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Acides de pluie

En matière de communication environnementale, il en est de la nature comme de l’amour : loin des yeux, loin du cœur… Sujettes à polémique dans les années 80, les pluies acides ne font plus guère parler d’elles aujourd’hui. Un problème éradiqué ? Voire…

pluies acidesDans les années 1970-1980, en Europe, de nombreuses forêts ont été touchées par des troubles anormaux. En France, jusqu’à 25% des arbres étaient endommagés. Les pluies acides furent montrées du doigt, ainsi que la proximité menaçante des industries allemandes de la Ruhr… Les gaz polluants sont la cause première du phénomène : le dioxyde de soufre et les oxydes d’azote qui, en s’hydratant dans l’atmosphère, retombent sur nos têtes sous forme d’acide nitrique et d’acide sulfurique (celui de nos batteries de voiture !). Nos monuments rongés, nos arbres défoliés, nos bronches en lambeaux ne nous ont pas dit pas merci… Au banc des accusés, les industries, l’agriculture et les centrales thermiques. La France a donc instauré une politique de réduction drastique de ses rejets de dioxyde de soufre à partir des années 1980, et l’on cessa de parler des pluies acides. Tout en multipliant les usines d’incinération de déchets qui dégagent pourtant du chlore, gaz déjà terriblement toxique, qui se transforme par le même processus en acide chlorhydrique…

Pluie de cailloux sur les Vosges

Les pluies acides auraient disparues ? Pourtant, dans les Vosges, des analyses physico-chimiques réalisées par le CNRS depuis plusieurs années ne montrent aucune restauration ni dégradation de la situation en terme d’acidification des pluies et surtout des eaux de surface (une destruction des écosystèmes aquatiques qui a peu retenu l’attention, alors que les Ardennes, les Landes, le Massif Central sont concernés). De nombreuses recherches dans le cadre du programme DEFORPA ont révélé que les causes du dépérissement des arbres étaient plus complexes, ce dernier relevant d’une conjonction de facteurs défavorables. Les roches vosgiennes sont en effet composées principalement de grès, gneiss et granites, déjà acides, peu susceptibles de neutraliser les pluies qui s’infiltrent. Ce massif est donc particulièrement sensible et 15% des arbres sont touchés. Depuis 1983, il existe un réseau de surveillance (le réseau bleu) mis en place par l’ONF. Cet organisme, en collaboration avec l’INRA, le CNRS et l’Université de Metz, a dernièrement déversé sur la forêt par hélicoptère 500 tonnes de calcaire magnésien broyé pour tenter de neutraliser les cours d’eau.

L’eau déminéralisée

Car un phénomène tout aussi inquiétant et inattendu se manifeste désormais : une déminéralisation rapide des eaux qui touche aussi bien des cours d’eau acidifiés que les autres. Ce processus qui résulte de l’épuisement des sols et de la réduction des dépôts atmosphériques se traduit par une diminution de minéraux et de sels d’acides forts (un comble !). Des cailloux tombés du ciel ? Pourquoi pas ? Mais la nature n’est pas un laboratoire et ses équilibres bien difficiles à réduire en équation… Et si dans ce domaine, c’était l’arbre qui cachait la forêt ?

L’essor du développement durable

Né dans les années 80, le commerce équitable progresse en France : un français sur trois en a déjà «entendu parler», contre à peine un sur dix il y a 2 ans. Les ventes de café labellisé, en tête des produits équitables, augmentent (42 % des consommateurs disent acheter équitable). Rappelons que le commerce équitable laisse la part belle aux producteurs des pays pauvres. Et voici qu’apparaissent les «Hôtels bio» : face au Mont Blanc, la ferme du Cupelin vous accueille sur un site sans radiations néfastes, dans une «seconde peau» construite en matériaux naturels, pour déguster une cuisine 100 % bio ! http://www.ferme-de-cupelin.com/

Publié le Août 7, 2006

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