection « Treasures ». Le tableau Conquistador est pour l’instant disponible, bientôt rejoint par d’autres trésors ? Il y aura des amphores…
Dépêchez-vous : un haut responsable de la SNCF vient de s’étriper avec un Émir du Qatar pour la possession d’un des douze exemplaires du tableau…
Merci à Marc et, pour les inconditionnels de Robert Sténuit, ne manquez pas son dernier livre (2015) que je suis présentement en train de dévorer : Trésors des mers. C’est sonnant et trébuchant et j’aurais voulu le publier. 🙂
Bonnes lectures, bel été et belles plongées !
Sans oublier « L’Or du ville de grasse » et bientôt « Le trésor du Hollandais »
On reste dans la fortune de mer ! 😉