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Amphores : le nouveau livre de la collection Carnets de Plongée est paru !

Amphores

Gérard LoridonLe dernier ouvrage de la collection Carnets de Plongée chez Glénat vient de paraître : Amphores, par Gérard Loridon.

Les amphores antiques ont toujours exercé une très grande fascination sur les plongeurs. Quel plongeur n’a pas secrètement rêvé d’en repérer ?

Trophées pour les premiers découvreurs, objets d’un trafic lucratif pour d’autres, elles sont avant tout l’emblème de civilisations disparues et le symbole de la Méditerranée.

Gérard au pays des gargoulettes

Amphores nous entraîne dans des aventures picaresques, à l’époque où la plongée était encore affaire de pionniers. Beuchat, Cousteau, Tailliez, Falco : Gérard Loridon les a tous connus. Du Mexique à Gibraltar, du Pérou à la Corse et aux îles de Marseille, jusqu’au mystérieux navire des Atlantes, il nous fait goûter à l’ivresse du vin d’amphores et celle des profondeurs… C’est que l’homme en a vu, au cours de sa vie mouvementée de plongeur « tout terrain » !

Gérard Loridon fait partie de la légende de la plongée. Tour à tour chasseur sous-marin, pionnier de la plongée pro, plongeur dans la Marine Nationale, patron d’entreprise de travaux sous-marin, corailleur, membre de la COMEX, il participe à la grande aventure de l’exploration du monde sous-marin. Il participe à la création du musée de la plongée à Sanary et a écrit nombre d’articles et de livres (« À Table Scaphandriers », « Des pionniers subaquatiques oubliés » ou encore « Le Scaphandrier du Brusc », publiés aux Presses du Midi). Amphores est un livre passionnant ! En voici un extrait…

Le trésor du scaphandrier Victor

Le klaxon d’alerte éclate, en longs hurlements, à 5 h du matin, en cette nuit calme de juin, au sein des locaux du GERS (Groupe d’études et de recherches sous marines) de la Marine Nationale, dans l’arsenal de Toulon.
Le second maître de service frappe à la porte des différents postes d’équipage :
– Branle bas ! Tout le monde sur le pont ! Prémar trois (Préfecture Maritime 3ème région) nous avise qu’un scaphandrier accidenté sera ici dans 15 minutes, pour traitement au caisson de recompression…
Le tonnerre des compresseurs Junkers qui viennent de démarrer et la fumée bleue des gaz d’échappement qui passe dans les coursives finissent par nous réveiller complètement.

Les matelots, plongeurs d’essais, dont je suis, frissonnant dans la fraîcheur de l’aube naissante, et où veille un brin de mistral depuis la soirée, se rassemblent devant l’infirmerie.
Les officiers, c’est-à-dire le Pacha (le Commandant dans la Marine) le médecin, le pharmacien sont déjà là. Ils ont été prévenus à leur domicile par le quartier maitre chef mécanicien à qui est allouée une moto Harley Davidson pour ces cas d’urgence. En conséquence, ils sont arrivés les premiers, comme d’habitude. L’ambulance des pompiers survient, pimponnante, sur les chapeaux de roue. La porte arrière s’ouvre et l’accidenté est sorti sur une civière.

C’est un personnage connu dans les eaux avoisinantes. Victor … Un ex scaphandrier lourd, de ceux qui plongeaient, il y a encore peu de temps, avec le casque en cuivre. Maintenant, comme on dit sur le port, il s’est « mis à la bouteille », le scaphandre autonome. La plongée étant beaucoup plus facile avec ce matériel mis au point par le Cdt Cousteau et l’Ingénieur Gagnan. Ce qui lui a fait oublier certaines règles de prudence. D’après ce qu’il arrive à murmurer, il serait descendu, trois fois de suite, à soixante mètres pour remonter un filet de pêcheur la veille en fin d’après midi. À la fin, la réserve d’air de sa bouteille trop vite consommée, il ne lui à pas été possible faire correctement les paliers de décompression règlementaires. Il a bien tenté au cours de la nuit de se soigner en prenant des douches chaudes, des boissons de la même température, Cela ne s’est pas amélioré bien au contraire. Ce qui explique son triste état.
Il est examiné brièvement par le docteur dont le diagnostique est brutal :

– Totalement paraplégique. Il est mal en point s’exclame-t-il. Vite dans le caisson !

Le malheureux est introduit dans la chambre de recompression. Sifflement de l’air comprimé libéré par les vannes, trépidation des compresseurs qui accompagnent le médecin qui crie en franchissant le sas d’entrée :

– On ouvre les vannes et on descend jusqu’à la pression de soulagement.

Dans ce cas particulier, il va falloir aller jusqu’à 60 mètres avant que notre scaphandrier reprenne conscience.

Les matelots de service, dont je suis, vont passer deux heures de quart, les uns après les autres, auprès de notre accidenté, pour le surveiller constamment.
Naturellement, le temps paraissant long, nous allons faire connaissance avec Victor. Car, ces vieux scaphandriers ont traîné leurs semelles de plombs dans les tous les fonds sous-marins. Ils connaissent les épaves, les gisements d’amphores, les roches à corail. Des trésors pour nos esprits d’adolescents aventureux. Et de trésors, maintenant, il va en être question.
Nous sommes donc trois plongeurs qui faisons chacun la surveillance. Notre Victor finit par aller mieux. Même beaucoup mieux, au fur et à mesure de la lente remontée qui va durer 72 heures. Aussi, nous parlons avec lui. Jeunes et curieux, nous l’interrogeons sur ses plongées et surtout ses découvertes. Il nous en raconte le gaillard :

– Oui ! Jeune, j’en ai vu de belles choses au fond de la mer, tu penses en trente années de métier. Tiens par exemple, quand nous avons renfloué les épaves du port de Toulon coulées lors du sabordage de la flotte en 1942. Là, j’en ai fais du cuivre, et du plomb. Et aussi des hublots en bronze. Une fois, une cloche, celle-là, la Marine me l’a prise.

– Oui, bien sur Victor c’est intéressant, mais en mer, vers Porquerolles par exemple, il parait qu’il y en a aussi des épaves. Plus importantes que celles là. Tiens des épaves antiques avec des amphores, dis Victor tu en connais ?

– Si j’en connais, oui, bien sur. Je vais te dire…

On cogne à la porte du caisson et le haut parleur m’annonce :

– Changement de quart, tu passes dans le sas et tu ressors.

Catastrophe ! Juste au moment où il allait peut être me dire où trouver ces célèbres pièces antiques ! J’attends mon tour de garde suivant, fiévreusement, qui arrive quatre heures après et là :

– Dis donc Victor, tu me parlais bien des amphores ?

– Tu crois que je te disais cela ? Je ne m’en rappelle pas…

Je suis sur des charbons ardents, pourvu que cet accident de décompression ne lui ait pas fait perdre la mémoire. Mais non :

– C’est vrai des gisements d’amphores, oui, bien sur j’en connais. Tiens, comme tu me soignes comme il faut, je vais t’en donner un de ces gisements. Suis une longue description de points sur la côte, qui se croisant par des lignes au large, va me donner le lieu précis de cette galère grecque ou romaine, peu importe, surtout qu’il ajoute :

– Tu vas voir comme elles sont belles, bien rangées, cote à cote sur le fond. Et il n’y a que 50 mètres, tu ne peux pas les manquer, juste à la pointe ouest de l’Oursinière, au large du Ribaud.

Là, je suis content et je ressors du caisson le cœur joyeux. Mais l’air de rien devant le copain qui vient prendre le quart suivant. Il sortira lui aussi au bout de deux heures et tout comme moi, il va se précipiter vers un carnet où il prend des notes fébriles. Tiens ! Bizarre ! Le Victor ne lui aurait pas donné « mes amphores » tout de même ?

amphore-filaire– Dis, le scaphandrier il ne t’aurait rien dit à toi ?

– C’est-à-dire que…

– Oui, moi aussi il m’a expliqué que…

La somme totale des révélations, qui nous ont été faites à de quoi troubler nos âmes de juvéniles aventuriers. Que l’on en juge, car je commence à me confier :

– Voilà, il m’a indiqué un champ d’amphores.

– Et moi une roche couverte de corail rouge, des grosses branches !

– Et bien reprends le troisième, bingo ! Moi, carrément il m’a dit où il avait trouvé des pièces d’or !

– Quoi ? Des pièces d’or ? Où çà ?…

(La suite ? En librairie ! 😉 Ou, à commander ici)

Carnets de plongée

Découvrez beaucoup d’autres histoires vécues dans les autres livres de la collection Carnets de Plongée chez Glénat : NARCOSES. TRÉSORS.  GEANTS. PIRATES. REQUINS… A commander dédicacés sur la boutique.

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Amphores et bêtes…

Bonne lecture ! Et, comme un bonheur n’arrive jamais seul, j’en profite pour vous annoncer la publication imminente de mon grand reportage sur les pilleurs d’épaves à Marseille (plusieurs mois d’enquête mouvementée…) dans un prochain numéro du magazine Océan 71

Quant à ce champ d’amphores, ne cherchez pas où il est, c’est de l’image de synthèse ! 😉

amphores

Publié le Oct 2, 2014

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2 Commentaires

  1. Le Vieux scaf

    Et Francis d’ajouter :
    « Attention ! Loridon balance tout! »

    Réponse
  2. Gilles

    Continuez de publier ces excellents livres, et récits qui nous font rever….meme si le cout du transport me cute le prix du livre…
    Un six-fournais d´adoption au Pérou…

    Réponse

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