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330 mètres sous les mers

Le dernier chapitre du livre Narcoses chez Glénat, actuellement en librairie,  s’intitule « 1000 pieds sous terre ». J’y relate quelques tentatives de plongées profondes et termine avec ces mots :

« Une poignée d’hommes s’est risquée dans ces profondeurs interdites. À ce jour, le record est détenu par le Français Pascal Barnabé : le 5 juillet 2005, dans les eaux de Propriano en Corse, il atteignait la profondeur de trois cent trente mètres au cours d’une plongée de huit heures et quarante-sept minutes. Ira-t-on un jour plus bas ? En mer ou au fond d’un autre gouffre géant ? Qui explorera un autre de ces puits sans fond, à plus de mille pieds sous terre ? Le livre de l’ivresse n’est pas près de se refermer… »

Bernabé en taxi brousse

L’exploit était en effet passé un peu inaperçu à l’époque. Jusqu’à ce que Laurent Mini de La Compagnie des Taxis Brousse ne décide d’en faire un film, devenu la référence du genre et un « pilier de festival ». Qu’on en juge :

Sélectionné au festival mondial de l’Image sous-marine 2011/ Grand Prix du Festival de l’image sous marine de Belgrade 2012 / Prix Ushuaïa TV au  Festival Aventure et Découverte de Val D’Isère 2012/ Sélectionné au 2ème Festival du film sous marin de Sofia / Prix de l’extrême au Festival Mediterranea 2012 à Antibes/ 1er prix au Festival « PAF Tachov » en République Tchèque / Sélectionné au Festival du Film d’Aventure de La Rochelle 2012.

Le film est désormais disponible en DVD et Blu-Ray, en français, anglais et russe, ainsi que des versions téléchargeables. L’occasion d’un hommage à tous les plongeurs, qui inlassablement, parfois au péril de leur vie repoussent les limites de la plongée sous marine.

Pascal Bernabé est celui d’entre tous qui est allé le plus loin. A travers le récit de son record, « 330 mètres sous les mers » raconte l’histoire de la plongée ultra profonde.

Ci dessous la bande annonce :

C’est un hasard qui en 1996 propulse Pascal Bernabé sur le devant de la scène. Jusqu’alors plongeur spéléo, peu connu du grand public, il est le seul à accepter de tenter de ramener deux robots de reconnaissance coincés par 176 mètre de fond à la Fontaine au Vaucluse.

Un an plus tard, poussé par ce succès et par un goût nouveau pour la profondeur, c’est 200 mètres que Pascal va chercher à atteindre. Ce jour là, une glissade l’amène à 250 mètres de profondeur. Pascal entre dans le club très fermé des explorateurs ultra profonds, sur la trace de ses modèles Sheck Exley et Jim Bowden.

La conquête des abysses

Peu à peu naît pour Pascal l’envie et l’idée de devenir le plongeur le plus profond du monde. Il veut devenir le premier plongeur autonome sous les 300 mètres. Ces exploits n’auraient pas été possibles sans que les scientifiques et les industriels cherchent eux aussi à envoyer des hommes très profond. Des expériences simulent des limites humaines de la plongée, en faisant respirer à des plongeurs d’essais des mélanges gazeux expérimentaux, car au delà de 60 mètres impossible de plonger avec de l’air.
Aux USA en 1982, Atlantis III devient la plongée simulée la plus profonde à 686m de profondeur. Record inégalé pendant 10 ans jusqu’en 1992, avec HydraX. Un seul plongeur de la Comex, Théo Mavrostomos, supportera 701 mètres. Les plongeurs autonomes s’emparent des ces techniques de plongée extrêmes et font tomber les barrières.
John Benett sera le premier plongeur sous les 300 mètres en 2001 au terme d’une plongée de 8 heures qui failli lui coûter le vie. Victime d’un accident de décompression pendant la remontée, il sera secoué pendant 8 heures de vomissements et de vertiges. Mais il réussit à rejoindre la surface en vie. L’objectif des Pascal est maintenant au delà des 300 mètres, ce qui va lui compliquer sa tâche et celle de son équipe menée par François Brun.

D’autres plongeurs continuent à repousser les limites. En 2005,  le Sud Africain Nuno Gomes plonge à 318m mètres. Enfin, le 5 juillet 2005, Pascal atteindra les 330 mètres. A cette profondeur, un accident failli lui coûter la vie, une lampe explose et lui déchire le tympan, rendant les 8 heures de décompression proche du supplice.

Fort de la notoriété apporté pas ce record, Pascal a quitté son métier d’enseignant pour se consacrer entièrement à la plongée technique. Depuis, aucun autre plongeur ne s’est confronté à de telles profondeurs. Pascal, lui, est loin d’avoir envie de retenter cette expérience extrême qui l’a amené à la limite des connaissances scientifiques et techniques de la plongée sous marine autonome.

En bonus, le making off du tournage en Egypte :

Consultez également la page Facebook consacrée au film.

Publié le Sep 24, 2012

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