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Arbres à tout faire

Un arbre a besoin d’eau pour vivre. Mais ce qu’on sait moins c’est que l’eau peut devenir potable grâce aux forêts. Une idée fait lentement son chemin en France : gérer conjointement nos ressources forestières et aquatiques…

La forêt – parapluie

goutte-foretNos forêts ont un impact particulier sur le cycle de l’eau. Lorsqu’il pleut, 20 à 50 % de la pluie est retenue par le feuillage des arbres qui représente 3 à 10 m2 par m2 de sol. Se produit aussi une évaporation et transpiration pendant la pluie et immédiatement après : d’après les chercheurs du Cemagref d’Aix en Provence, un arbre bien alimenté en eau peut transpirer 100 litres d’eau par jour et ces volumes peuvent être doublés pour certains résineux bien développés : curieusement, un pin retient plus de pluie qu’un chêne. Grâce à son humus très filtrant, la forêt peut ralentir et retenir jusqu’à 20 % de l’écoulement des eaux et ainsi limiter les risques d’avalanches, chutes de rochers, coulées de boue et glissements de terrain. De même pour les crues : qui l’eut cru ? A Draix (04), la reforestation du siècle dernier a considérablement diminué les débits de crues, de 5 à 10 fois moins élevés que sur le sol resté nu. Au Réal Collobrier (83), l’incendie d’un bassin versant a été suivi par des crues extrêmement rapides et de forts débits. La forêt fournit en outre, une bonne protection des sols en limitant leur érosion. Actuellement en France, 80 000 hectares de terrains boisés sont déclarés forêts de protection.

Eau de bois : eau de vie

La présence d’une forêt réduit aussi systématiquement la teneur en nitrates dans les eaux, surtout pour les forêts situées au bord de cours d’eau. En effet, dans le sol lorsque les conditions deviennent anoxiques (sans oxygène) des bactéries transforment les nitrates en azote gazeux. C’est le processus de dénitrification. D’où l’idée de gérer conjointement forêt et ressource en eau. La ville de Munich exploite ainsi la rivière Mangfall pour résoudre ses problèmes d’alimentation en eau potable depuis 1870. 80 millions de m3 d’eau sont produits par an, sans aucun traitement, et assurent 80 % de

la consommation annuelle des 1,3 millions d’habitants. La ville possède les 1500 hectares de forêts situées à proximité immédiate des points de captage. En France, une telle politique n’est pas encore envisageable à court terme même si les outils réglementaires existent déjà : ORF (Orientations régionales forestières) pour la gestion des forêts et les SDAGE et SAGE (Schéma Directeur pour l’Aménagement des Eaux) pour la gestion des eaux. La ville de Paris, sous l’impulsion du Baron Hausmann et de son Ingénieur Belgrand, avait déjà développé une démarche analogue à la fin du XIXème siècle pour son alimentation en eau potable, en faisant l’acquisition des terrains situés autour des sources de la Vanne dans l’Yonne. Le groupe Vittel-Perrier exploite aussi deux sources d’eaux minérales où la gestion des eaux s’associe à la gestion de l’espace. Ainsi, le groupe a acheté les terrains situés autour des captages tout en développant un partenariat avec les agriculteurs “ bio ” pour limiter les risques de lessivage des nitrates et des produits phytosanitaires.

Oui, alors que l’ONU déclare en 2003 l’année internationale de l’eau douce, il serait grand temps de reconsidérer les bienfaits de nos forêt…

Habiter dans les arbres

Je ne parle pas de l’arbre en béton de Disneyland Paris, mais de ce vrai rêve de gosse : habiter vraiment dans un arbre ! Alain Laurens, un ancien publicitaire revenu à la nature, a réalisé cette utopie : il séjourne aujourd’hui dans un pin du Lubéron ! Pour ne pas le blesser, l’arbre est ceinturé d’un collier en métal entouré de caoutchouc sur lequel repose toute la structure. Aucune poutre ne touche l’écorce, aucun clou ne la traverse. Et quasiment aucune branche n’est supprimée.

“on s’adapte à la forme, on s’intègre à l’arbre, on se niche dedans en quelque sorte.” rappelle l’arboricole inspiré. Achevée à l’automne 2000, la cabane a déjà résisté à des vents soufflant à 110 km/heure et à plus de 50 cm de neige. Les jours de fort mistral, elle bouge, mais le vénérable pin d’Alep en a vu d’autres… Encouragés par l’enthousiasme suscité par leur idée, Alain Laurens, Daniel Dufour, architecte et Ghislain André, Compagnons du Tour de France, proposent d’ installer d’autres cabanes perchées. Yann Arthus Bertrand, le célèbre photographe s’est ainsi laissé séduire, pour vivre “sa terre vue du ciel” à 12 m au dessus du sol, dans son chêne en région parisienne. Le prix moyen d’une cabane varie de 15.250 et 45.700 euros, en fonction des désirs de chacun, et la construction est réalisée en 3 à 6 mois.

Renseignements :
La Cabane Perchée
La Campagne Bertet  84480 Bonnieux
Tel/Fax : 04 90 75 91 40
Tel/Fax : 01 47 90 46 73

info@la-cabane-perchee.com

Publié le Juil 29, 2006

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